Le film 'PAROLES D'HOMMES'' qui, en langue nationale, a beaucoup plus de poids vu l'atavisme masculin naturel du mâle . Ce film, malgré tous ses défauts, ne laisse pas indifférent, et je ne peux qu'en juger par les 3 longues colonnes que ma consoeur Samira Dami y a consacrées dans La Presse. Trois copains d'enfance aux destins dissemblables ont des parcours qui s'entrecroisent et qui subissent le contrecoup de leur être et paraître : l'un a eu la malchance d'avoir trop de diplômes et se fait virer de son poste de prof et finit écrivain public devant l'hôtel de Suisse sic- l'autre a eu la chance de gagner sur le dos des joueurs de foot et qui s'englue dans un monde en fripes, et le troisième, frimeur, dont on ne remarque que la cravate, s'est découvert le plus noble des métiers d'aujourd'hui : l'opportunisme . Chacun a raté sa vie, à sa manière, et je me demande si Moez Kammoun, le quatrième homme, n'a pas aussi raté son film exprès et nous a sorti un découpage fripé et un casting quelque peu maladroit .Car la vedette de ce film, c'est après tout la fripe qui habille beaucoup de Tunisiens et nous rappelle que nous recyclons d'une certaine manière les rejets de l'Occident, et dans le clair obscur des scènes, elle nous hante jusqu'à la moelle et elle met en danger la société tunisienne qui, 50 ans après, est menacée par l'obscurantisme, la polygamie, et surtout les «beit fi soutouh» qu'à si bien décrit le cinéma égyptien ou une pauvre hère paumée lave des fripes, comme si les fripes méritaient d'être lavées encore une fois. Mais que voulez-vous, la haute sauce veut des dessous affriolants. Le pauvre diplômé de service j'ai failli dire de sévices- qui utilise sa bougie pour tout brûler comme pour exorciser le mal qui nous guette, ce mal qui transforme les salles de cinéma en gargotes, ce mal qui fait que la secrétaire s'allonge pour mieux récolter les fruits d'un chantage fangeux, et une pauvre paumée d'être la deuxième épouse d'un fripeur mielleux -je dirais que si Anastasie a jugé utile de déployer ses ciseaux, peut-être c'était pour en couper les morceaux qu'elle jugeait puants .. Bon courage Moez, tu dois donner une suite à ce film et continuer avec ce néoréalisme à couper au couteau pour dépeindre le radeau d'une société médusée qui perd le Nord en rêvant d'Ouest, et surtout améliore le montage de tes films, je sens du talent dans ce que tu fais. Good luck !