Dominique Langlois, président d'Interbev, l'Association nationale interprofessionnelle française du bétail et des Viandes et membre d'Entreprendre en Tunisie, présidée par Samira Labidi, courtière en Assurances et réassurances sur les places de Paris et de Tunis, s'est déplacé récemment dans notre pays à la tête d'une importante délégation. Objectif: discuter avec les autorités tunisiennes de la possibilité de mettre en place, en Tunisie, une unité de transformation des viandes rouges destinée au marché libyen. Dominique Langlois avait plaidé il y a une année pour la création d'une structure permettant de favoriser les exportations de viande française dans les pays tiers. Ce GIE appelé «groupement export France» développera, entre autres, la commercialisation de la viande halal en direction des pays musulmans. Pour Samira Labidi, qui a orchestré toute l'opération de mise en relation entre les producteurs français et les autorités publiques tunisiennes, «le plus important pour notre association Entreprendre en Tunisie est de faire de la Tunisie une plateforme pour le développement des services et de l'expertise dans différents secteurs de l'activité économique. Avec l'APIA, nous avons discuté de la possibilité d'engager, entre pouvoirs publics et société civile, d'autres actions dans le secteur agricole et de promouvoir les canaux de financement et de couverture bancaire pour encourager les jeunes diplômés ou non détenteurs de diplômes universitaires à investir et s'investir dans l'agriculture. Nous essayerons, en tant qu'association et à leur demande, de les mettre en contact avec les personnes ressources pour les aider à s'établir à leur propre compte». La délégation française a eu l'occasion lors de son court séjour en Tunisie de visiter l'Office de l'élevage et des pâturages, le Groupement interprofessionnel des viandes rouges et du lait (GIVRLAIT), le syndicat des bouchers, le Centre sectoriel de formation des métiers de viande rouge et l'Agence de vulgarisation et de la formation agricole. L'implantation d'un centre français pour l'exportation de la viande en Libye permettrait d'employer et de former des jeunes tunisiens aux normes internationales de découpage adaptées à la culture arabo-musulmane en prenant en compte des critères élevés qui mettraient le bien-être de l'animal, la traçabilité et l'hygiène au premier rang des priorités sur toute la chaîne d'approvisionnement. En Tunisie, les temps sont venus pour mieux organiser la filière en encourageant les groupements professionnels à mieux s'organiser et en investissant dans la modernisation de la machine de production de la viande. L'expérience française serait utile à plus d'un titre à ce niveau, estime Mme Labidi. «Les experts français pourront accompagner cette modernisation à travers des formations et des échanges d'expériences pour instaurer en Tunisie de nouveaux modes de travail qui permettront aux éleveurs de développer leur production». Précisons qu'INTERBEV fédère autour d'elle 13 organisations professionnelles françaises. Son rôle est de défendre et valoriser les intérêts communs de l'élevage et des activités industrielles, artisanales et commerciales de la filière.