Pourquoi est-ce qu'on utilise le verbe grandir quand il s'agit d'un enfant, et vieillir quand il s'git d'un adulte ? Cela veut-il dire que l'on gagne des choses en devenant adulte? Et que l'on perd des choses après? La courbe (de l'utilité) n'est donc pas toujours croissante? C'est le déclin après. On dit que la jeunesse est dans le cur, et que les années ne se comptent pas. On dit que l'âge réel qu'on a est celui mental, pas biologique. Alors qu'est-ce qu'être jeune? Qu'est-ce qu'on perd et qu'est-ce qu'on gagne en voyant passer les années? L'intensité Il paraît qu'avec les années qui passent, la flamme de la passion s'éteint, ou se transforme. Quand on était jeune, tout pouvait être source de joie et d'excitation. La jeunesse c'est l'intensité. Tout est intense quand on est jeune. Un bon film avec des chips, une balade au soleil, ou un examen réussi. On est passionné quand on est jeune, on est curieux de tout, on peut changer de direction en une fraction de seconde. Plus on «grandit» (parce que je n'aime pas le terme péjoratif vieillir ), moins on est passionné. Et plus on cherche à retrouver cette adrénaline de la jeunesse. Alors on fait du sport! On se jette corps et âme dans une cause, une carrière en général. Qui peut être professionnelle pour certains, ou autre pour d'autres. Le mariage et les enfants, c'est une carrière pour beaucoup de femmes si non la majorité. Quand le fils ramène son bulletin de notes, on est fière, c'est une réussite. Personnelle! Bien sûr. L'intensité perdue tend à refaire surface de quelque façon qu'elle soit, toujours, quitte à se bagarrer et à se crier dessus! A boire tous les soirs pour certains. La flânerie La jeunesse est aussi cette attitude de flânerie constante. Ah ce que ca peut nous manquer ça quand on devient «adulte». On est responsable quand on est adulte. On ne peut pas se permettre de flâner, ou de «perdre son temps». Puisque flânerie rime alors avec «perte de temps». On a des engagements, des crédits à payer, des obligations à satisfaire, etc. L'état adulte rime alors avec cette espèce de robot, programmé, et qui doit enchaîner des choses à faire, du TAF (travail à faire) que ce soit au bureau, ou en dehors du bureau. Quoique, combien de temps de vie reste-t-il en dehors du bureau ?! Pas grand-chose. Quand on était jeune, on pouvait passer une journée, en pantoufle, à ne rien faire ou presque. Plusieurs journées parfois. C'est une chimère à l'âge adulte. Le pire c'est qu'on culpabilise tellement de n'avoir rien fait Si on est mère de famille, c'est encore plus compliqué. C'est un boulot à plein temps (en plus du boulot). La différence c'est qu'au boulot «réel», on a droit à un repos hebdomadaire au moins, et on peut prendre 3 jours de congés si on tombe malade. Quand on est mère de famille, on n'a pas le droit de tomber malade. L'égo Et puis, c'est aussi notre égo, qui nous submerge à l'âge adulte. On s'attache beaucoup plus aux choses, on y tient. On a envie de tellement de choses, de gagner tellement d'argent, de construire la première et la deuxième (etc.) maison, le plus rapidement possible. Mais les objectifs de l'égo se réalisant, on se rend compte que c'est beaucoup moins d'intensité que l'étonnement devant le nouveau film de notre star préférée, quand on était jeune On perd cette insouciance de la jeunesse quand même et l'égo répond: «Oui on était inconscient, on ne connaissait pas la vie, on était jeune!». On est adulte maintenant, on sait ce qu'est la vie, ce que sont les choses, on n'est plus jeune! On a des objectifs maintenant, des enfants à élever, une voiture à entretenir, une poubelle à sortir, la vaisselle à faire, la machine à laver à réparer, le ménage, les courses, la cuisine, la télé à regarder. On a tellement de choses à faire ! Est-ce qu'on ne perd pas sa vie à force de choses à faire ou est-ce que ces choses sont le sens même de la vie?