Les systèmes européens d'éducation et de formation ne progressent pas suffisamment, d'une manière générale, sur la voie des objectifs fixés dans la stratégie de Lisbonne pour la croissance et l'emploi: telle est la principale conclusion de l'édition 2007, publiée mercredi 4 octobre 2007, du rapport annuel de la Commission européenne sur les progrès accomplis en direction des objectifs de Lisbonne dans le domaine de l'éducation et de la formation. Le rapport retrace les progrès réalisés depuis 2000 à la lumière de certains indicateurs clés et met l'accent sur cinq critères de référence en matière d'éducation arrêtés conjointement par les Etats membres. Du côté positif, le nombre de diplômés de troisième cycle dans les filières mathématiques, scientifiques et technologiques continue d'augmenter. En revanche, les progrès accomplis au regard des autres critères ont été limités. La stratégie de Lisbonne vise à faire de l'Union européenne une économie de la connaissance dynamique, caractérisée par une amélioration quantitative et qualitative de l'emploi et de la croissance. Dans la sphère de l'éducation et de la formation, les Etats membres sont convenus de réaliser la stratégie de Lisbonne en poursuivant des objectifs communs pour leurs systèmes d'éducation et de formation. Il est prévu de suivre l'avancement de ces travaux à l'aide d'un ensemble de cinq critères de référence pour l'amélioration de l'éducation et de la formation en Europe, arrêtés conjointement en 2002. Chaque année, la Commission dresse le bilan des progrès accomplis par les Etats membres. Le rapport publié aujourd'hui fait état d'une évolution positive à certains égards, mais relève des progrès d'ensemble insuffisants. M. Ján Figel', commissaire européen chargé de l'éducation, de la formation, de la culture et de la jeunesse, a déclaré: «Une éducation et une formation de premier plan sont essentielles pour que l'Europe puisse se développer en tant que société de la connaissance et rivaliser efficacement avec ses concurrents dans l'économie mondialisée. Malheureusement, ce rapport montre que les Etats membres doivent redoubler leurs efforts pour faire en sorte que l'éducation et la formation européennes relèvent les défis du 21e siècle. Le message adressé aux décideurs publics des Etats membres est clair: nous devons investir plus efficacement dans notre capital humain.» Les grandes conclusions du rapport sont les suivantes: il y a encore trop de jeunes qui quittent prématurément l'école: en 2006, quelque six millions de jeunes (18-24 ans) ont abandonné leurs études trop tôt dans l'UE. Le chiffre devrait baisser de deux millions pour que soit respecté le critère de référence, qui prévoit un maximum de 10 % de jeunes quittant prématurément l'école. Les pays de l'UE qui ont affiché les meilleurs résultats sont la République tchèque (5,5 %), la Pologne (5,6 %) et la Slovaquie (6,4 %); les jeunes doivent être plus nombreux à achever le second cycle de l'enseignement secondaire: pour atteindre d'ici 2010 le critère de référence européen, à savoir un taux d'achèvement du second cycle de l'enseignement secondaire de 85 %, il faudrait que deux millions de jeunes (20-24 ans) supplémentaires parviennent à ce niveau d'enseignement. Dans ce domaine, les pays de l'UE les plus performants sont la République tchèque (91,8 %), la Pologne (91,7 %) et la Slovaquie (91,5 %); l'UE a réussi à atteindre l'objectif concernant les diplômés des filières mathématiques, scientifiques et technologiques: si les tendances actuelles se maintiennent, plus d'un million d'étudiants de l'UE obtiendront un diplôme de type mathématique, scientifique ou technologique en 2010, alors que le nombre actuel (2005) de diplômés est de 860 000 par an. Ces niveaux sont déjà supérieurs au critère de référence. Les pays affichant le plus grand nombre de diplômés des filières en question par millier de jeunes (20-29 ans) sont l'Irlande (24,5), la France (22,5) et la Lituanie (18,9); la participation des adultes aux activités d'éducation et de formation tout au long de la vie est insuffisante: il faudrait que huit millions d'adultes supplémentaires participent à une telle activité pendant une période quelconque de quatre semaines en 2010 pour que le critère de référence européen (un taux de participation de 12,5 %) soit atteint. Les résultats enregistrés sont les meilleurs en Suède (32,1 % en 2005), au Danemark (29,2 en 2006 %) et au Royaume-Uni (26,6 % en 2006); l'aptitude à la lecture des jeunes de 15 ans doit s'améliorer: à l'heure actuelle, environ un élève de 15 ans sur cinq lit de manière médiocre. Pour que le critère de référence soit atteint, 200 000 élèves supplémentaires devraient améliorer leur niveau en lecture. Les pays de l'UE qui affichent les meilleurs résultats sont la Finlande (5,7 %), l'Irlande (11 %) et les Pays-Bas (11,5 %). D'autres indicateurs en dehors des critères de référence arrêtés par les Etats membres montrent la nécessité d'accélérer les réformes dans l'éducation. Ainsi, la plupart des élèves de l'UE n'apprennent pas encore au moins deux langues étrangères dès leur jeune âge, comme le Conseil européen l'a demandé en 2002 à Barcelone. Actuellement (selon les données de 2003), le nombre moyen de langues étrangères enseignées à chaque élève dans les Etats membres est à peine de 1,4 dans le cycle inférieur et de 1,5 dans le cycle supérieur de l'enseignement secondaire général. Par ailleurs, le financement et l'efficacité des systèmes d'éducation restent très préoccupants. Il ressort de nombreuses études que le secteur où une augmentation de l'investissement serait la plus efficace est celui de l'enseignement préprimaire. En ce qui concerne l'enseignement supérieur, si l'investissement public dans l'éducation et la formation a nettement augmenté, en proportion du PIB, depuis l'adoption de la stratégie de Lisbonne (de 4,7 % à 5,1 %), ces dernières années ont été marquées par une stagnation et l'UE devrait plus que doubler le montant qu'elle investit par étudiant de l'enseignement supérieur (soit une augmentation d'environ 10 000 par an) pour égaler le niveau de dépenses des Etats-Unis. La quasi-totalité de l'investissement manquant devrait provenir du secteur privé. Le rapport complet est disponible à l'adresse suivante: http://ec.europa.eu