«La femme tunisienne représente, aujourd'hui, 27% de la population active, occupe 23,5% des postes de fonction, sa participation au secteur industriel a atteint les 44% et celles aux secteurs du commerce et des services 37% ; quant à sa présence dans le secteur agricole, elle atteint les 23%, a déclaré Bebia Bouhnak Chihi, ministre des Affaires de la femme, de la Famille, de l'Enfance et des Personnes âgées, à l'ouverture du forum Medawomen intitulé : «Créer de nouvelles opportunités pour les Femmes en Méditerranée», organisé par Businessmed (Union Méditerranéenne des Confédérations d'Entreprises UMCE ), les 24 et 25 février 2010 à Tunis, en partenariat avec ''Invest in Med'', la GTZ et soutenue par la compagnie aérienne Tunisair. La ministre a rappelé la volonté des pouvoirs publics de renforcer encore plus la présence de la femme au niveau de tous les secteurs d'activités économiques, politiques et sociales. Pour sa part, Hédi Djilani, vice-président de Businessmed et patron de l'UTICA, a affirmé, dans son allocution d'ouverture, son soutien inconditionnel aux femmes dans le milieu entrepreneurial, les invitant à s'affirmer encore plus en tant que partenaires économiques incontournables sans oublier pour autant leur rôle dans la famille. «La femme est à la base de l'équilibre, de la préservation des valeurs familiales, et par conséquent du bien-être social», a-t-il assuré en insistant sur le rôle des femmes d'affaires en Tunisie dans le développement du secteur privé et la création de l'emploi. Pour la première journée du Forum, plusieurs thèmes se rapportant aux opportunités vertes d'accès au marché (produits bio, développement et commercialisation) et à l'accès aux financements (mécanismes de financements alternatifs disponibles) ont été débattus par les intervenants des deux rives méditerranéennes. Deux témoignages émouvants ont été apportés par deux femmes, une jeune Tunisienne, Ilhem Ghressi -ingénieur agroalimentaire qui a lancé une culture de produits biologiques à Benighreb, de son développement jusqu'à sa commercialisation-, et Felicitas Christ -une Allemande propriétaire d'un hôtel bio «Lalla Mira» au Maroc et qui a parlé du tourisme durable et son importance pour l'avenir du secteur en Méditerranée. Les mécanismes financiers pour soutenir les entreprises et projets féminins ont été exposés par des représentants de la Banque Mondiale, de l'AFD, du Centre des Etudes Politiques Européen, de la BEI et de la GTZ, un autre partenaire de Businessmed dans l'organisation du Forum. «La clé de la reprise mondiale est entre les mains des femmes », a annoncé Sheherazade Belaïba Berrehouma, Secrétaire générale de Businessmed à l'ouverture du Forum se référant à une étude intitulée «The Power of the Purse» (le pouvoir du porte-monnaie) élaborée par la Banque américaine Goldman Sachs et à un ouvrage intitulé «Women Want more» réalisé par le Boston Consulting Group (le groupe de consultants le plus chic des USA), basé sur une enquête globale menée auprès de 12.000 femmes, dans 22 pays dans les 5 continents. Le BCG et Goldman Sachs ont pour seule ambition d'avoir découvert un nouveau «marché émergent» et particulièrement prometteur pour les investisseurs et les entreprises multinationales, précise la Mme Belaïba Berrehouma car les deux études «proclament avec force conviction que le «marché émergent» qui va dynamiser l'économie mondiale dans les cinq prochaines années, ce n'est ni la Chine ni l'Inde ni le Brésil, mais bel et bien le "deuxième sexe". Les femmes seraient d'après les experts américains le moteur le plus puissant de la reprise mondiale. La croissance attendue de leurs revenus (qui passeront de 13.000 à plus de 18.000 milliards de dollars en cinq ans), serait bien plus importante que la progression des PIB de la Chine et de l'Inde réunies en augmentation de 2.800 milliards de dollars d'ici à 2014. Le Forum Medawomen, organisé par Businessmed, a vu la participation d'un nombre important de compétences féminines dans les domaines de l'économie, des finances venues de Tunisie, d'Algérie, du Maroc, de Syrie, du Liban, de France, des Etats-Unis et de Belgique. Pour sa deuxième journée, plusieurs rencontres B to B entre entrepreneurs des deux rives de la Méditerranée ont été organisées.