Voilà le premier objectif atteint, Hannibal TV a étalé le sujet, il y aura finalement un débat et nous verrons bien ce qui en sortira (si certains laisserons le débat se dérouler sur les questions fondamentales). Le deuxième objectif de HTV est atteint, la déclaration de la SAPA, pour ceux qui peuvent y voir claire, est très révélatrice. SAPA déplore «les attaques délibérées publiées par la chaîne Hannibal TV contre les agences conseil en communication, les agences médias et les instituts de mesures d'audience et de sondage». Tout d'abord, les soi-disant attaques de HTV peuvent être déplorées à souhait par tous ceux qui n'acceptent pas la critique, ou une remise en cause d'un système préétabli qui porte atteinte à autrui, et je crois que ça n'affecte pas HTV (puisqu'elles sont largement justifiées). Citation: et s'insurge contre les «accusations et diffamations», tout en qualifiant ces pratiques «d'anti-déontologiques et d'inacceptables». Des accusations? Non des réserves et interrogations, aucune accusation n'a été portée à qui que ce soit, HTV a demandé de se faire expliquer la démarche suivie et, à défaut, de corriger les erreurs. Diffamation? Loin d'être coupable de quelque fait diffamatoire que ce soit, HTV n'a fait que mettre en relief les doutes et les réserves, et à l'autre partie d'y répondre, car c'est son droit et le souhait de HTV; d'ailleurs, le communiqué du syndicat se contente d'être en marge de la définition même de la réponse puisqu'elle se contente de réfuter par une argumentation générale. Citation: «d'anti-déontologiques et d'inacceptables», si on se réfère à la définition générale de la déontologie en tant "qu'ensemble de droits et devoirs qui régissent une profession, la conduite de ceux qui l'exercent, les rapports entre ceux-ci et leurs clients ou le public", on constate que la déontologie qui vaut pour tous d'ailleurs est un ensemble de droits mais aussi et surtout de devoirs, et sur ce point je voudrais faire référence au système français où des régies, des annonceurs et des agences avaient mis en pratique un code d'autodiscipline propre à la profession, chose qui n'a pas été faite en Tunisie, par initiative propre du secteur puisqu'ils s'entendent difficilement sur des questions bien moins compliquées que cela (d'ailleurs, les réunions, la manifestation et les actions du syndicats!!), en France où il existe un BVP, le Bureau de vérification de la publicité, qui définit des règles déontologiques, réunies dans la Charte du BVP, qui s'applique à l'ensemble de la profession, celle-ci (bien que les règles touchent dans la majorité au contenu, fond et forme des messages, plutôt que des questions qui nous intéressent) pourraient aisément cité la déontologie, et encore faut-il prouver tout dérapage, alors que dire d'une profession qui n'est soumise à aucun accord interne substantiel. De même, dans les brochures du CSA de juillet 2006, vous pouvez trouver «un rappel à l'ordre du CSA» en rappelant aux acteurs du secteur les dispositions d'une loi fondamentale en France. L'article 27 de la loi du 30 septembre 1986 modifiée répond à deux préoccupations : - d'une part, définir une déontologie tendant au respect des téléspectateurs et auditeurs, - d'autre part, maintenir un équilibre entre les différents secteurs économiques financés par la publicité. Citation: Le bureau exécutif de la Chambre syndicale déclare se trouver dans «l'obligation d'approuver l'appel lancé par nombres de ses membres pour surseoir à toute programmation de nouvelles campagnes publicitaires sur cette chaîne». Voilà une définition des devoirs de la profession, de la déontologie selon le syndicat, qui, en dépit du bon sens, non seulement cautionne l'attitude de certains de ses membres, mais en plus décide de rompre totalement l'équilibre. Cette force dans les propos et cette réaction démesurée face à des interrogations tout de même légitimes et des réserves fondées, démontrent qu'il ne s'agit pas simplement de quelques cas, d'exceptions, mais bel et bien d'une attitude générale de la profession. Citation: Le bureau exécutif de la Chambre syndicale déclare se trouver dans «l'obligation d'approuver l'appel lancé par nombre de ses membres. Vous remarquerez cette langue de bois irritante et cette tromperie évidente, le pauvre bureau exécutif qui est "dans l'obligation" d'approuver... C'est dingue ! Citation: une chaîne qui, selon ce même communiqué, n'offre pas les «garanties déontologiques requises». Parce que la déontologie ce serait que HTV se taise!! Tout est beau et tout va bien!! Finalement un bon prétexte pour clore le dossier HTV. W.G Réaction à l'article : Hannibal TV-SIGMA Conseil : la chambre syndicale monte au créneau Contact : [email protected]