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1er Mai - Tunisie: Manifestations du 1er Mai: Faut-il avoir la main sur le cœur?
Publié dans WMC actualités le 01 - 05 - 2012

Journée quasi anodine, sous le règne du président déchu, Ben Ali, si l'on excepte une réception au Palais de Carthage et quelques communiqués et articles à la Une des journaux, la journée du 1er Mai est en passe de devenir, en Tunisie, un événement-clé de l'année.
Il y a du reste un moment que l'UGTT (Union Générale Tunisienne du Travail) et l'UTT (Union Tunisienne du Travail) fourbissent leurs armes pour donner des couleurs de cette journée au cours de laquelle les syndicats commémorent, à travers le monde, et utilisent cet événement pour montrer leur capacité à mobiliser leurs troupes.
L'UGTT et l'UTT défileront en ce mardi 1er Mai 2012. Même ces deux syndicats le feront chacun de son côté. Ça sera là d'ailleurs une bonne occasion de montrer de quel bois ils se chauffent. Notamment de montrer qu'ils réussiront à attirer des centaines de manifestants acquis à leurs causes.
«Insister sur le droit de manifester»
L'UGTT a choisi d'investir l'Avenue Habib Bourguiba faut-il le souligner?- la plus importante artère de la ville de Tunis. L'UTT a, pour sa part, choisi un parcours différent. Les participants à la marche partiront du local de l'UTT, à la rue d'Athènes, à Tunis, passeront par l'Avenue Habib Thameur, la place de la République, la rue du Ghana, l'Avenue Mohamed V vers le Palais des congrès où un meeting aura lieu.
Beaucoup de Tunisiens mettent la main sur le cœur pour que ces deux marches se passent dans le calme. Car, le contexte n'est pas des plus favorables. Le pays vit, depuis quelques mois, d'une manière générale, un conflit entre l'UGTT et le gouvernement, dont le noyau dur est constitué de ministres d'Ennahdha.
La manifestation du 1er Mai a été annoncée par l'UGTT, depuis le 10 avril 2012, précisément le lendemain de la manifestation largement réprimée par les forces de l'ordre sur l'Avenue Habib Bourguiba, et ce «afin d'insister sur la préservation du droit de manifester et en respect des principes de la révolution».
L'interdiction de manifester sur l'Avenue Habib Bourguiba a été depuis levée. Mais le conflit de l'UGTT avec le gouvernement persiste. Le dernier en date? La sortie tonitruante du délégué de l'UGTT, le 27 avril 2012, au cours de la journée de consultation sur la réforme des médias, organisée par le gouvernement, au siège du bâtiment qui accueillait la Chambre des conseillers.
«Provocateur et humiliant»
Motif de cette réaction? Le délégué de l'UGTT a demandé le report de cette réunion le temps de connaître le contenu du rapport présentant les réformes proposées par l'INRIC (Instance Nationale de la Réforme de l'Information et de la Communication) et a largement critiqué la présence, à la réunion, de «personnes responsables de la situation dans laquelle se trouvent aujourd'hui les médias tunisiens».
Autre moment de tension: le retrait, mardi 24 avril 2012, des délégués de l'UGTT de la séance de négociation prévue pour discuter des revendications du personnel administratif du département de l'Intérieur. Le secrétaire général adjoint de l'UGTT, chargé de la fonction publique, Hfayedh Hfayedh, a qualifié, dans un communiqué, de «provocateur» et d'«humiliant» l'accueil qui a été réservé à une délégation syndicale au ministère de l'Intérieur.
Il a souligné que la délégation a subi un traitement «désobligeant» de la part des agents du ministère qui ont imposé des mesures sécuritaires rigides à leur entrée dans les locaux de ce ministère. Comme il a considéré que ces pratiques visent à «diminuer les syndicalistes».
Le lendemain, l'UGTT réagissait fermement aux actes de violences perpétrés par les sit-inneurs, qui campent depuis le 3 mars 2012 devant le siège de la Télévision Tunisienne (TT), à l'encontre des employés de cette institution, dont des syndicalistes.
«Levée immédiate du blocus»
L'UGTT, on s'en souvient, a «condamné profondément ces attaques et exprimé son soutien à tous les travailleurs de la télévision nationale: ouvriers, techniciens, administrateurs et journalistes» et a appelé «à la levée immédiate du blocus imposé à la télévision et à la protection de tous ses employés et de l'application de la loi contre les agresseurs».
Comme, elle a souligné que «la télévision nationale est un établissement public qui n'est pas pour la vente et que la réforme des médias ne doit jamais s'opérer par leur privatisation mais par leur évaluation et restructuration ainsi que par l'activation d'un comité indépendant chargé d'élaborer des lois qui les régissent et les renforcent pour assurer un financement public et garantir leur liberté et leur indépendance». La centrale syndicale s'était en fait invitée dans le débat sur la cession de la TT aux privés, provoqué par une annonce faite sur un plateau de cette dernière, lundi 16 avril, par Ameur Laârayedh, député du mouvement Ennahdha. Un débat qui occupe encore les devants de la scène et une partie de l'opinion.
Notons qu'un contentieux existe aussi entre le gouvernement et l'UTT. Ce dernier, qui essaye de se positionner durablement, en tant que centrale syndicale qui compte autant que l'UGTT, n'a pas encore gobé un certain «favoritisme» des pouvoirs publics. «Le ministère des Affaires sociales, bien qu'il relève d'un gouvernement pluriel issu d'élections démocratiques, traîne jusqu'ici du pied pour reconnaître le pluralisme syndical et associer l'ensemble des syndicats aux négociations sociales», a soutenu, pas plus tard que le 27 avril 2012, son secrétaire général, Ismaël Sahabani. Sans oublier que ce syndicat revendique le droit au prélèvement des cotisations sociales au même titre que l'UGTT. Et pense que le gouvernement traîne les pieds pour le faire.
«Compenser la hausse des prix»
Mais ces escarmouches cachent sans doute un conflit latent et un malaise qui concerne les négociations salariales. On sait que le gouvernement Essebsi n'avait négocié les augmentations salariales que pour une période «transitoire» d'une année. Or, sur ce terrain, et en plus de l'avènement d'un nouveau round de négociation, l'UGTT est interpellée par une nouvelle donne qui bouleverse le quotidien des employés: la hausse vertigineuse des prix. La cherté de la vie remplit toutes les discussions et s'étale à toutes les Unes des journaux tunisiens.
Le secrétaire général de l'UGTT n'a pas manqué d'insister sur l'urgence des négociations sociales en prononçant son allocution, le 27 mars 2012, à Hammamet, au colloque sur «le dialogue social: réalité et perspectives», au cours de laquelle, il a demandé au gouvernement d'ouvrir des négociations sociales pour un an seulement, afin de compenser la hausse excessive des prix. «Face à la récession économique et la baisse des exportations, il est nécessaire d'augmenter les salaires des travailleurs afin de stimuler le cycle économique», a-t-il notamment affirmé. Hassine Abassi est allé également de sa proposition: créer un mécanisme au sein de la Caisse nationale de compensation afin de l'orienter vers les groupes sociaux à revenu moyen et les plus pauvres.
Les événements de ces derniers jours influeront-ils sur le cours des manifestations du 1er Mai, notamment celle de l'UGTT? La peur gagne les esprits au fur et à mesure qu'elles approchent. D'autant plus que les syndicalistes ne seront pas les seuls à défiler dans la rue. Ce qui est encore plus grave, ou en tout cas fait peur.
«L'opposition n'a pas à s'approprier les fêtes nationales»
Le parti Ennahdha, soupçonné d'avoir envoyé ses hommes «prêter main forte» aux forces de l'ordre, le 9 avril 2012, a lancé à ses bases, si l'o en croit des informations concordantes, un appel à participer aux manifestations du 1er Mai. Des échos font état du fait que certains Nahdhaouis comptent investir certaines artères de la capitale, dont l'Avenue Habib Bourguiba, pour gêner la manifestation.
Une manifestation à laquelle d'autres partis politiques et des composantes de la société civile, considérés de l'opposition, comptent participer. Ils pourraient manifester pour braver la décision du ministre de l'Intérieur de défiler à l'Avenue Bourguiba. Même s'ils savent que celle-ci a été levée. Même s'ils savent que «seules deux autorisations à manifester ont été délivrées», note-t-on du côté du ministère de l'Intérieur. Et des échos commencent à circuler sur le fait que des «jeunes seraient recrutés pour gâcher la manifestation du 1er Mai». Un leader politique a même dit que ces derniers «seront vêtus de la tenue officielle de certains partis de gauche; leur mission sera de provoquer des actes de violence et de destruction pendant la manifestation du 1er Mai pour faire croire qu'ils sont le fait de ces partis».
On craint donc que «ça chauffe» et que certains usent de ces manifestations pour faire du grabuge. D'autant plus que le porte-parole de la présidence de la République s'est invité à la fête. Et de quelle manière: il a appelé, si l'on croit la presse, les différentes forces politiques à manifester car «l'opposition n'a pas à s'approprier les fêtes nationales et à lancer des manifestations qui divisent les Tunisiens au lieu de les unir».
Cela pourrait s'appeler jeter de l'huile sur le feu?!


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