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FORUM ATUGE 2006
Publié dans WMC actualités le 16 - 08 - 2006

«L'économie tunisienne ne peut plus se contenter d'une progression lente vers la société du savoir».

L'économie tunisienne ne peut plus se contenter d'une progression lente vers la société du savoir. Selon les experts et professionnels réunis en conclave sur le thème des compétences comme levier stratégique de la valeur ajoutée, des changements radicaux sont attendus aussi bien au niveau de l'entreprise, le système éducatif et la formation professionnelle ainsi qu'au niveau de l'administration. C'est ce qui ressort des travaux du Forum annuel de l'ATUGE, tenu cette année en deux temps, avec un premier événement à Paris le 17 juin et un second à Hammamet le 27 juillet 2006, réunissant les Tunisiens diplômés de grandes écoles d'ingénieurs ou de commerce, résidents des deux côtés de la Méditerranée avec les entreprises et institutions de leur pays.
Rencontre avec M. Mondher Khanfir, membre du comité d'organisation et animateur de la table ronde qui a traité de la stratégie nationale de développement par les compétences des secteurs à forte valeur ajoutée.
WMC : Vous venez de clôturer votre Forum annuel de l'ATUGE. Quel bilan faîtes-vous de cette action ?
Mondher Khanfir : Comme bilan préliminaire, je peux vous dire que les principaux objectifs sont atteints. Pour son quinzième anniversaire, l'ATUGE a voulu toucher un public encore plus large. En organisant un événement en deux temps, en France et en Tunisie, l'ATUGE a montré sa capacité mobilisatrice. Le FORUM de Paris a drainé près de 500 personnes, autant que celui qui a été organisé à Hammamet. C'est une grande première.
Par ailleurs, l'esprit «atugéen» est de transmettre une dynamique au sein de notre réseau, pour être toujours agissant et entreprenant. Le Forum dans sa double dimension Expatriés/Inpatriés a largement contribué à impulser cette dynamique.
Sur quelle base a été choisie la thématique de cette édition de votre FORUM annuel ?
La quinzième édition du FORUM ATUGE pose en filigrane l'avènement de la société du savoir, qui est un «Projet de Société» en Tunisie. L'ATUGE, en tant qu'association citoyenne, a instauré cette tradition de créer pendant son FORUM annuel un espace de débats et de réflexion à tous ses membres et associés, pour discuter de sujets d'actualité et d'intérêt général pour notre pays.

Comment voyez-vous la société du savoir en Tunisie?
C'est une réelle opportunité pour nous Tunisiens. Ne disposant pas d'excédant de capitaux ni d'industries lourdes, nous devons profiter à fond de la nouvelle donne économique qui érige l'information et le savoir comme principaux actifs créateurs de richesse. Pour cela, il faudrait qu'on se donne les moyens d'accélérer le développement des secteurs s'appuyant essentiellement sur le capital immatériel. Investir sur la technologie et les connaissances, c'est aussi investir sur les compétences comme facteurs clés de production. La combinaison des connaissances des marchés, le savoir technologique et les talents créatifs et la capacité à transformer le savoir en valeur ajoutée, permettra à la Tunisie d'entrer dans la compétition mondiale.
Vous dites qu'il faut accélérer le développement des secteurs à forte valeur ajoutée. Comment formuler la bonne stratégie et quels sont les défis que la Tunisie doit relever pour y parvenir?
L'argument d'une Tunisie, pays proche, à main-d'œuvre qualifiée et bon marché, et une fiscalité avantageuse a fait son temps. Mon constat découle de l'analyse de la structure des IDE en Tunisie. Il n'y a qu'à voir les investissements de ces dernières années pour s'apercevoir que c'est le secteur des services, notamment ceux à forte valeur ajoutée (énergie, finance, télécommunication, …), qui draine la plus grosse part d'IDE. Le mobile de ces investissements n'est ni la proximité, ni la main -d'œuvre pas chère. Mais plutôt le marché et les compétences disponibles.
Maintenant, pour bien formuler une stratégie de transformation de notre économie, car c'est bien de transformation qu'il s'agit, nous devons oser remettre en cause nos certitudes. Il ne suffit plus de faire de petites «touches» et des améliorations de l'existant pour passer à une économie basée sur les connaissances.
La meilleure stratégie serait forcément celle construite de concert avec la participation des secteurs publiques et privés. Il est utopique de penser que la responsabilité du développement économique ne repose que sur les épaules de l'Etat. Mais de quelle manière ces deux parties peuvent elles travailler ensemble sur un même objectif ? C'est là, la vraie question que nous avons cherché à traiter lors de la table ronde sur la stratégie nationale de développement des secteurs à forte valeur ajoutée, et qui a réuni comme intervenants des acteurs économiques et personnalités tunisiennes de premier rang, à savoir, M. Moncef Ben Saïd, M. Chekib Nouira, Pr. Mohamed Jaoua, Pr. Tawfik Jelassi et M. Abdelaziz Dargouth, que je remercie d'ailleurs au passage pour la qualité et la pertinence de leurs interventions.
En attendant la note de synthèse qui sera publiée dans les prochains jours, je peux vous dire d'une manière très synthétique qu'en vue de déployer une économie basée sur les connaissances, nous avons identifié un plan d'actions articulé autour de 5 axes, qui relèvent de la responsabilité conjointe des secteurs publics et privés, à savoir :
1) Le lancement de grands projets «Knowledge Based Economy» mobilisateurs de compétences pointues
2) L'identification et le financement des secteurs à forte valeur ajoutée
3) Le renforcement des synergies entre le système éducatif, la recherche et l'entreprise
4) La reconnaissance des compétences aussi bien dans l'administration que les entreprises
5) L'infrastructure et l'environnement des affaires.
Pensez-vous que les conditions de succès sont réunies pour passer à l'étape de mise en oeuvre ?
Il y a encore beaucoup de freins, aussi bien structurels que culturels. Les acteurs économiques et l'administration en Tunisie demeurent très peu intégrés et outillés pour passer à l'étape d'économie basée sur les connaissances. D'ailleurs, le rapport annuel 2005 sur l'économie du savoir de l'Institut des Etudes Quantitatives relevant du ministère du Développement et de la Coopération internationale, tout en mettant en avant le potentiel important d'une économie basée sur les connaissances en Tunisie, montre un faible taux de pénétration et d'appropriation de l'économie du savoir par les agents économiques publics et privés.
Mais la Tunisie dispose d'atouts réels. D'abord, un processus de tertiarisation de l'économie déjà amorcé depuis plus de 30 ans, qui s'accélère grâce à l'essor des TIC pour toucher l'ensemble des secteurs primaires et secondaires, pour lesquels l'économie «immatérielle» est désormais une orientation très forte.
Nous avons aussi quelques ‘success stories', notamment dans le secteur de la santé libérale, qui présente aujourd'hui un niveau de compétitivité de classe mondiale, et qui attire non seulement les investisseurs internationaux, mais aussi les patients de pays avancés. Ce secteur, par exemple, peut entraîner avec lui le développement d'une offre tunisienne en matière de solutions technologiques pour les cliniques privées. Il suffit de capitaliser sur l'expérience acquise et chercher des opportunités de business exploitables. Il n'y a pas de recettes toutes prêtes. Chacun peut contribuer à l'édification de la société du savoir. Il suffit d'apprendre et d'oser !
Propos recueillis par B.Z.


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