Depuis sa réélection à la présidence de la République le 6 octobre 2024, Kaïs Saïed poursuit un cap économique clair : bâtir un modèle fondé sur l'autosuffisance, résumé dans le slogan qu'il martèle depuis plusieurs mois, « le bâtiment et la reconstruction ». Cette vision s'est accompagnée d'une série de messages récurrents appelant à miser sur les compétences nationales, en particulier la jeunesse, perçue comme un moteur essentiel de création de richesse. Après la révocation de l'ex-chef du gouvernement Kamel Madouri, cette orientation semble prendre forme avec davantage de clarté. La Jeunesse Universitaire Au Cœur De La Relance À l'occasion de sa visite à Monastir le 6 avril 2025, lors de la commémoration de la disparition du leader Habib Bourguiba, le président Saïed a réitéré son attachement au potentiel des jeunes diplômés : « La Tunisie regorge de milliers de diplômés de l'enseignement supérieur. Même s'ils manquent d'expérience, ils ne manquent pas de patriotisme », a-t-il affirmé, en référence à la fondation de l'Etat post-indépendance qui s'était appuyée largement sur la jeunesse. Un message réaffirmé le 12 mai 2025 lors d'un entretien avec la cheffe du gouvernement, Sarra Zaâfrani Zenzri, au cours duquel le président a salué les « compétences jeunes, pleines de patriotisme, capables de porter le flambeau là où d'autres ont tenté d'éteindre sa lumière ». Vers Un Nouveau Destin Pour Les Terres Agricoles Le lundi 12 mai 2025, le président de la République a également reçu le ministre de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Ezzeddine Ben Cheikh. Il a profité de cette rencontre pour appeler à un recensement exhaustif des terres agricoles, en coordination avec le ministère des Domaines de l'Etat et des Affaires foncières. Objectif affiché : mettre à disposition des jeunes promoteurs d'entreprises sociales une partie de ces terres domaniales souvent inexploitées ou utilisées illégalement. « Ces terres appartiennent à ceux qui sont prêts à travailler et à créer des richesses agricoles diverses », a déclaré Kaïs Saïed, estimant que la Tunisie ne doit pas seulement viser l'autosuffisance, mais également conquérir de nouveaux marchés à l'étranger. Une Orientation Qui Se Précise À travers ces déclarations et initiatives, les contours d'une politique économique « par le bas » semblent se dessiner, misant sur la réappropriation des ressources nationales et l'inclusion des jeunes dans l'économie réelle. Alors que les décisions concrètes se font encore attendre, les signaux envoyés par le chef de l'Etat laissent présager une volonté de transformation structurelle, en phase avec sa vision souverainiste et participative de l'économie. Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!