Ridha Chkoundali : la disparition du chèque a entraîné une baisse de la consommation    Chef de cuisine recherché par l'ambassade du Canada en Tunisie : tous les détails    Classement WTA : Ons Jabeur quitte le top 30    Classement WTA – Ons Jabeur rétrograde à la 36e position    Météo en Tunisie : Fortes pluies et orages attendus au Nord-Ouest et au Centre    Mostafa Abdelkebir : non, le passage frontalier de Ras Jedir n'est pas fermé    Syrie : Après L'Exclusion De Soulef Fawakherji, Mazen Al Natour Ecarté Du Syndicat    GAT VIE : Une belle année 2024 marquée par de bonnes performances.    La DG de l'Organisation Internationale pour les Migrations en visite en Tunisie    Tunisie : Alerte sur l'Emploi à l'Etranger    ARP : discussion d'une proposition de loi sur le travail des huissiers notaires    Tragique accident à Bouficha: un camion prend feu, le chauffeur décède sur le coup    Rayan Khalfi : un détenu de 19 ans relance la question de la torture en Tunisie    Un séisme de magnitude 4,9 secoue le nord du Chili    Saïda Garrach : l'Etat juste est celui qui sanctionne, non celui qui justifie    Réserves en devises : 22 469 MD couvrant 99 jours d'importation    Classement WTA : Ons Jabeur chute à la 36e place    Aujourd'hui : Une commission parlementaire en visite au port de Radès    FITA 2025 à Tunis les 6 et 7 mai : une opportunité stratégique pour les entreprises tunisiennes à la conquête de l'Afrique    Houcine Rhili : amélioration des réserves en eau, mais la vigilance reste de mise    À l'approche du pèlerinage, Riyad durcit le ton contre les violations des consignes    Trump annonce des droits de douane de 100 % sur les films étrangers pour "sauver" Hollywood    Tunisie – Bac 2025 : démarrage du bac blanc pour près de 144 000 candidats    Guerre commerciale : Le Japan hausse le ton et conditionne tout accord avec USA à une révision totale des taxes de Trump    Train Annaba-Tunis : une bonne nouvelle pour les familles et les voyageurs    Trafic international de drogue : un gardien de handball remis en liberté    Lors d'un entretien téléphonique avec le premier ministre Irakien : Saïed appelle à une position arabe unie face à l'occupant sioniste    USA – Trump veut taxer à 100 % les films étrangers : une nouvelle offensive commerciale en marche    Ce que les astres vous réservent ce 5 mai 2025 : une journée sous le signe des choix    Kaïs Saïed réaffirme son soutien à la cause palestinienne lors d'un échange avec le Premier ministre irakien    Foire du livre de Tunis : affluence record, mais ventes en baisse    Stand de La Presse à la FILT: Capter l'émotion en direct    Victoire capitale pour la Tunisie face au Kenya (3-1) en Coupe d'Afrique U20    Tunisie – Affaire de torture à la prison de Bizerte : le ministère de la Justice met fin aux rumeurs    Fake news, crise des médias… Zied Dabbar propose un fonds pour protéger l'information professionnelle en Tunisie    Coupe de Tunisie de Handball : Où voir la demi-finale entre Club Africain et l'Espérance de Tunis ?    Un missile tiré depuis le Yémen s'écrase près du principal aéroport d'Israël    Décès du journaliste Boukhari Ben Salah: Hommage émouvant du SNJT    «Mon Pays, la braise et la brûlure», de Tahar Bekri    France : un Prince qatari se baladait à Cannes avec une montre à 600 000 €, ça a failli mal tourner    Le chanteur libanais Rayan annonce sa guérison et rend hommage à la Tunisie    Décès du producteur Walid Mostafa, époux de la chanteuse Carole Samaha    Le Canal de Panama: Champ de bataille de la rivalité sino-américaine    Tunisie : Découverte archéologique majeure à Sbiba (Photos)    Gymnastique rythmique : la Tunisie en lice au Championnat d'Afrique au Caire    Drame en Inde : une influenceuse de 24 ans se suicide après une perte de followers    La Liga: Le Rwanda désormais un sponsor de l'Atlético de Madrid    Nouveau communiqué du comité de l'ESS    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Tunisie : Fête de l'Indépendance… Entre Chariaâ et Démocratie
Publié dans WMC actualités le 19 - 03 - 2012

Après l'important sit-in organisé le 16 mars dernier devant le siège de la Constituante par des centaines de Salafistes, ceux-ci ont appelé à revenir à la charge, demain 20 mars, afin de scander de nouveau leur désir de faire de la Chariaâ islamique le texte-référence de la Constitution. Dans le même temps, et principalement sur le réseau Facebook, des voix s'élèvent pour inviter à une grande marche, le même jour, sur l'Avenue H. Bourguiba afin de manifester pour l'adoption des grands principes de la démocratie dans le texte de la Constitution.
La partie, demain comme dans les jours et les mois qui suivront, semble serrée, mais il faut dire que, déjà, c'est un fait tout à fait démocratique que le peuple exprime librement, quoique dans la divergence totale, ses préférences. Seule inquiétude: la partie, comme dans un match de rugby, se joue bel et bien sur le terrain; par conséquent, le risque de voir la situation déraper est à prendre vraiment au sérieux, l'affrontement, un jour ou l'autre, entre les deux coalitions ne pouvant que dégénérer.
C'est que, contrairement aux compétitions sportives, les parties de caractère politique (hormis les meetings populaires qui se tiennent isolément) ne se jouent que sur le papier, aux urnes, jamais sur le terrain; elles ne réunissent jamais, en tout cas, le même jour, et même dans des endroits différents, les adversaires. Car le risque à courir est franchement grand. D'ailleurs, il y a eu récemment un précédent: entre l'UGTT et les partisans d'Ennahdha, le pire a été évité de justesse.
Sauf si, 56 ans après son indépendance, le peuple tunisien veut s'amuser à adopter un esprit de fellaga, il faudrait user de beaucoup de lucidité et se dire que cela ne servirait les intérêts de personne que la Tunisie s'achemine aujourd'hui vers un bain de sang inutile et absurde. Notre révolution nous a coûté environ trois cents morts: c'est largement suffisant. Contrairement à la première qui a balayé le dictateur, une deuxième révolution ne fera point de gagnant: nous serons tous perdants. Nous perdrons en temps: des années blanches pour nos étudiants et même nos lycéens. Nous perdrons sur le plan économique: la cherté de la vie partira en flèche cependant que nous aurons davantage de chômeurs sur les bras. Nous perdrons en vies humaines. Et rien ne sera réglé pour autant. Rien! Nous ne ferons que du sur-place dans la même case départ. Indéfiniment.
Le plus sage à faire aujourd'hui serait d'apprécier, sans trop s'agiter, les données dont nous disposons. Nous avons un gouvernement et un président de la République provisoires. Même s'ils caressent l'intention de s'éterniser dans leurs fauteuils, ils ne seront de tout temps perçus que comme provisoires. Nous avons pu attendre 23 ans dans le silence, pourquoi ne pas accorder à ce gouvernement provisoire le bénéfice du doute et attendre encore quelque temps pour voir les résultats?
Puis, nous avons deux fronts bien distincts et à visage découvert: d'une part, les inconditionnels d'une démocratie de fait, inaliénable et irréversible; de l'autre, les Salafistes qui, s'ils ne sont pas les soldats des Nahdhaouis, sont du moins leurs demi-frères ou leurs cousins et œuvrent pour l'application stricte de la Chariaâ islamique.
Nous ne nous autorisons pas, ici, à dire qui a raison et qui a tort (nous n'en sommes pas habilités; et puis, chacun a sa propre opinion sur la question), mais on voudrait insister sur le fait que tout éventuel affrontement entre les deux camps serait lourd de conséquences et parfaitement stupide. En tout cas, ni la Chariaâ islamique ni la démocratie n'ont incité jamais à la barbarie, la violence et la haine.
Le mieux à faire, pensons-nous, est à présent de se garder d'envenimer la situation, d'exacerber la haine, et de ne point exciter davantage les nerfs des uns et des autres. Il faudrait nous rappeler que nous allons, à court ou long terme, vers des élections importantes, celles-là mêmes qui diront si la Constitution sera démocratique ou islamique. Car il n'appartient à personne de crier grotesquement dans la rue «Le peuple veut…». Qui lui a dit que le peuple veut ceci ou cela? Qui l'a chargé de parler au nom du peuple? Ce ne seront pas les cinq mille, et même cinquante mille, Salafistes qui décideront pour le peuple tunisien; ce ne seront pas les quatre cent mille, et même deux millions, de démocrates qui décideront pour le peuple. Seul le peuple tunisien mûr, cultivé et souverain dira de sa propre bouche ce qu'il veut et ce qu'il ne veut pas. Cela, il le dira dans l'isoloir des urnes.
Et c'est ce jour-là pas demain, malheureusement que nous fêterons comme il convient l'indépendance des esprits tunisiens.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.