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Ma "Banque" et moi : Chronique d'une déception annoncée !
Publié dans WMC actualités le 18 - 07 - 2008

Fraîchement sorti d'une de nos universités, et ayant entendu depuis trois ans de l'existence d'une institution financière chargée d'aider à la création d'entreprises, je concocte un business-plan dans un domaine ‘'innovant'' que je soumets à cette institution…

Première impression : ‘'projet rentable''. Je vous laisse imaginer ce que je sentis en ce moment.

Des jours, des semaines puis des mois passent, toujours pas de nouvelle. Bon, je me suis dit, pas de nouvelle bonne nouvelle, comme pour me rassurer, vous vous en doutez.

Alors, avec une forte appréhension, je me rendis un jour au siège de la banque pour savoir ce qu'il en était advenu de mon dossier. ‘'Pas encore votre dossier'', me répondit-on. Quelques mois plus tard, je reviens, et cette fois-ci il y avait une réponse: ‘'on a soumis votre dossier aux banques commerciales''.

Je repartis la peur au ventre, et bien entendu je restai attentif à toute nouvelle en provenance de ma banque parce que jusqu'à preuve du contraire, c'est la mienne ou plutôt je la considère comme tel. Et un jour la nouvelle tant attendue tomba : ‘'votre dossier a été rejeté par les banques… pour manque de rentabilité forte'', m'a-t-on dit. Sans commentaire.

Chers lecteurs, croyez-moi, ce qui est relaté ci-dessus n'est pas de la fiction, mais reflète bel et bien la réalité… Et si vous en doutez une seconde, tentez le coup…

En clair, voici comment cela se passe avec ma "Banque". Quand un diplômé ou promoteur dépose sa demande de financement au bureau du P-DG de ma Banque, après étude, souvent on lui dit que son projet est rentable, et donc, par ricochet, acceptable par les banques commerciales. Mais apparemment près de 50% des dossiers soumis à ces banques par ma Banque sont rejetés pour cause de ‘'non rentabilité''...

Par ailleurs, selon l'objet même de ma Banque, le diplômé qui souhaite créer son entreprise n'a plus à fournir de garantie ; mais ça c'est dans la théorie. Allez voir ce qu'il en est réellement dans la pratique…

Petite précision : ce n'est pas ma Banque qui demande de garantie mais les banques commerciales, c'est logique après tout, mais normalement c'est ma Banque en collaboration avec une structure (pour Société tunisienne de garantie) qui doit servir de garantie ; en fait, c'est à la fois simple et compliqué. Les banques demandent de garantie de premier rang, tandis que ma Banque demande la garantie de second rang…

Toujours concernant ma Banque, sa mission, selon son site web, est ‘'d'apporter l'assistance et le soutien nécessaires afin de faciliter la création et l'extension des PME…'', et de ‘'faciliter l'accès au financement pour la création et l'extension des PME''. Dans les détails, il faut que ces projets soient innovants et à forte valeur ajoutée. Mais, dites-moi, avez-vous entendu ou vu une institution financière qui refuse de financer un projet qui, non seulement est innovant mais surtout à valeur ajoutée ? De cette question, une autre me vient à l'esprit : Notre pays n'aurait-il pas besoin de projets à ‘'rentabilité normale'' ?

Par ailleurs, il semblerait c'est même sûr- que ma Banque n'ait pas véritablement résolu son problème de personnel ; elle est jusqu'à présent en sous-effectif. Du coup, elle n'a pas ou peu- de représentations dans les régions, alors que, a priori, c'est là où on a plus besoin d'elle. Parce que, si elle ‘'finance'' -j'ai mis le mot entre guillemets à dessein, parce qu'en réalité elle finance rien du tout)- des projets ‘'…à forte valeur ajoutée'', il est presque évident que les porteurs de ceux-ci ne peuvent pas rencontrer de problèmes de financement surtout quand ils sont situés dans les grandes villes industrielles ou économiques (comme Tunis, Sousse, Sfax,…). Et puisque ma Manque a été créée dans l'objectif d'aider à la créer d'entreprises dans le pays, il serait normal qu'elle ait des antennes dans les régions à développement prioritaire. De ce fait, la réponse qu'elle devait tenir aux candidats au crédit, c'est ‘'je te finance à condition d'aller créer ton projet dans les régions de l'intérieur (Siliana, Jendouba, Kasserine, Tataouine, Gafsa, Tozeur, j'en passe)''. Mais attention, je vous vois venir, SVP ne faites pas dire ce que je n'ai pas dit ou voulu dire, ma Banque a financé des projets dans ces régions.... Combien? Allez savoir.

Autre reproche à l'égard de ma Banque : certains disent qu'elle n'a pas tenu sa promesse de prendre en charge les cautions de garantie des PME adjudicataires des marchés publics (de l'Etat). Là également une petite explication s'impose. Il semblerait que chaque PME adjudicataire d'un marché public puisse demander la prise en charge de la caution bancaire (caution de remboursement de garantie, caution définitive…), laquelle reste bloquée durant une année au niveau de la banque commerciale. Mais imaginons qu'une opportunité de participer à un 2ème appel d'offres se présente, il est certain qu'il me sera impossible d'y prendre part, parce que je n'aurai pas la caution nécessaire -la seule caution dont je dispose étant déjà bloquée… Or, normalement c'est là où devait intervenir ma Banque qui devrait garantir les PME et leur permettre de se développer. Alors est-ce le cas? Je n'en sais moi.

Donc, les observateurs, pardon ceux qui ont eu à faire à ma Banque estiment que tous ces problèmes n'ont pas encore été traités, sous prétexte que ‘'le mécanisme n'a pas encore été mis en place….''.

Revenons-en un instant au personnel de ma Banque. Certains jeunes dirigeants que nous avons rencontrés affirment que ma Banque dispose des cadres hyper compétents et croyez-le bien, ces JD ne mâchent pas leurs mots, et ils ne sont pas du genre à jeter des fleurs...-, mais ils disent avoir l'impression que les cadres de ma Banque n'ont pas les moyens nécessaires d'exprimer leur talent… Tout se passe comme si leur génie créateur était sous-exploité ou du moins ‘'confiné''.

Les chiffres maintenant. Selon le site de ma Banque, environ 600 projets ont été financés -ou sont en cours de financement- par ma Banque depuis sa création pour un montant d'environ 126 MDT (chiffres de la première quinzaine de juillet 2008) et un déblocage d'un peu plus de 25 mDT, pour un taux de recouvrement qui avoisine les 95%. Chiffre étonnant, quand on sait que, il y a seulement 2 ou 3 mois, on nous parlait de près de 150 projets qu'elle a financés. Là aussi, l'impression des JD et de certains d'autres également- c'est que ma Banque paraît plus sévère que les banques en matière de sélection. Ils disent même que ma Banque joue le rôle de sélectionneur de projets les plus rentables pour le compte des banques. Et tout se passe comme si la Tunisie n'avait pas besoin de projets à rentabilité normale. Alors, le rôle de ma Banque est-il de sélectionner des projets rentables ou d'aider à la création d'entreprises ?

A cause de ce flou -que d'aucuns appelleraient d'ailleurs ''artistique''-, certains suggèrent que ma Banque change de dénomination pour devenir ‘'Banque sélectionneuse des projets les plus rentables ‘'BSPPR'' au lieu de... belle abréviation non ! Pourquoi pas, seulement, il faudrait, dans ce cas, mettre en place une autre institution financière qui jouerait le rôle d'aide à la création d'entreprises. Notre pays en a plus que besoin.

Conclusion, s'il peut y en avoir une. Rappelons que les ambitions de ma Banque, exprimées à maintes reprises par son P-DG, avaient suscité un immense espoir chez les jeunes diplômés et autres dirigeants de PME. Suis-je déçu, les autres avec moi ? Bien sûr que oui. Est-ce que le fait que ma Banque soit une banque hybride ‘'banque d'affaires et banque d'investissement'' constitue-t-il un obstacle à la réalisation de ses ambitions ? C'est possible. Mais au-delà de ma Banque, est-ce que les autres banques du pays n'ont pas un devoir de participer à l'effort national de création d'entreprises ?

Poussons un plus loin l'analyse de la situation, toujours en collaboration avec des gens du terrain, comme on dit, les jeunes chefs d'entreprise. ''Lorsqu'on a demandé aux chefs d'entreprise d'investir, de recruter, de se développer et de se mettre à niveau afin d'aider au développement de notre pays, ils ont tous ou presque- répondu favorablement. Patriotisme oblige'', disent-ils. ''Hélas, certains n'ont pas pu le faire parce qu'ils ont rencontré d'énormes obstacles (y compris administratifs et financier)'', regrettent-ils. Ils pensent même qu'il est aujourd'hui plus facile pour un particulier d'obtenir un crédit pour l'achat de sa voiture personnelle qu'une entreprise pour sa fourgonnette ''de travail''. C'est dommage, mais c'est comme ça !

PS: SVP, il ne s'agit qu'une chronique et rien d'autre. Rappelez-vous en....


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