Sénégal : Des frappes spectaculaires pour récupérer l'argent volé, même les entreprises françaises devront payer leurs impôts sur place…    Détention préventive prolongée de quatre mois pour Wadie Jary    Daily brief national du 24 avril 2024: Plusieurs mesures pour faciliter le retour des TRE discutés lors d'un conseil ministériel    La France ne peut plus donner de leçon de droits humains : Amnesty sort un rapport accablant    ISIE – Décret présidentiel : Déroulement de l'élection présidentielle, décisions et dispositions à amender    Coopération tuniso-algéro-libyenne : Un projet ambitieux et des visions convergentes    Dette publique | Des résultats en demi-teinte    Conseil ministériel restreint à La Kasbah : Une série de mesures au profit des Tunisiens résidant à l'étranger    Les produits de la mer tunisiens exposés au Seafood Expo 2024 à Barcelone    Green Power Technologie signe un accord de partenariat avec Soteme, pour la distribution des solutions Huawei Fusionsolar en Tunisie    Le registre des entreprises vise 90% de services digitalisés d'ici mi-2025    Parquet : L'interdiction de la médiatisation de l'affaire du complot contre la sécurité de l'Etat toujours en vigueur    L'homme qui aimait la guerre    EXPATRIES : Hassan Ayari passe à Toronto    Au fait du jour | Il n'y a pas que l'argent    Urgent : La détention de Wadie Jary prolongée de quatre mois    Tournoi de Madrid : Ons Jabeur affrontera Anna Karolina Schmiedlova    Ligue 1 – Play off – Le CA affronte l'ESS ce dimanche : Enrayer la spirale    Météo en Tunisie : pluies et températures en baisse    Aujourd'hui, coupure d'eau potable dans ces zones    Education : Un rassemblement annulé à la faveur du règlement de plusieurs dossiers    Les éditeurs tunisiens demandent une prolongation du Salon du Livre    Malentendues de Azza Filali    Foire internationale du livre de Tunis : vers la prolongation de la FILT 2024 ?    L'Italie, invitée d'honneur du 18 au 29 avril à la Foire Internationale du livre de Tunis : «Anima Mediterranea»    Echos de la Filt | Pavillon de l'Italie, invitée d'honneur : Evelina Santangelo et Azza Filali échangent autour de leurs récents ouvrages    Rayhane Bouzguenda, auteure de « L'oublié dans l'histoire », premier prix « Béchir Khraief » pour la créativité littéraire à la FILT, à La Presse : «Ce succès me motive davantage pour transmettre le goût de la lecture à mes élèves»    INM: Les quantités de pluies enregistrées en millimètres durant les dernières 24H    Brésil: Elle vient à la banque avec le corps de son oncle pour avoir un prêt en son nom    Affaire de complot : des professeurs en droit appellent au respect de la loi et à la libération des détenus    L'URAP de Nabeul appelle à soutenir les producteurs de pommes de terre [Vidéo]    Censure d'un reportage de l'émission “Les quatre vérités” traitant de sextorsion sur des enfants    Fathi Ben Khalifa : le prix d'un mouton convenable atteint 1500 dinars sur le marché    Transports en commun : des citoyens contraints d'enjamber la porte d'un métro    Donald Trump bénéficiera : Un milliard de dollars d'actions supplémentaires de son groupe de médias    Actuariat – Hatem Zaara: Un rapprochement banques-assurances s'impose    Ultimatum législatif aux Etats-Unis : TikTok doit être vendu sous un an ou disparaître !    Campagnes controversées en Turquie : retrait des enseignes arabes des commerces    Sousse : Arrestation de deux adolescents pour un braquage armé d'un étudiant en médecine    Tempête de sable en Libye : perturbations majeures et jours fériés décrétés    Soutien à Gaza - Le ministère des Affaires religieuse change le nom de 24 mosquées    Anne Gueguen sur la guerre à Gaza : la France œuvre pour une solution à deux Etats !    Festival International de Théâtre au Sahara : 4ème édition du 01 au 05 mai 2024 à kébili    match Al Ahly vs MS Bousalem : live de la finale du Championnat d'Afrique des clubs    Séance de travail avec des experts chinois sur la rénovation du Stade d'El Menzah    Un pôle d'équilibre nécessaire    Chute de mur à Kairouan : Le tribunal rend son jugement    Ali Zeramdini : la menace terroriste doit être au centre du sommet entre la Tunisie, la Libye et l'Algérie    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Le plan de sauvetage économique présenté : Pour surmonter les séquelles de la crise
Publié dans La Presse de Tunisie le 14 - 07 - 2020

A travers cette stratégie de court terme, le gouvernement veut miser sur l'autonomisation sociale et la pérennisation du tissu économique pour pouvoir assurer un redressement de l'économie dans les mois à venir.
C'est sur fond de tensions et de tiraillements politiques que le gouvernement a esquissé, hier, les grandes lignes du plan de sauvetage économique dont le principal objectif est de préserver le tissu économique du pays et sauver les emplois. Une conférence de presse s'est tenue, hier, en présence de Lobna Jeribi, ministre auprès du Chef du gouvernement chargée des Grands projets nationaux, Mohamed Nizar Yaiche, ministre des Finances, et Slim Azzabi, ministre du Développement, de l'Investissement et de la Coopération internationale, au cours de laquelle les ministres ont présenté la stratégie de sauvetage économique, son schéma de financement ainsi que les prévisions des principaux indicateurs économiques pour l'année 2020.
Une démarche participative
Avant de dévoiler les principales mesures décidées dans le cadre de la stratégie de sauvetage économique, la ministre chargée des Grandes réformes a tenu à préciser que la Tunisie possède des atouts, notamment sur le plan sanitaire, sur lesquels il faut capitaliser. "Aujourd'hui, la Tunisie jouit d'une bonne réputation à l'échelle internationale qui est due à la bonne gestion de la crise sanitaire du coronavirus. Elle figure désormais parmi les pays les plus sûrs au monde sur le plan épidémiologique. Le secret de cette réussite réside dans l'alignement des efforts nationaux des diverses parties prenantes sur un seul objectif, à savoir la lutte contre la pandémie", a-t-elle affirmé.
Jeribi a précisé que ledit plan a été conçu d'une manière participative. Ainsi il a été élaboré par les représentants des divers départements ministériels, de l'administration, de la présidence de la République (représentée par l'Ites), des organisations nationales et sectorielles, des thinks tanks, des acteurs de la société civile, et ce, en collaboration avec des experts en économie.
Le plan de sauvetage économique s'étend sur 9 mois, c'est-à-dire jusqu'au mois de mars 2021, date du lancement du plan quinquennal 2021-2025. Il comporte des mesures opérationnelles qui peuvent être appliquées dans les délais impartis et dont les effets sur l'entreprise ainsi que sur le citoyen seront instantanés, argue Jeribi. En effet, cette stratégie court termiste constitue une étape fondamentale qui conditionne la réussite des futures transformations économiques du pays, soutient-on. «Nous ne pouvons pas déployer le plan quinquennal et mettre en œuvre les grandes réformes, si nous ne parvenons pas à sauver l'économie, notamment les entreprises et préserver le tissu social», a-t-elle souligné dans ce contexte.
Pérenniser les entreprises
Les mesures qui ont été énumérées par la ministre s'articulent autour de quatre principaux axes, en l'occurrence la gouvernance, l'économique, le social et l'investissement.
Parmi les principales mesures économiques inscrites dans le plan, Jeribi a évoqué la mise en place d'une ligne de financement de 1.000 millions de dinars pour le paiement de l'Etat des arriérés aux entreprises privées, notamment du secteur du BTP. Il s'agit également de financer la liquidité des entreprises moyennant une garantie de l'Etat à hauteur de 1,5 milliard de dinars. La ministre a, en outre, affirmé que la ligne de financement du dispositif du chômage technique (100 millions de dinars) sera toujours maintenue, l'objectif étant de préserver le maximum possible de postes d'emploi. Il a été également décidé de consacrer une ligne de financement de 700 millions de dinars pour la restructuration des entreprises touchées par la crise du coronavirus. Un observatoire pour le suivi et le soutien des entreprises en difficulté a été, également, mis en place.
Autonomisation sociale dans le viseur
S'agissant des mesures sociales, Lobna Jeribi a fait savoir que l'actuelle stratégie vise, au-delà des aides et des allocations sociales, à assurer l'autonomisation sociale des plus vulnérables. Pour ce faire, il a été décidé de consacrer une ligne de financement de 30 millions de dinars au profit des catégories vulnérables, et ce, afin de pouvoir élargir la protection sociale, améliorer les services sanitaires et renforcer l'intégration financière. La ministre a fait savoir que l'Etat s'est engagé à régulariser la situation des ouvriers de chantiers et celle des professeurs et des enseignants sur 5 ans à partir du mois de septembre prochain.
Par ailleurs, le gouvernement s'engage à intégrer, avant la fin de l'année en cours, 15 mille jeunes âgés entre 12 et 18 ans ayant décroché. Toujours sur le plan autonomisation sociale, il a été décidé de faire bénéficier 3.000 familles vulnérables des titres de propriété individuelle avant la fin de l'année en cours. Cette mesure s'inscrit dans le cadre d'un programme global qui s'étale sur 5 ans et qui concerne 350.000 familles.
Jeribi a également affirmé que le gouvernement s'est engagé à revoir les conditions d'attribution des logements sociaux, tout en prenant en considération le niveau de vie et le pouvoir d'achat de la classe moyenne.
Gouvernance du secteur public
En ce qui concerne l'axe de l'amélioration de la gouvernance, il a été décidé de mettre en œuvre les plans de restructuration de 5 établissements publics, notamment la Compagnie aérienne Tunisair, la Stir et la Stam et ce, avec le concours du partenaire social. Le gouvernement s'est également engagé à réduire le nombre de documents demandés par l'administration et d'appliquer l'usage de la signature électronique. Au niveau des collectivités locales, l'exécutif s'est penché sur l'amélioration du taux d'encadrement dans les municipalités pour le hisser à 20%, et ce, en permettant à 1000 hauts cadres de la fonction publique la mobilité professionnelle moyennant des avantages incitatifs.
Stimuler l'investissement
S'agissant du quatrième axe de la stratégie qui porte sur la création de nouvelles opportunités d'investissement, le gouvernement s'est fixé l'objectif de combattre les mécanismes de l'économie de rente en mettant à la disposition de tous les entrepreneurs et investisseurs, sans exception, les moyens nécessaires pour investir et créer des richesses. Pour ce faire, l'Etat s'est engagé à renoncer à la demande de dépôt de 27 permis d'investissement mais aussi de renforcer les prérogatives du Conseil de la concurrence. Le gouvernement s'attellera, également, à l'augmentation du rendement du port de Radès de 4 conteneurs par heure à 10 conteneurs par heure. La conclusion des pactes sectoriels dans des secteurs prometteurs comme l'industrie pharmaceutique, les industries des composants automobiles et du textiles fait également partie du programme. En outre, Jeribi a fait savoir que le gouvernement table sur les grands projets d'investissement structurants, qu'ils soient privés ou en partenariat public-privé. Il compte, à ce titre, de mettre en place une instance supérieure dotée d'une salle d'opération qui suit la réalisation des grands projets dans les régions. Le secteur de l'économie sociale et solidaire, en point de mire, Jeribi a affirmé que le gouvernement travaillera sur l'amélioration de sa contribution dans la croissance.

Prévisions de croissance pour l'année 2020 : Un taux de -6,5%
Le département des Finances a revu à la baisse les hypothèses de la loi de finances 2020, à savoir une croissance de -6,5% au lieu de 2,7% et 45 dollars le prix du baril de pétrole au lieu de 65 dollars le baril. Quant aux recettes fiscales, elles vont enregistrer une baisse de 5 milliards de dinars par rapport à ce qui a été prévu dans la loi de finances 2020.
"Le plus grand danger qui menace la Tunisie, c'est la crise politique", a affirmé le ministre des Finances, Mohamed Nizar Yaiche, lors de la conférence de presse qui s'est tenue hier, à la Kasbah, pour présenter le plan de sauvetage économique. Lors de son intervention, le ministre n'a pas lésiné sur l'état des finances publiques, et a étalé toutes les données relatives à la loi de finances ainsi qu'aux mesures décidées pour renflouer les caisses de l'Etat.
Rectifier la loi de finances 2020
"Les hypothèses de croissance sont en perpétuelle mouvance, partout dans le monde", a déclaré Yaiche. C'est dans ce contexte qu'il a fait savoir que le gouvernement a revu à la baisse les hypothèses de la loi de finances 2020, à savoir une croissance de -6,5% au lieu de 2,7% et 45 dollars le prix du baril de pétrole au lieu de 65 dollars le baril. Quant aux recettes fiscales, elles observeront une baisse de 5 milliards de dinars par rapport à ce qui a été prévu dans la loi de finances 2020. A ce sujet, le ministre des Finances a déclaré que le département a pris des mesures financières pour atténuer la baisse des recettes fiscales qui peut être ramenée, ainsi, à 4,6 milliards de dinars. Le déficit budgétaire atteindrait selon les estimations du ministre les 7% du PIB alors qu'il était fixé à 3% pour l'année 2020. Le taux d'endettement va dépasser les 80%, dont 61% d'endettement extérieur.
"Nous essayerons de ne pas ponctionner le budget de l'investissement public. Il n'y aura pas de sortie sur le marché international dans les mois à venir. Nous allons veiller à ce que le taux d'endettement extérieur ne dépasse pas les 61%", a souligné Yaiche.
Une batterie de mesures financières qui peut rapporter un total de 1,1 milliard de dinars
Dévoilant les grandes lignes du schéma de financement du plan de sauvetage ainsi que du projet de loi qui va rectifier la loi de finances 2020, Yaiche a expliqué que le département s'est fixé 5 objectifs, à savoir tenir les engagements sociaux du gouvernement envers 1,2 million de familles nécessiteuses, ne pas opter pour la hausse de la pression fiscale, maintenir le budget du titre 2, ne pas dépasser le seuil des 60% de l'endettement extérieur et prendre une batterie de mesures financières qui peut rapporter un total de 1,1 milliard de dinars aux caisses de l'Etat. Le ministre des Finances a précisé, à cet égard, qu'il s'agit de 50 mesures articulées autour de 8 axes, en l'occurrence la stimulation de l'investissement et l'amélioration du climat des affaires; l'appui aux start-up; le renforcement du côté social et la lutte contre la pauvreté; la modernisation de l'administration fiscale et la numérisation des procédures; le décashing; l'intégration de l'économie parallèle; la lutte contre l'évasion fiscale et enfin le développement de l'administration et le renforcement du contrôle.
Le redressement économique sera long
" La crise du coronavirus a porté le coup de grâce à l'ancien modèle de développement en Tunisie", a déclaré, de son côté, le ministre du Développement et de la Coopération internationale, Slim Azzabi, dans de son intervention. Dressant un état des lieux des principaux indicateurs économiques, Azzabi a fait savoir que le taux de croissance serait établi cette année à -6,5%. "Il s'agit du 2e taux négatif enregistré depuis 2011 et le cinquième depuis l'indépendance", a noté le ministre. A cet égard, il a expliqué que le redressement économique sera long, plus long que prévu". En effet, pratiquement tous les secteurs économiques ont enregistré un repli sans précédent. L'industrie manufacturière a enregistré une croissance négative de -14,8%. Idem pour le secteur des services commerciaux où la croissance a chuté de -10%. Tandis que le secteur de l'agriculture a observé une croissance de +5,2% avec une hausse de +6,6% au niveau des exportations.
Par ailleurs, Azzabi a expliqué que les répercussions économiques négatives de la crise liée au coronavirus puisent leurs origines dans quatre principales raisons, à savoir le repli de l'activité économique en raison du confinement total qui a été décidé dans le monde, la chute de la consommation privée des ménages, l'effondrement de la demande en provenance des donneurs d'ordre, notamment européens, et la pression sur les finances publiques.
"Cependant, l'expérience du confinement total a dévoilé le potentiel de plusieurs secteurs à l'instar de l'industrie pharmaceutique mais aussi notre capacité de mobiliser des ressources financières extérieures avec des conditions accessibles, ce qui prouve que la Tunisie a des amis sur lesquels elle peut compter dans les moments difficiles", a souligné le ministre.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.