Balti suspend sa tournée après la mort de Kafon, son ami et collaborateur    Divorce sans juge : l'ATFD monte au créneau et rejette un projet dangereux pour les droits des femmes    Kafon est décédé : adieu à une icône du rap tunisien post-révolution    Deuxième mort suspecte d'un tunisien en une semaine dans les geôles italiennes    Tunisie – Nouvelle législation en vue pour régir le secteur des centres de dialyse    Tunisie – Mahdia : Ouverture d'une enquête suite au vol de matériel de l'hôpital Tahar Sfar    Fusillade aux abords du consulat israélien à Istanbul    L'Etoile du Sahel célèbre ses 100 ans avec un nouvel hymne, un maillot, une télé et des matches de gala    «Bolt n'est pas disponible ici»: le message qui signe la fin de Bolt en Tunisie    La maladie dont a souffert Kafon    Gaza – Ségolène Royal fustige l'inaction de Macron : "Ce n'est pas ça la France"    Découverte d'un nouveau site archéologique romain à Kasserine    Volley-ball – Coupe de Tunisie : L'Espérance de Tunis sacrée championne    Convention Europe–Afrique du Nord : Inès Trojette (Présidente ATUGE France) mobilise les talents autour de la Tunisie    Cannabis, ecstasy, argent liquide : un "poids lourd" de la drogue tombe avec ses complices à Moknine    Tunisie : Le ministère des Affaires culturelles rend hommage à Kafon    Un grand séisme menace toujours Istanbul : que révèle le nouveau rapport ?    Kafon, voix rauque des oubliés : itinéraire d'un rappeur qui a marqué une génération    Rachid Amri: Assurer la pérennité de Tunisair et améliorer la qualité de ses services est un engagement collectif    Sousse : Visite inopinée du gouverneur au port El Kantaoui en préparation de la saison touristique    Par Jawhar Chatty : L'âge de raison    Taoufik Mkacher : sa fille pousse un cri du cœur et dénonce une détention "injustifiée"    Décès du rappeur tunisien Kafon    Pendant que le monde brûle, on compte mal et on prie mieux    Le rap tunisien en deuil : Kafon s'éteint à 33 ans    Adieu Kafon : l'icône du rap tunisien et témoin de l'après-révolution    Le rappeur tunisien Kafon est décédé    Cessez-le-feu entre l'Inde et le Pakistan annoncé après médiation américaine    Un séisme de magnitude 5,3 frappe le Pakistan    Kairouan en alerte : La cochenille menace les récoltes et le quotidien des habitants    Les cours particuliers : Un mal nécessaire dans le système éducatif tunisien...    Le Réseau des droits et libertés fustige l'interdiction de l'événement en soutien à Mourad Zeghidi    Tunisie : Coupures de courant prévues à Monastir, Sidi Bouzid et Gabès    Le dollar en recul avant la réunion entre Washington et Pékin    Inde : Suspension des vols civils dans 32 aéroports    Le secrétaire régional d'Ennahdha à Béja reste en détention    Najet Brahmi : "L'arbitrage devient un mode naturel de résolution des conflits commerciaux"    Tunisie : Où suivre la finale ESS–EST ?    Météo - Tunisie : pluies orageuses, vents forts et températures en hausse    Titre : Une journée sous le signe de la prévention et de l'engagement chez BK Food    Heure du match d'Ons Jabeur au tournoi de Rome    En vidéo : Mohamed Ali Nafti trace les 30 prochaines années d'un partenariat ambitieux avec l'UE    Célébration de la Journée de l'Europe: Mohamed Ali Nafti appelle à un soutien accru à la migration régulière    Baisse du déficit énergétique de 3% au premier trimestre 2025    Finale de la Coupe de Tunisie de volley-ball : billetterie et points de vente    Manchester United et Tottenham qualifiés pour la finale de la Ligue Europa    Kia Tunis Open : nouvelle édition du 12 au 17 mai 2025    Masters de Rome : Ons Jabeur qualifiée sans jouer, en attendant Paolini ou Sun    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Tourisme
Publié dans WMC actualités le 28 - 08 - 2006

Plaidoyer pour une image de marque pérenne de la destination Tunisie

Croisé, cet été, à Tunis, M. François Toros, président de «Corp. & Crise», un groupe français qui fait autorité dans le monde de communication, porte un regard extérieur sur tourisme tunisien et estime, globalement, que la destination touristique Tunisie a plus que jamais besoin d'une image de marque institutionnalisée. Quand on sait que la Tunisie a été, ces dernières années, soit «boudée» soit «bradée», une telle appréciation ne manque pas d'enjeux. Entretien.
Webmanagercenter : Globalement, comment, selon vous, la destination Tunisie est-elle vue de l'extérieur ?
François Toros : Dans un contexte de globalisation où les effets se font ressentir de toute part, la Tunisie paye un lourd tribut en matière économique. Je pense notamment à la baisse des exportations textiles, due à l'expansion du marché chinois. Malgré cela, et heureusement, ce pays possède des richesses à fort potentiel, des forces vives ne demandant qu'à être exploitées dans divers autres secteurs. Le tourisme en est le plus bel exemple.
Mais pour attirer un tourisme durable, et à forte valeur ajoutée, il convient de l'accompagner, de le fidéliser, de créer l'envie, voire le besoin d'y venir et surtout d'y revenir.
Pour atteindre cet objectif, une image de marque très bien définie s'impose comme préalable.
Pour l'heure, la Tunisie ne dispose pas de cet atout, elle ne me semble pas avoir su imposer avec suffisamment d'audace un territoire de communication institutionnelle, 'corporate' comme disent les Anglo-saxons à l'échelle internationale, un outil, pourtant nécessaire. L'empreinte, l'image touristique d'un pays, d'une nation ne se conçoit pas à travers le prisme des intérêts des opérateurs hôteliers des grands groupes internationaux, par ailleurs très bien référencés sur le net, capables de vendre des séjours 'bon marché' en quelques clics. Une image touristique de marque se constitue en effet avec des ingrédients historiques spécifiques, des valeurs culturelles propres et reconnues, des messages attirants et clairs, des symboles rassurants, des faits tangibles et marquants, relayés par un discours de preuve lui-même émis avec parcimonie et de manière très ciblée.
Quel rôle peut jouer la communication dans la promotion de cette image idéale ?
Une fois seulement ce capital acquis, il devient alors possible de définir et de décliner des concepts de communication idoines et de les marketer. L'essentiel étant de donner une seule cohérence à cet ensemble d'atouts.
Un territoire de communication, c'est au fond comme une carte d'identité, c'est ce qui vous qualifie sur des critères choisis par vous et seulement par vous au regard des autres. Derrière chaque drapeau il y a des millions d'âmes sur un territoire géographique. Si je vous dis «Espagne», vous allez me répondre, l'Espagne c'est...et comme tout un chacun, avec la connaissance relative que vous avez de ce pays, y compris ses clichés, et vos fantasmes, vous allez m'en donner une définition. Mais le paradoxe réside dans le fait qu'en dépit de ce que vous en direz de manière propre, il est fort probable que cette définition ressemblera considérablement à celle de votre voisin. C'est ça une image qui se stigmatise. Combien de temps aura-t-il fallu à l'Espagne pour passer du pays «des corridas» à celui de la «Californie de l'Europe ?».
Tout simplement le temps suffisant pour qu'elle «mette la main» sur sa communication et qu'elle contraigne les opinions à retenir les critères de marque qu'elle aura choisis de mettre en avant, et de le faire savoir.
Et pour le cas de la Tunisie ?
L'enjeu pour votre pays est le même, et la question qui se pose est de savoir ce qui nous vient immédiatement à l'esprit, lorsque l'on prononce son nom. A quoi pense-t-on aujourd'hui lorsque l'on dit 'Tunisie', comment modifier sa perception ? A l'extérieur et particulièrement en Europe, demandez ce que l'on en sait, ce que l'on en dit. Je parie qu'une majorité de personnes interrogées vous répondra qu'il y fait beau, que les gens y sont fort sympathiques et que les vacances n'y sont pas chères, mais probablement qu'«Abou Nawas» est un hôtel avant d'être un poète... (vous savez, nous portons un fardeau d'ignorance...)… Pendant ce temps, le Maroc et ses villes impériales, l'Algérie, ses villes blanches et son désert et depuis peu la Libye et ses sites romains avancent à grands pas.
Avec des offres variées et adaptées aux nouveaux besoins touristiques, ces trois pays émettent de nouveaux messages perceptifs à l'extérieur de leurs frontières. Doit-on pour autant en oublier les divinités puniques phéniciennes et Carthage, laisser de côté les vestiges de la première province romaine d'Afrique -Dougga..., omettre le Sahel et le Sahara tunisiens, ses penseurs, ses écrivains, ses artistes... En somme, ignorer ses richesses, son histoire et son patrimoine...je ne le crois pas.
Il me semble, pour venir très souvent en Tunisie, me lier d'amitiés et commencer à sortir des sentiers battus que ce pays est très largement à la hauteur d'en concurrencer bien d'autres.
En plus clair, quelles sont les insuffisances à pallier dans ce cas ?
A sa décharge, il est vrai que la Tunisie est traversée aussi par les effets de la globalisation dans le domaine touristique. Une concurrence acharnée émane de pays à destinations plus lointaines, voire plus exotiques, particulièrement du continent asiatique. Qui parlait, il y a encore quelques années, du Vietnam, du Cambodge ou même de la Chine? Très peu de gens.
Ces pays offrent, aujourd'hui, une qualité de service d'exception, des séjours personnalisés à très bas prix, du ‘'luxe pas cher''. Ajoutez à cela toutes les parutions scientifiques et les campagnes publicitaires sur les méfaits du soleil abusif et les changements climatiques qui influencent les nouveaux comportements, sans oublier que l'intérêt pour les pays de l'Est et pour les pays du Nord de l'Europe va lui aussi croissant.
Que pensez vous des campagnes promotionnelles tunisiennes ?
Les campagnes publicitaires «grand public» tunisiennes saisonnières que vous exportez chez nous sont familières, chaque pays de la Méditerranée y va de son slogan national. Je constate d'ailleurs que nous ne faisons pas mieux que vous avec notre tour Eiffel, mais la question n'est pas là.
Elles sont évidemment nécessaires, mais elles sont souvent conçues pour un tourisme de masse «d'achat spontané» et produisent un retour sur investissement économique à court terme. Elles sont intemporelles, figées et ne disent rien sur ce pays qui change à la vitesse grand «V».
Elles ne disent rien non plus sur sa modernité, sur ces évolutions récentes, sur ses traits de spécificités nationales.
Elles ne portent pas de message significatifs susceptibles de fidéliser une clientèle de voyageurs individuels, (sport, écotourisme, archéologique...) surtout en dehors de la période estivale, ni sur des cibles spécifiques telles que le 3ème âge à fort pouvoir d'achat. Autant de parts de marchés, de niches peu exploitées.
La diaspora tunisienne, principalement installée en France, en Italie et au Canada, reste assez silencieuse et discrète. Quelle est, par ailleurs, la présence de la Tunisie sur des grands salons et foires professionnelles internationales du secteur, je vous avoue humblement l'ignorer. Quoi qu'il en soit, la mise en œuvre d'une stratégie de communication institutionnelle s'inscrit dans la durée. Les moyens mis en oeuvre pour la déployer produisent leurs effets à moyen terme, mais ils sont garantis de succès et je crois que le jeu en vaut la chandelle.
Il ne fait aucun doute que si elle venait à se mettre en place de manière proactive, à un niveau international, valorisant sa variété d'offres, cette stratégie saurait produire des effets durables et évidemment bénéfiques pour la Tunisie tout entière.
«La conduite de changement», sémantique de communicant dans notre jargon s'opère lorsque la perception des parties prenantes, c'est-à-dire des publics concernés, ne correspond plus à l'image renouvelée que l'on souhaite transmettre d'un homme, d'une entreprise, d'une institution, ou d'un Etat. C'est souvent vrai dans des situations de sortie de crise, secteur dans lequel, «Corp. & Crise» s'est spécialisée.
Elle accomplit ce travail d'accompagnement depuis plus de 15 ans et vous assure que le terrain d'un changement d'image est donc fertile pour exploiter au mieux la communication de l'autre Tunisie.
Propos recueillis par Abou Sarra


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.