Après l'annonce faite par le groupe SOMOCER de vouloir créer un pôle industriel dans le gouvernorat de Gafsa, et d'y installer déjà une première unité de production, à savoir SOMOSAN, nous avons rencontré Mehdi Frikha, son directeur général, qui explique aux lecteurs de Webmanagercenter les tenants et aboutissants de ce projet. Entretien. Webmanagercenter: Monsieur Mehdi, pouvez-vous nous présenter la société SOMOSAN, son environnement, le lancement de ses grands projets dans la région de Gafsa et sa zone industrielle? Mehdi Frikha: La décision d'implanter Somosan dans le gouvernorat de Gafsa s'inscrit dans le droit fil de la stratégie de développement régional décidée par le chef de l'Etat afin d'inciter davantage les investisseurs tant nationaux qu'étrangers à s'installer dans les zones les moins favorisées du pays. Donc le groupe Somocer a répondu, à travers Somosan, à l'appel des pouvoirs publics pour la dynamisation des régions. Quant à Somosan, elle est spécialisée dans la fabrication et la commercialisation des articles sanitaires pour le marché local mais également pour l'exportation. Pour ce faire, une enveloppe de 20 millions de dinars a été investie pour donner naissance à cette usine. Et dans ce cadre, Somosan a bénéficié de l'octroi d'un terrain d'une superficie de 5 hectares au dinar symbolique du Pôle de compétitivité de Gafsa suite à une décision du président de la République SOMOSAN est une filiale du Groupe ABDENNADHER, mais s'agit-il d'une activité complémentaire des autres entreprises faisant partie du groupe, ou bien une innovation au niveau de son objet social? Somosan vient compléter l'offre du groupe Somocer auquel elle appartient. Désormais, nos clients trouveront un kit complet de produits et une gamme aussi diversifiée qu'ils le souhaitent. Sachant que notre objectif est de satisfaire au mieux les besoins du marché local et de limiter les importations, mais également de viser les marchés européen, maghrébin En d'autres termes, l'objectif est de favoriser le «made in tunisia» et de promouvoir la production nationale en lui imprimant un label qualité en conformité avec les normes internationales. Il s'agit d'une mission à notre portée, et ce grâce à tout le savoir-faire que nous avons réussi à mettre en place durant des années. Pourriez-vous nous éclairer sur l'état d'avancement de la société et les enjeux qui précèdent son lancement? Les travaux de génie civil ont commencé en juillet 2009. Actuellement, presque 70% des travaux sont réalisés et le chantier devrait être achevé d'ici quelques mois. L'équipement de l'usine sera sur site à partir du mois de mars 2011, et le démarrage effectif de la production est prévu pour juillet 2011. Nous avons, par ailleurs, procédé au recrutement d'une bonne partie de notre futur personnel; un plan de formation portant sur les aspects administratif, financier et technique . a déjà été conçu. Ce plan est assuré par des cadres du groupe Somocer et des partenaires étrangers avec qui nous collaborons depuis de nombreuses années. D'une manière directe, notre projet permettra la dynamisation du marché de l'emploi et la valorisation des ressources humaines, en générant près de 300 postes d'emplois directs, ce qui est à même de permettre à un nombre de familles d'en bénéficier. Par ailleurs, j'ai le plaisir de vous annoncer que le groupe Somocer compte créer, à Gafsa, un pôle industriel qui drainerait, une fois mis en place, plusieurs investissements et qui aurait à jouer le rôle de catalyseur d'un essor économique multisectoriel, dans cette région. Je ne peux pas vous en dire plus pour le moment. Nous avons eu beaucoup d'encouragement et d'appui de la part des autorités locales et nous leur serons reconnaissants. Concernant l'activité de l'entreprise, quels sont les points forts envisageables pour lui garantir une compétitivité certaine dans un contexte concurrentiel faces aux opérateurs du marché local, de proximité et international ? Quelle est votre position par rapport à l'approche «Qualité-Produit»? On a veillé a ce que notre usine soit conforme à tous les critères requis, elle répond aux standards technologiques et aux normes internationales de qualité. Elle sera dotée des équipements à la pointe du progrès à même de nous garantir non seulement une parfaite standardisation de l'ensemble de nos produits, mais aussi une parfaite adéquation avec les attentes des clients et partenaires, sans oublier l'optimisation des délais de conception et des coûts de réalisation. Il y a certainement plusieurs manières de réussir ce projet; je suis très optimiste quant à l'avenir de Somosan et en notre capacité d'être à la hauteur des objectifs que nous nous sommes fixé et qui consistent essentiellement à concevoir des produits de haute qualité et à offrir à nos clients un service professionnel, performant et personnalisé. N'oublions pas que la crise mondiale a accentuée la hausse du coût de la main-d'uvre, notamment en Europe. Quant à la Tunisie, pays voisin de l'Algérie et de la Libye, située à proximité de l'Europe et où la sécurité est assurée, elle bénéficie de surcroît d'un développement industriel et d'une main-d'uvre qualifiée et à coûts modérés. Tout cela pourrait offre à Somosan un positionnement intéressant sur le marché européen. Les Européens pourraient également sous-traiter en Tunisie leur gamme de produits avec un rapport qualité/prix très compétitif. En tout cas, ce que je peux vous dire, c'est que notre passeport pour la réussite du projet sera le tandem «qualité produit-qualité service». SOMOSAN a bénéficié d'importants encouragements des pouvoirs publics pour développer l'activité économique, l'emploi et la décentralisation des «Méga Projets». Qu'en est-il des mesures, des attentes et des projections prédéfinies pour ce thème sur l'agenda de votre plan de développement? A vrai dire, Somosan a bénéficié, comme pour tout investissement effectué dans une zone de développement régional, d'importants encouragements des pouvoirs publics et des avantages spécifiques tant fiscaux que financiers accordés par l'Etat. Parmi ces avantages, je peux vous citer: une prime d'investissement (25% de l'investissement global), une prime au titre de la participation de l'Etat aux dépenses d'infrastructure (75% des montants engagés par l'entreprises), une prise en charge de la cotisation patronale au régime légal de Sécurité sociale CNCC pendant les 5 premières années à partir de la date effective d'entrée en activité et d'une quote-part de cette contribution pendant une période supplémentaire de 5 ans.