Le quotidien camerounais Mutations a consacré dans son édition du lundi 10 novembre un long article sur la Bourse de Tunis et ce à la suite de la visite de M. Ahmed Hadouej, directeur général de la BVMT à la Bourse des valeurs mobilières de Douala fin octobre. L'impression donnée aux Camerounais est des plus positives et on compte, le plus sérieusement du monde, prendre en exemple, l'expérience boursière Tunisienne. Nous reprenons ci-après l'essentiel de l'article publié par le quotidien camerounais. Le 23 octobre dernier, Ahmed Hadouej, Directeur général de la bourse de Tunis et Slaheddine Ladjimi, le président du conseil d'administration de la BVMT, se trouvaient encore à la bourse des valeurs mobilières de Douala. Une rencontre a été organisée à cette occasion, avec les responsables de différentes banques de la place. " Nous voulons que vous nous disiez comment la bourse de Tunis a fait pour démarrer, et comment elle est devenue rentable ", ont réclamé les banquiers.
Entre autres solutions, le Dg de la bourse de Tunis a parlé du signal fort qui doit venir de l'Etat. " Les actions détenues par l'Etat dans les entreprises doivent être apportées à la bourse pour favoriser son démarrage ", a-t-il souligné. Douala Stock Exchange (Dsx), la bourse nationale des valeurs mobilières, se trouve depuis peu, selon son directeur général Mathurin Doumbè Epée, dans la phase des émissions, c'est-à-dire celle qui précède les cotations.
Un parcours " long et difficile " qui s'est fait jusqu'ici sous les auspices de la bourse de Tunis. En effet, depuis sa création, cette entreprise de marché a opté pour un partage de savoir-faire avec la bourse de Tunis, plus ancienne et plus expérimentée en matière d'administration des marchés, d'introduction aux compartiments de la cote et dans la cotation des valeurs mobilières. Des activités qui sont dévolues à Dsx dans le contexte du marché financier camerounais. Il est donc question de s'inspirer du modèle tunisien, dont le succès dans les activités de la Stock Exchange force l'admiration. Créée en 1912 et fonctionnelle depuis 1969, la bourse de Tunis passe pour être la première en Afrique. Un exemple de coopération Sud-Sud, dans un secteur où l'on avait toujours pensé que l'excellence ne pouvait venir que du Nord. " Compte tenu du fait que nous néavons aucun passé boursier, explique M. Doumbè Epée, il se serait avéré peu réaliste que nous choisissions comme partenaire, une bourse de la taille de celle de Paris. Elle a des millions de titres à coter et nous ne faisons que démarrer. Il nous fallait donc, dès le départ, trouver un partenaire qui ait à peu près la même configuration que le marché financier camerounais. On a donc opté pour la bourse de Tunis, et toute l'équipe de Douala Stock Exchange y a été formée ".
Il y a quelques semaines, l'on annonçait sur la place boursière tunisienne, une mission des cadres du ministère des finances qui sont allés voir concrètement comment ce pays a essayé d'attirer les investisseurs à partir de sa fiscalité. Une expérience devant servir dans l'élaboration d'une fiscalité appropriée au marché financier camerounais. Des cadres de Dsx ont également fait partie de cette émission. Cette collaboration s'étend également à d'autres acteurs du marché financier, notamment aux prestataires de services d'investissement (Psi). En avril 2003, une semaine avant l'inauguration de Dsx, une délégation de l'entreprise " Tunisie-Valeurs ", société tunisienne spécialisée dans l'intermédiation boursière, la gestion d'actifs et des valeurs du trésor est arrivée au Cameroun. C'était pour la présentation de deux logiciels informatiques d'intermédiation boursière, de gestion patrimoniale et de Sicav, " Valorix II " et "Gessicav ".
Une opération qui avait pour cible, les Psi, un rôle qui n'est assigné qu'aux banques dans le cas du marché financier camerounais. La coopération avec Tunis dans les préparatifs du démarrage de Dsx s'est aussi matérialisée par l'assistance technique à travers une formation sur " le marché financier", de certains cadres des banques, affectés à la bourse de Douala. " Cette formation a été faite et elle est terminée maintenant".
Mais il s'est posé un autre problème, celui de l'acquisition des outils informatiques de back office, pour la gestion post-négociation des opérations de bourse. Des logiciels qui sont assez coûteux, et pas à la portée de certaines banques ", soulignait le Dg de Dsx. Deux fournisseurs tunisiens restent en pourparler avec ces Psi, et leurs ont présentés il y a quelques semaines, une offre sur le plan technique, financier et aussi sur la durée de l'installation. Source : Quotidien Mutations (Douala Cameroun).