L'Institut diplomatique de formation et d'études, en collaboration avec le Centre de promotion des exportations (Cepex), a organisé, les 15 & 16 juillet 2008, à la Maison de l'Exportateur, sous l'égide du ministère des Affaires étrangères et celui du Commerce et de l'Artisanat, la 12ème édition du séminaire annuel des attachés et des représentants commerciaux tunisiens à l'étranger afin de déterminer les différentes approches des marchés étrangers, d'exposer l'inventaire des tâches à mener d'ici la fin du IXème Plan, de prioriser les zones d'intervention dynamiques et de valoriser, dans l'espace méditerranéen, le partenariat interentreprises, la méthode, affirme Monsieur Youssef Néji, le président-directeur général du Cepex, la mieux adaptée aux PME tunisiennes qui veulent développer leur commerce international, bénéficier de lignes de crédit spécifiques et se protéger, grâce à ces mises en couple, des attaques de concurrents étrangers, véritables prédateurs des temps modernes. M. Mohamed Sahraoui, vice-président de l'organisation patronale (UTICA), tout en rendant hommage aux efforts des représentants commerciaux à l'étranger, a appelé l'assistance à cibler les foires internationales spécialisées, à procéder continuellement à la mise à jour des états de lieux de notre économie nationale et à privilégier, dans ses contacts, les hommes d'affaires créateurs, rongés par le goût du neuf et la passion de la découverte.
«Nous devons favoriser la formation continue pour que notre personnel soit à même de s'acquitter de sa tâche, d'établir avec les acteurs économiques locaux une stratégie conquérante et d'agir en véritables éclaireurs dans un monde où les forces du marché prennent en main la destinée des nations», conclut notre interlocuteur qui a mis en exergue, in fine, sur l'importance de la diversification des sources d'approvisionnements des matières premières pour le pays afin de stimuler la concurrence et préserver les ressources en devises de la collectivité nationale.
Partenariat et exportation
«Le monde est désormais un espace économique ouvert, un ordre marchand fondé sur l'organisation de la compétition, l'exigence de l'innovation et la sélection d'une élite créative, capable d'engranger les dividendes du progrès et de l'expansion du capital international», clame M. Chokri Mamogli, Secrétaire d'Etat auprès du ministre du Commerce et de l'Artisanat, dont les propos, tout au long de son intervention, étaient une incitation à l'adoption d'une nouvelle approche des marchés étrangers, à l'adhésion à une démarche spécifique concernant les pays émergeants et à la concertation entre toutes les parties prenantes de l'acte transactionnel, avec les attachés commerciaux en pionniers, pour identifier les opportunités de partenariat entre les industriels des deux côtés de la Méditerranée, s'insérer efficacement dans le circuit international des échanges et dynamiser encore davantage les relations commerciales avec les nouveaux pôles -Inde, Iran, Chine - régionaux, en pleine expansion économique.
Pendant les débats, les participants ont souligné l'augmentation des exportations de 24,8% contre 12,8% en 2006 (19.409,6 MDT contre 15.558,1 MDT), l'apparition de 722 nouvelles entreprises exportatrices portant ainsi l'appareil exportateur tunisien à 6.275 contre 5.553 en 2006 et l'accroissement de la balance commerciale globale des biens avec un excédent, précise un intervenant, au profit de la Tunisie de 13,8 mille dinars enregistré avec les pays membres de l'U.E, ce qui doit pousser, ajoute notre vis-à-vis, les attachés commerciaux à redoubler d'efforts pour conserver les acquis du pays dans l'espace européen, valoriser les structures d'intégration régionale à l'instar du projet d'Union Pour la Méditerranée et coller aux préoccupations du patronat tunisien dont le souci majeur est de préserver ses parts de marché international, d'investir de nouvelles zones en favorisant le partenariat gagnant-gagnant.
Etude des potentialités
« L'arrivée sur le marché industriel planétaire de fournisseurs nouveaux, la crise conjoncturelle du système financier international et la mainmise des grands groupes à l'échelle mondiale doivent inciter les représentants commerciaux tunisiens à l'étranger à déployer de nouvelles approches dans la recherche d'un partenariat à même de favoriser des apports respectifs, de répartir les risques et de réaliser des économies d'échelle», nous dit M. Pierre Paul Francotte, expert belge, qui a rappelé, dans un style sobre et pédagogique, les atouts du site Tunisie, couloir privilégié du commerce musulman et passerelle Nord/Sud reconnue, l'urgence pour les décideurs économiques du pays de promouvoir des alliances avec des entités dans le même secteur professionnel et le processus méthodologique à suivre dans l'établissement du partenariat interentreprises.
L'attaché commercial est un catalyseur, un facilitateur pour les rencontres d'affaires, insiste notre interlocuteur qui a invité l'assistance à développer de nouvelles techniques d'information et de communication, à perfectionner ses compétences juridiques et politiques dans l'évaluation des risques de certaines plateformes et à prioriser, dans toute démarche, la transparence, la crédibilité et la profitabilité mutuelle.