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De quel terrorisme parlons-nous ?
Publié dans Business News le 08 - 09 - 2020

A l'heure où plusieurs parents préparent la rentrée de leurs chers et tendres enfants, qu'ils s'inquiètent de savoir s'ils pourront les protéger de la maladie, qu'ils se demandent quel mode de garde serait meilleur pour leur sécurité, quelle marque de cahier leur acheter et quelle couleur de cartable choisir, deux enfants vivront leur rentrée cette année sans leur père. Un autre ne connaitra jamais son géniteur. L'adjudant Sami Mrabet est mort samedi dans l'exercice de ses fonctions. Il laissera derrière lui trois enfants orphelins, une famille endeuillée et un peuple qui oubliera vite sa mémoire.
Victime d'un terrorisme devenu si ordinaire, Sami Mrabet ajoutera son nom à la longue liste de martyrs de la nation qui ont donné leurs vies pour la défendre. Mais qui ont aussi donné leur vie pour qu'elle continue à se chamailler et à perdre de vue un objectif qu'elle ferait mieux de poursuivre.

Qu'est-ce que le terrorisme au fond ? Est-ce un acte isolé et marginal ? Est-ce le fruit d'un endoctrinement ciblé et d'un mode de pensée dangereux ? Ou est-ce, plutôt, l'enfant bâtard d'un système entier qui alimente la violence, marginalise la culture et crée un vide qui ne peut être comblé que par l'extrémisme ?
Considérer le terrorisme comme un acte isolé et marginal, c'est se tromper de cible. Les terroristes, enfants terribles de la nation, sont tout autant de victimes que ceux qu'ils engendrent par leurs mains, dans le sang et la haine. Des jeunes gens marginalisés, à la pensée appauvrie et vidée de toute substance, ne sauraient trouver refuge que dans l'endoctrinement et l'extrémisme. Que « des âmes charitables » prennent sous leur aile, leur faisant miroiter l'avenir d'un monde meilleur, pendant que l'Etat laisse faire et que nous regardons, impuissants.

Pensez-vous réellement que nous sommes en train de lutter efficacement contre le terrorisme alors que nous permettons aux discours les plus haineux et les plus violents de pulluler dans les plus hautes sphères ? Alors que la haine gangrène toute notre vie et qu'elle s'exprime allégrement partout…jusque dans l'enceinte du Parlement.
Réseaux d'embrigadement, discours violents, tensions politiques attisent un capharnaüm d'idées extrémistes, faisant exprès de maintenir le flou autour d'un terrorisme qui devrait être - évidemment et sans détour - condamné.

La définition même de ce terrorisme nous divise. Est-il condamnable de prononcer un discours « takfiriste » contre quelqu'un qui ne partage pas notre pensée ?
Est-il condamnable de ranger les gens dans deux cases et de dire ouvertement que s'ils ne sont pas dans la première, ils sont tout simplement « les ennemis à abattre » ?

Jetez un œil autour de vous, discutez avec les gens différents de vous et prenez le temps de lire les commentaires sur la toile. A l'ère de la technologie et des réseaux sociaux, notre haine la plus tribale et la plus violente, explose au sein d'individus cachés derrière un miroir noir. Un écran qui leur confère le pouvoir d'écrire ce qu'ils pensent et n'osent exprimer au grand jour.
La haine ordinaire de ces appels au meurtre, et au lynchage, à chaque fois que quelqu'un sort du troupeau, qu'il critique la religion, la doctrine générale, qu'il exprime une idée « différente », qu'il dit ne pas vouloir du moule, du carcan si confortable et si oppressant.
Comment voulez-vous que le terrorisme soit combattu si on appelle sans cesse au meurtre des autres dans la plus grande impunité ? Si on n'est même pas d'accord sur l'ennemi commun ? Si on se demande si les terroristes qui se sont attaqués à deux agents dans l'exercice de leurs fonctions, sont du bon ou du mauvais côté. « Qu'ont fait ces trois jeunes gens pour être tués si lâchement ? Ils sont jeunes, non armés et non dangereux. Pourquoi avoir éliminés trois jeunes hommes de cette façon si brutale ? »

Nous sommes tous responsables. Le terrorisme n'est pas un concept flou sur lequel nous pouvons tergiverser afin de savoir de quel côté l'on se place. Le meilleur moyen d'alimenter le terrorisme, c'est d'en faire un concept flou, discutable et relatif. «Il existe un brouhaha qui entoure l'apostasie [takfir], la transformant en une arme politique et non en un concept religieux et légitime », ces propos ont été prononcés dans l'enceinte du Parlement. Vous en voulez plus ? « Nous n'avons pas honte du takfirisme en tant que jugement de la Chariâa ».

Dans les derniers sondages d'opinion, ceux-là même qui prononcent ces discours haineux maintiennent inchangés, leurs scores aux élections. Arguments de campagne ? « L'identité arabo-musulmane et la protection de la religion », des concepts fourre-tout qui peuvent, pour ceux qui les instrumentalisent, abriter toutes les dérives.
Un membre des forces de l'ordre est mort samedi, un autre est actuellement en coma artificiel. Nous avons tous leur sang sur les mains…


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