De notre envoyé spécial à Paris Moncef MAHROUG Un tant soit peu inquiet à l'ouverture du Salon de l'Immobilier Tunisien à Paris (SITAP, 6-8 juin 2008), Kamel Landoulsi, initiateur de cette manifestation, affichait une mine radieuse dès le deuxième jour. Car la première manifestation de ce genre, jamais organisée, a atteint son premier objectif : faire rencontrer les promoteurs immobiliers Tunisiens et les Tunisiens résidant en France sur lesquels les premiers comptent beaucoup pour relancer leur activité qui connaît une tendance baissière en raison de la saturation du marché de l'immobilier en Tunisie.
En effet, le SITAP a enregistré en quarante-huit heures plus de 10.000 visiteurs, dont 8.000 au cours de la seule deuxième journée du samedi, et ne devrait pas être loin des 20.000 visiteurs escomptés au total par l'organisateur. C'est-à-dire ni trop peu ni trop, comme le souhaite Kamel Landoulsi. Qui craignait autant une faible affluence qu'un «surbooking» qui aurait mis les exposants notamment promoteurs et banques- dans la quasi-impossibilité de s'occuper correctement des visiteurs. Un scénario-catastrophe qui a failli se concrétiser dans l'après-midi du samedi lorsque, à un moment donné «nous avons enregistré, en une heure, 1.200 entrées et seulement 700 sorties. A ce moment-là, nous avons frôlé l'étouffement. Mais, heureusement, les flux se sont par la suite équilibrés», se félicite Kamel Landoulsi.
Au final, la rencontre entre acheteurs et vendeurs ayant eu lieu, organisateur et exposants sont satisfaits et jugent positif le bilan de ce premier SITAP. Du moins, en ce qui concerne le nombre de visiteurs, et, partant, de contacts. Reste par la suite à voir dans quelle mesure ceux-ci vont se concrétiser.
«Cette première édition est une réussite», clame Zied Karchoud, dont l'avis est largement partagé par ses confrères. Aussi, ce promoteur de Mahdia demande-t-il la réédition de cette manifestation, mais «en plus grand». Un vu que l'organisateur est déjà déterminé à exhausser. Ayant du, notamment pour des raisons de sécurité, d'une partie seulement des 3000 m2 de l'Espace Charenton, qui est loin d'être l'un des plus grands espaces d'exposition de la capitale française, Kamel Landoulsi promet d'organiser la prochaine édition du SITAP dans de meilleures conditions et de faire mieux que le Salon de l'Immobilier Marocain, dont la cinquième édition s'est tenue du 8 au 11 mai 2008 au Parc d'expositions de Villepinte, dans le Nord de Paris.
Le son de cloche est également positif du côté des banquiers. A la fin du SITAP, Mme Dalila Koubaa, directeur central de l'exploitation de la Banque de l'Habitat (BH) une des quatre banques présentes au SITAP, avec l'Arab Tunisian Bank (ATB), l'Amen Bank et l'Union Tunisienne de Banques (UTB)- était exténuée mais absolument heureuse et satisfaite des résultats de cette première expérience. Installée sur l'un des plus grands stands du salon, l'équipe de la BH est loin d'avoir chômé, puisque chacun de ses quatre membres a aligné les rendez-vous de neuf à dix-neuf heures soit une bonne centaine par jour-, durant les trois jours du salon, «au point de ne pas avoir le temps d'avaler un sandwich», se plaint l'un d'entre eux. Aussi, Mme Kouba a-t-elle déjà décidé de proposer à sa hiérarchie «de prendre un stand plus grand et d'amener une équipe plus étoffée pour la prochaine édition».
Même s'il ne cache pas sa satisfaction, l'organisateur s'abstient de tout triomphalisme, en attendant réserve d'avoir tous les éléments en main pour livrer un bilan définitif. A savoir une analyse scientifique des réponses des visiteurs à un questionnaire distribuée à l'entrée et de la synthèse de leurs appréciations et celles des exposants que ces derniers seront invités à formuler dans le cadre d'un forum sur le site internet du SITAP. Il faudra surtout attendre de connaître d'autres chiffres, les plus importants, ceux du volume des transactions réalisés grâce au salon, et qui ne seront pas connues pas avant la fin de l'été prochain, c'est-à-dire après les vacances estivales de nos Tunisiens résidants à l'étranger (TRE) durant lesquelles les contacts noués au SITAP pourraient être concrétisés. Mais même si les chiffres sont la chose que promoteurs et banquiers sont les moins disposés à partager, les perspectives s'annoncent encourageantes, puisqu'on murmure que le SITAP aurait permis la conclusion de nombreuses transactions, pour plusieurs millions de dinars.