La Direction générale des forêts (DGF) envisage de mettre en place une nouvelle stratégie de promotion du secteur forestier et des pâturages, à travers le développement de la communication avec les médias et la vulgarisation de l'information forestière auprès du grand public. L'objectif est de sensibiliser davantage le public à l'importance de la préservation de la nature et partant de garantir la sauvegarde des richesses naturelles de la Tunisie. Vendredi 8 novembre, la DGF a engagé un débat sur le thème «forêts et médias», à l'occasion de la clôture des Journées d'information sur la promotion du secteur forestier, qui ont été organisées à la Cité des sciences à Tunis, avec l'appui de la GIZ (agence de coopération internationale allemande pour le développement) et la FAO (organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture). Des responsables du secteur forestier et des Organisations non gouvernementales (ONG), actives dans le domaine de l'environnement, ont reproché aux médias une tendance à «sous-estimer», les problématiques et les atteintes à l'environnement, sans cesse en hausse en Tunisie. Il ont également, reproché aux journalistes de reléguer les questions environnementales, en général, et le secteur forestier, en particulier, au «dernier rang» par rapport aux questions politiques et autres sujets d'actualités qui sont parfois, de moindre importance. Pour certains intervenants, «les médias traitent ces sujets d'une manière superficielle» et leurs informations manquent souvent de précisions. De leur côté, des journalistes ont reconnu, d'une part, que les questions politiques et à un degré moindre l'économie dominent l'actualité dans le contexte actuel. Ils ont, d'autre part, évoqué l'accès difficile aux sources d'informations fiables dans ce domaine et l'absence d'une stratégie de communication basée sur la simplification des données de la part des intervenants dans les secteurs forestier, agricole et environnemental, dont la terminologie et certains aspects techniques demeurent difficiles à assimiler pour les médias et le grand public. Cependant, les deux parties ont convenu que les forêts tunisiennes ne sont pas sorties indemnes des événements survenus dans le pays, évoquant la multiplication des agressions et des atteintes subies par ces richesses naturelles. D'après des données présentées par le secrétaire d'Etat chargé de l'Agriculture, Habib Jomli, des milliers d'hectares d'arbres forestiers ont été coupés, de larges superficies ont été transformées en exploitations agricoles ou en carrières et environ 5000 hectares de superficies alfatières (cultivées d'alfa) ont été rasées, outre les 900 incendies prémédités enregistrés, depuis 2011, ayant ravagé 8300 hectares de forêts. Pour M. Jomli «les forêts offrent un potentiel important pour le développement de l'économie verte à travers la création d'emplois et d'entreprises et le lancement de projets d'éco-tourisme». Toutefois, a-t-il dit, l'exploitation de ce potentiel demeure tributaire de la restructuration des directions chargées des forêts et des pâturages, de la facilitation des procédures pour l'octroi des autorisations, la révision des textes réglementaires concernant l'accès et l'exploitation des produits forestiers et l'incitation des diplômés du supérieur à créer des projets forestiers. Les forêts tunisiennes, un héritage précieux du pays, constituent une source de revenu direct et indirect pour environ 1 million de Tunisiens (8 à 10% de la population du pays). Elles contribuent à hauteur de 15 à 25% à couvrir les besoins du pays en fourrages, et 14% pour ce qui est de l'énergie. Ces richesses forestières offrent également environ 7 millions de journées de travail par an et constituent environ 0,5% du revenu agricole. Les journées d'information sur la promotion du secteur Forestier ont été organisées à l'occasion de la célébration, dimanche 10 novembre, de la fête de l'arbre. WMC/TAP