Alors que la représentation des Nations unies en Tunisie a présenté, il y a quelques jours, un important document de travail sur les jeunes et les adolescents où il est question des encouragements de notre pays aux entreprises pour la création d'emplois, il nous semble qu'il est temps de relancer le débat sur l'aptitude de ces encouragements à motiver nos patrons pour qu'ils recrutent. Il faut rappeler que trois programmes ont été initiés dans le but de faciliter l'insertion professionnelle des jeunes accédant pour la première fois au marché de l'emploi et d'encourager les entreprises à les recruter : les deux fameux SIVP et le CEF. Le programme de stage d'initiation à la vie professionnelle (SIVP1) s'adresse ainsi aux jeunes ayant au moins accompli avec succès le premier cycle de l'enseignement supérieur et le SIVP2 aux jeunes ayant un niveau compris entre la neuvième année de l'enseignement de base accomplie et la deuxième année de l'enseignement supérieur sans succès alors que le programme de contrat Emploi-Formation (CEF) cible les jeunes ayant le niveau de la neuvième année de l'enseignement de base et titulaires d'un diplôme de formation professionnelle. Pendant la période de stage, l'entreprise bénéficie d'une exonération de la contribution patronale au titre des cotisations sociales et, en cas de recrutement du jeune à l'issue du stage, l'entreprise est exonérée de la contribution patronale au titre des cotisations sociales durant une année. D'autres programmes et mesures spécifiques ont été adoptés afin d'encourager l'emploi des diplômés de l'enseignement supérieur où les avantages accordés aux entreprises consistent en une prise en charge par l'Etat des charges patronales au régime légal de la sécurité sociale pour les salaires versés au titre des nouveaux recrutements de diplômés de l'enseignement supérieur durant une période de cinq ans. Une question toute simple s'impose : nos chefs d'entreprise, tiraillés entre la globalisation, l'effondrement des barrières douanières, l'explosion des prix de matières premières , ont-ils vraiment de quoi 'souffler'' avec ces encouragements ? Nous invitons tous nos lecteurs à nous faire part de leurs réflexions à ce sujet.