Cap sur la qualité et la diversification (I) Par Abou Sarra
Il y a quatre ans, le secteur touristique avait tendance à perdre sa place de booster l'économie tunisienne en raison de crises internationales, particulièrement, des attentats survenus en 2001 aux Etats-Unis Mais, depuis 2005, le secteur a commencé à se redresser et à retrouver des couleurs, et sa place d'antan dans l'économie du pays avec de nouveaux atouts et ambitions. Il met le cap, aujourd'hui, sur l'amélioration de la qualité et la diversification du produit.
En 2006, plus de 6,5 millions de touristes ont visité la Tunisie (+2,7%), un résultat qui érige la Tunisie à la seconde place parmi les destinations du continent africain après l'Afrique du Sud. Aujourd'hui, le secteur contribue à hauteur de 6% au PIB national et 17% aux exportations et rapporte 2,8 milliards de dinars. Une nouveauté majeure au niveau des principaux marchés émetteurs : le marché maghrébin, jusqu'ici aléatoire, a tendance à s'inscrire dans la durée et à supplanter définitivement le vieux continent. La palme revient aux pays voisins. La Libye avec 1,5 million de touristes et l'Algérie avec 950 mille assurent, ensemble, plus du tiers du flux de touristes maghrébins en direction de la Tunisie. Par pays, la France vient au second rang avec 1,2 million de touristes. Elle est talonnée au niveau européen par l'Allemagne (600 mille environ) et l'Italie (500 mille environ). La politique actuelle dans ce domaine s'articule autour de deux grands axes : l'amélioration de la qualité et la diversification de l'offre et des marchés. L'objectif pour 2007 consiste essentiellement en l'amélioration de la qualité, à travers notamment le Programme de Mise à Niveau Hôtelier (PMNH) et du processus de re-classification des hôtels, obligatoire depuis le 1er janvier 2006. Le principal objectif recherché à travers ce processus est d'amener les hôteliers à fournir un standard de services, et partant, à dissuader tout bradage du produit. Les nouvelles normes prennent notamment en considération le degré d'utilisation par les unités hôtelières des Nouvelles Technologies de l'information et de la communication (NTIC) et les techniques de management, en particulier les normes de commercialisation. La pièce maîtresse de la nouvelle approche est toutefois représentée par le programme de mise à niveau des unités hôtelières. Ce programme de modernisation comporte deux volets : le premier est d'ordre matériel. Il concerne la modernisation des équipements nécessaires à l'hôtel pour rehausser son image de marque et améliorer sa visibilité commerciale. Ce programme entraînera des investissements, notamment dans l'équipement spécialisé (cuisine, thalassothérapie...), l'électroménager, l'audiovisuel, l'ameublement, la décoration, la formation... Le second volet a trait à l'immatériel. Il englobe les logiciels de gestion, les télécoms, l'Internet, les techniques de management moderne. L'Etat a institué, à cet effet, trois incitations : la prise en charge du coût de l'étude avec un plafond de 20.000 dinars, une subvention de 10% du coût global de l'investissement avec un plafond et l'octroi de crédits à long terme avec des taux concessionnels. Entamé depuis 2006, ce programme de mise à niveau d'un coût global est de 2,1 milliards de dinars (1,25 milliards d'euros), dont 86 millions de dinars, fournis sous forme de prêt de l'Agence française de développement (AFD) pour financer la phase pilote. A terme, le programme devrait toucher plus de la moitié des 800 établissements que compte le pays.