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La paix sociale en Tunisie ne doit plus se faire au prix de la tolérance de la contrebande
Publié dans WMC actualités le 08 - 04 - 2014

Premièrement, en ce qui concerne “la minable recette journalière“, une cinquantaine de dinars, celle-ci serait bien supérieure, si on tient compte du principe que le contrebandier, par définition en fraude de fisc, ne déclare toujours que le minimum. Le montant de cette recette illustre du reste l'aisance dans laquelle vivent les contrebandiers benguerdanais. A preuve, multipliée par les trente jours du mois, cette recette non imposable équivaudrait à la pension d'un haut cadre retraité après 35 ans de travail.
Est-il nécessaire de relever, dans le même esprit, que cette recette est «un véritable mirage» pour les 2,5 millions de pauvres que compte le pays et dont plus de 440.000 ne disposent pas, en termes monétaires, de cinq dinars par jour?
Conséquence: les Bengardanais ne vivent pas comme ils le prétendent dans la précarité. La fermeture du poste frontalier de Ras Jedir n'était qu'un alibi et une diversion pour détourner l'attention des forces de sécurité d'autres mouvements louches. C'est le même scénario qu'avait connu, début janvier dernier, le poste frontalier tuniso-algérien de Bouchebka. Les 2.000 contrebandiers de Kasserine qui avaient pillé l'entrepôt de la garde douanière avaient couvert la fuite des terroristes basés dans le mont Chaambi comme le présumé assassin du leader politique Chokri Belaid, Ghadghadi de sortir de sa cachette et de se mêler à la population, avant de connaître la mort à Raoued (banlieue nord de Tunis).
Dans une récente déclaration à Radio Moasaïque, Mohamed Ghodhbane, président du bureau exécutif du syndicat des agents de la douane, a mis en garde contre la détérioration de la situation sécuritaire à Ras Jedir. Il a indiqué que la lutte contre la contrebande aurait pu commencer depuis la révolution tunisienne et qu'actuellement les réseaux de contrebande se sont multipliés et sont devenus très dangereux. «A défaut de moyens humains et matériels conséquents, et face à la tendance des contrebandiers à utiliser des moyens sophistiqués pour faire passer leurs marchandises, il est difficile, de nos jours, de maîtriser la contrebande en Tunisie; les grosses têtes règnent, désormais, dans la zone de Ras Jedir», a-t-il dit.
Cette thèse a été confirmée par le e secrétaire général adjoint du syndicat de la sécurité républicaine, Habib Rachdi. Il a soutenu, dans une déclaration au journal Echourouk, «l'existence d'un plan occulte visant à faire de Ben Guerdane la nouvelle passerelle des djihadistes armés». Selon lui, «la détérioration de la situation sécuritaire à Ben Guerdane favorise le transit des armes et l'infiltration des éléments terroristes revenant de Syrie». Il est allé jusqu'à révéler que des dizaines de terroristes ont déjà réussi leur examen de passage par le poste frontalier de Ras Jedir, profitant des failles sécuritaires dans la zone.
Il s'agit par ailleurs d'un secret de polichinelle. Ben Guerdane est réputée pour être la plaque tournante de toutes sortes de trafics illicites (armes, drogue, alcool, passage clandestin de djihadistes islamistes vers l'Irak et la Syrie…).
Des informations de presse concordantes estiment à plus de 8.000, les djihadistes tunisiens qui ont transité par Ben Guerdane vers la Syrie et l'Irak. Pour plus d'informations, lire cet article)
Moralité: cette ville est devenue dangereuse et pour la Tunisie et pour la Libye.
Dans une déclaration diffusée sur la chaîne Ettounissia dans le cadre de l'émission “le 8ème jour“, un militaire libyen, venu négocier avec les autorités tunisiennes la réouverture du terminal Ras Jedir, a révélé que «les Libyens n'ont aucun problème avec la Tunisie sœur, le seul problème qu'ils ont est avec la ville de Ben Guerdane».
Résultat: cette ville pose problème!
Deuxièmement, si on s'amuse à recouper les propos du jeune contrebandier avec l'incendie du siège de la centrale syndicale à Ben Guerdane et avec la visite du chef du gouvernement, Mehdi Jomaa, à Ras Jedir, au cours de laquelle il avait annoncé une lutte sans merci contre le couple terrorisme-contrebande, tout observateur objectif serait tenté de voir dans ces actes de violence exagérés une instrumentalisation politique des contrebandiers benguerdanais, d'autant plus que le poste frontalier a été fermé à l'initiative unilatérale des Libyens. Autrement dit, le gouvernement tunisien n'était pour rien.
Deux parties seraient intéressées par la provocation d'une situation chaotique au sud-est du pays: certains partis politiques en chute libre tels qu'Ennahdha et le CPR, et «les barons de la contrebande», soucieux de préserver leurs intérêts.
S'agissant du volet politique, la centrale syndicale n'est pas allée par quatre chemins. Elle a accusé le CPR d'être derrière l'incendie de son siège. Cette accusation a provoqué, lundi 7 avril 2014, l'ire de Slim Hamdane, dirigeant du CPR, qui a menacé, sur les ondes de radio Express Fm, de poursuivre en justice les syndicalistes locaux de Ben Guerdane.
Et pour ne rien oublier, le président provoqué, Moncef Marzouki, en mal de publicité, a trouvé dans ces incidents une précieuse opportunité, surtout en l'absence du chef du gouvernement et du président de l'ANC, pour inviter les Bengardanais au palais de Carthage et jouer, ainsi, le rôle du pompier alors que son parti était le pyromane. Drôle d'époque que nous vivons!
Ennahdha avait, à son tour un intérêt électoral à récolter de ces actes de vandalisme. L'indice: sa chaîne Zeitouna était la principale chaîne à être autorisée à filmer les meetings et à rapporter des témoignages. Est-il besoin de rappeler ici la lâche agression perpétrée par les contrebandiers contre les journalistes de la chaîne Nessma.
Tout indique que les actes de violence de Ben Guerdane visaient en priorité le sabotage du gouvernement Mehdi Jomaa et ces deux principaux soutiens dans le cadre du dialogue national, en l'occurrence les premiers responsables de l'UGTT et de l'UTICA.
Une évidence: Mehdi Jomaa, en esquissant, pour la première fois dans l'Histoire de la Tunisie, les grandes lignes d'une véritable politique des frontières, commence à déranger beaucoup de parties, à savoir les barons de la contrebande en premier lieu, les commerçants des djihadistes et de la religion en général-, les lobbies opportunistes partisans de la politique de la terre brûlée (CPR et dissidences…).
Quant à nous, nous estimons que les Bengardanais doivent avoir à l'esprit que leurs agissements contrebandiers sont rejetés aussi bien en Libye qu'en Tunisie et que la tolérance de l'Etat vis-à-vis de la contrebande et le commerce parallèle n'a désormais aucun avenir.
La politique suivie par Ben Ali pour instaurer la paix sociale, à travers cette option n'est plus hélas de mise dans la mesure où elle a montré ses limites et n'a pas développé les zones frontalières en dépit des gains faramineux. L'enjeu, aujourd'hui, pour les honnêtes habitants de Ben Guerdane, est de revendiquer légitimement tant qu'il est temps- le droit de leur zone à un développement organisé et transparent.
A bon entendeur.


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