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Quelles chances de survie pour l'Organisation de Défense du Consommateur ? Sinon, la regrettera-t-on ?
Organisations et associations
Publié dans Le Temps le 06 - 02 - 2011

A l'O.D.C., c'est aujourd'hui l'heure des bilans, de la remise en question et de l'interrogation sur l'avenir de l'organisation. D'ailleurs, vendredi dernier, au cours d'une réunion de son Bureau National, deux points étaient à l'ordre du jour : la situation financière de l'ODC et les choix qu'elle est censée adopter après la Révolution. D'autre part, il a été décidé que le Conseil National extraordinaire de l'organisation, qui se tiendra le 19 de ce mois, débatte des mêmes questions et débouche sur une nouvelle approche de l'action de l'ODC.
Cette organisation qui, sous Ben Ali, était subventionnée par l'Etat à hauteur de 450.000 dinars par an, risque désormais en tant qu'O.N.G. d'être privée de cette aide substantielle, ce qui l'obligera à compter financièrement parlant sur ses propres fonds. Or, depuis la création de l'Organisation de Défense du Consommateur, l'apport de ses adhérents n'a jamais excédé les 30.000 dinars par an. De quel secours une telle somme peut-elle lui être octroyée lorsqu'on sait qu'il lui faudrait 30.000 dinars chaque mois pour payer les salaires de ses agents et s'acquitter tout juste des dépenses essentielles! Aujourd'hui, les membres du Bureau national en sont arrivés à organiser une collecte pour réunir la paie du gardien du siège de l'organisation. Nous avons appris également que si d'ici fin février, la situation financière future de l'ODC ne se clarifie pas, ses fonctionnaires (journalistes et ingénieurs en particulier) risquent de ne pas percevoir leurs mensualités. L'organisation aura aussi des problèmes pour payer les loyers de ses locaux à Tunis et dans les régions. M. Lotfi Khaldi, président-adjoint de l'ODC, nous a fait savoir que des contacts ont eu lieu sur le sujet avec le gouvernement provisoire et divers nouveaux ministères sans que cela n'aboutisse à des promesses rassurantes. Les chances de survie Dans un tel contexte et avec si peu de garanties pour sa survie, l'ODC est plus que jamais menacée dans son existence. « Jusque-là, précise Lotfi Khaldi, l'ODC n'avait pas le droit au sponsoring ni aux campagnes publicitaires et ce pour garder son indépendance critique par rapport à toutes les entreprises. C'est pourquoi nous devons penser, s'il est écrit que l'Organisation survive, à assurer notre autonomie financière, sous quelque forme que ce soit : par exemple dans le cadre d'un partenariat avec l'Etat sur d'autres bases que celles qui prévalaient sous l'ancien régime ; mais si nous voulons constituer une force d'opposition et d'équilibre en face du pouvoir en place, il nous reste la possibilité de solliciter l'aide d'organisations nationales et internationales ; je dois rappeler dans ce sens que nous sommes membres à part entière de l'organisation mondiale du consommateur (International Consumers) et des organisations arabe et africaine du consommateur. Sur un autre plan, nous comptons nous ouvrir davantage sur les jeunes et envisageons de renouveler nos structures et même de céder notre place s'il le faut pour passer le témoin à d'autres volontaires capables de donner un nouvel élan à l'organisation de défense du consommateur ! » Qui « pleurera » l'ODC ? Cette question, nous l'avons posée presque crûment à M. Lotfi Khaldi qui ne s'en est point offusqué : « Il est vrai que l'apport de l'ODC fut jusque-là très limité auprès du citoyen consommateur. Notre tort est justement de n'avoir pas beaucoup fait pour le défendre. Mais je peux vous assurer que jamais nous ne lui avons causé du tort direct ni ne lui avons véritablement nui. D'ailleurs, le Tunisien ne nous perçoit pas comme ses ennemis ; à preuve, pendant la Révolution, deux de nos locaux seulement ont été endommagés par les manifestants : le premier à Sfax parce qu'il se trouvait à l'intérieur du siège d'une cellule du R.C.D., le second à Bizerte et ses assaillants l'ont plutôt annexé à leurs habitations propres. C'est vrai, nous ne serons pas soutenus par beaucoup de monde ; seuls les consommateurs qui ont profité de nos interventions regretteraient la disparition de l'ODC. Mais cette manière de nous condamner s'explique surtout par une confusion qui persiste dans l'esprit de la majorité des Tunisiens lesquels pensent que nous avons un pouvoir de contrôle sur les commerçants, alors que notre pouvoir est surtout moral. Nous ne pouvons pas décider de sanctions contre les contrevenants. Par contre, nous dénonçons les abus et les irrégularités. C'est pourquoi nous risquons de laisser un grand vide à l'INNORPI, au ministère du Commerce, au ministère de la Santé et dans de nombreuses structures qui en relèvent. Ce que le Tunisien ignore, c'est que nous jouons un grand rôle dans les comités de certification à l'INNORPI. Nous y veillons scrupuleusement à la conformité des produits aux exigences d'hygiène et de sécurité. Il n'y a pas longtemps, nous avons refusé le certificat de conformité à une marque de margarine pour une question d'étiquetage et ce produit est encore interdit de la mention « Normes Tunisiennes ». Nous avons contribué à la fermeture d'une usine de thon connue et dénoncé le danger que représentaient pour le consommateur certains fruits pour le soin desquels les cultivateurs abusaient de pesticides. Dans le secteur bancaire, nous sommes arrivés à réaliser quelques petites « victoires » en militant pour l'amélioration des services, en dénonçant les infractions et les mauvaises pratiques, parfois suspectes, de certaines sociétés et agences bancaires. Auprès de la société Tunisie Télécom, nous nous sommes opposés à la majoration des tarifs du téléphone fixe qui allaient être multipliés par cinq. Ce qui aurait constitué une augmentation excessive et illicite et un abus de pouvoir dans la mesure où la firme qui a décidé la majoration n'a pas de concurrent sur le marché. Heureusement que le déclenchement de la Révolution a mis à plat le projet de Tunisie Télécom. » « Les gouverneurs entravaient le travail de nos bureaux régionaux ! » « Je dois reconnaître, ajoute Lotfi Khaldi, que dans les régions, nos bureaux ont presque toujours subi le diktat des autorités locales et leur ingérence systématique dans les affaires internes de l'ODC. Les gouverneurs présidaient invariablement nos assemblées constitutives, intervenaient dans la désignation des candidats. Il ne fallait pas tolérer les membres de l'opposition dans la composition des bureaux régionaux. C'est ce qui a le plus paralysé l'action de ces bureaux. Toujours est-il qu'en dépit de cette mainmise, certains bureaux ont convenablement et courageusement honoré leur mission, tout en étant des adhérents du R.C.D. Pour ce qui est des membres du Bureau National de notre organisation, je peux vous assurer que 90 % d'entre eux ne sont pas inscrits au R.C.D. Je peux également affirmer que dans les régions comme à Tunis, les membres de l'ODC ne touchent pas de pots de vins de la part des commerçants. Ces derniers savent pertinemment que nous n'avons pas de pouvoir coercitif sur eux. Je ne nie pas que, parfois, nous n'ébruitons pas certaines irrégularités afin de ne pas nuire aux intérêts de notre économie nationale ni à ceux de certains grands producteurs tunisiens ; néanmoins nous en informons les autorités concernées qui, souvent, prennent les mesures nécessaires et contournent l'irrégularité dénoncée. Tout cela arrive peut-être trop tard, mais le plus important pour nous c'est comment relancer l'OCD et d'une manière générale comment défendre autrement le consommateur dans la Tunisie nouvelle née de la Révolution de janvier 2011. En attendant, notre souci du moment consiste à ne pas condamner au chômage des milliers de fonctionnaires de l'ODC actuelle, car il serait paradoxal que la Révolution déclenchée contre le manque d'emploi donne naissance à un surplus de désœuvrés ! ».
Propos recueillis par Badreddine BEN HENDA


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