Sur instructions du Président Zine El Abidine Ben Ali, M. Mohamed Ghannouchi, Premier ministre a présenté à la Chambre des députés, la déclaration du gouvernement sur le budget économique et le projet de budget de l'Etat pour l'année 2005. A la lecture de cette déclaration, on devine rapidement l'essentiel de ce qui va se passer aussi bien sur le plan économique, financier que social et technologique. Le Premier ministre a affirmé que le prochain budget général tire son importance en tant qu'étape fondamentale pour la consolidation des assises du développement économique et social et de l'accélération du rythme d'intégration de la Tunisie dans son environnement régional et international. M. Ghannouchi a souligné que l'année 2004 a constitué une étape importante dans le processus de développement, affirmant que malgré les pressions sur les finances publiques résultant de l'augmentation des cours des matières premières sur les marchés mondiaux, et particulièrement les prix des hydrocarbures, notre pays a poursuivi avec fermeté sa dynamique de développement global, la relance ayant touché la plupart des secteurs productifs, grâce aux effets des réformes, aux bons résultats de la campagne agricole et à l'amélioration de la conjoncture économique mondiale. Il a précisé que les résultats positifs enregistrés par l'économie nationale en 2004, se reflètent dans le relèvement du rythme de croissance à 5,8% à prix courants. La plupart des secteurs y ont contribué, ce qui a permis d'améliorer le niveau du revenu individuel pour atteindre 3.580 dinars en 2004, réalisant avec brio l'objectif tracé dans le programme présidentiel d'avenir. Le premier ministre a fait remarquer que cette croissance s'est réalisée dans le cadre d'équilibres financiers sains consistant notamment en la maîtrise du déficit budgétaire, limité à 2,6% du PIB, ainsi que du déficit courant ramené à 2,1% ce qui a conduit à l'amélioration des indicateurs de la dette dont le rapport au PIB sera réduit à 49,3% contre 51,1 en 2003 ( ) Par ailleurs, M. Ghannouchi a indiqué que les efforts seront axés au cours de 2005 sur l'impulsion de l'investissement en vue de le porter à 23,1% du PIB tout en améliorant la participation du secteur privé qui devrait atteindre 55,6 % du volume total des investissements. Encourager l'initiative privée étant primordial pour atteindre les objectifs fixés, a fait remarquer M. Ghannouchi, il est prévu d'élaborer une loi-cadre confortant la place importante de l'entreprise dans le tissu économique. Cette loi, a-t-il précisé, sera soumise au cours de 2005 à la Chambre des députés. L'année prochaine verra également la création des centres d'affaires dans les régions en coopération avec les professionnels, a ajouté, M. Ghannouchi, outre l'élaboration d'une loi unifiée régissant les pépinières d'entreprises autour des établissements de l'enseignement supérieur. Il est prévu au cours de 2005 également de créer la Banque de financement des petites et moyennes entreprises, une décision présidentielle importante qui ne manquera pas de donner un nouvel élan à la création de ce type d'entreprises, les petites et moyennes entreprises étant la pierre angulaire de l'économie nationale. S'agissant de l'investissement extérieur, M. Ghannouchi a indiqué qu'on redoublera d'efforts en vue de mieux faire connaître les avantages préférentiels et les opportunités existant en Tunisie à la lumière d'études comparatives touchant plusieurs secteurs et produits, études qui montrent que la Tunisie en comparaison avec les pays de la région, figure en bonne place aux plans du coût et de la rentabilité. Evoquant la compétitivité de l'économie nationale, M. Ghannouchi a rappelé les résultats positifs enregistrés dans ce domaine en 2004, dont l'augmentation du volume des exportations qu'il est prévu de porter à 12,5% au prix courants et l'amélioration du positionnement des produits tunisiens sur les marchés extérieurs. ( ) En ce qui concerne le développement de l'environnement de l'entreprise, le Premier ministre a souligné que l'Etat poursuivra l'année prochaine l'effort de simplification des procédures administratives, de suppression progressive des autorisations administratives ainsi que l'amélioration des services de vulgarisation sur les mécanismes de mise à niveau, les opportunités d'investissements, les incitations, les encouragements et les procédures exigées pour la création des projets et des lignes de financement qui s'offrent dans le cadre de la coopération internationale. M.Ghannouchi a, dans ce contexte, indiqué que l'Etat poursuivra l'effort de modernisation des routes, d'amélioration des télécommunications, d'extension des aéroports et des ports et d'aménagement des zones industrielles, agricoles et touristiques.( ) Concernant le volume des exportations, leur diversification et l'identification de nouveaux marchés, le Premier ministre a indiqué que cela demeure un choix impératif pour la réalisation des objectifs escomptés au courant de l'année prochaine et la couverture des besoins du pays en devises. Ainsi, l'accent sera mis, en 2005, sur la promotion des exportations avec comme objectif la couverture des importations par les exportations au taux de 92%. Outre l'intérêt accru devant être accordé à l'exportation et à l'exploitation de toutes les opportunités et des compétences permettant de gagner ce pari, il sera procédé, a-t-il souligné, au raffermissement des liens avec la communauté tunisienne à l'étranger dans le sens de la dynamisation de leur rôle s'agissant en particulier des compétences, des élites et des hommes d'affaires, et qui sont appelés à soutenir le processus de développement et les efforts déployés par le pays dans le secteur des exportations, la création des projets et le renforcement de l'épargne. Ces efforts, a-t-il ajouté, permettront de parvenir à contenir les besoins en devises, en 2005, dans la limite de 3050 millions de dinars, enveloppe qui sera couverte, en premier lieu, grâce à la mobilisation davantage d'investissements extérieurs estimés, selon les prévisions, à 1100 millions de dinars. Le premier ministre a précisé, d'autre part, que les crédits alloués au titre de la gestion et du développement dans le prochain budget général de l'Etat ont été fixés aux environs de 8.910 millions de dinars soit un accroissement de 6,4 %. M. Mohamed Ghannouchi a relevé que la répartition des crédits et l'allocation des ressources a tenu compte des impératifs de promotion et d'amélioration des services publics et d'impulsion du processus de développement conformément au programme présidentiel. La préservation de l'équilibre du budget de l'Etat, a-t-il indiqué, demeure tributaire de plusieurs facteurs exogènes, dont en premier lieu, les fluctuations des prix des produits de base sur le marché international en particulier les prix du pétrole. ( ) En conclusion, le Premier ministre a précisé que les efforts seront orientés vers la réalisation des priorités de développement tracées pour l'année prochaine dans le cadre de la préservation des grands équilibres du pays, le renforcement de sa crédibilité auprès des instances internationales et dans le cadre de la consolidation de la politique du dialogue national, de l'approfondissement des traditions de concertation et le raffermissement des fondements de l'édifice démocratique pluraliste soulignant que la concrétisation des objectifs escomptés est liée à l'interaction entre toutes les forces vives du pays et leur contribution active en vue de relever les défis et d'inciter l'ensemble de la population à faire preuve davantage de labeur et de dévouement et de s'imprégner du sens de la compétitivité tout en aspirant au meilleur.