La Coalition tunisienne contre la peine de mort (CTCPM) a appelé l'Etat tunisien, notamment le président de la République, à respecter les engagements pris par la Tunisie quant à la suspension de l'application de la peine de mort. Dans un communiqué publié vendredi 9 octobre 2020, la CTCPM interpelle ainsi les autorités afin de continuer à voter en faveur de la résolution des Nations Unies pour un moratoire sur l'application de la peine de mort. Les autorités tunisiennes sont aussi appelées à adopter le deuxième protocole facultatif se rapportant au Pacte internationale relatif aux droits civils et politiques pour l'abolition.
La 18ème Journée mondiale contre la peine de mort étant célébrée ce 10 octobre sous le thème « Avoir accès à un avocat : une question de vie ou de mort », l'organisation tunisienne a rappelé la nécessité d'assurer le droit à une représentation juridique effectives, notamment dans les affaires où la peine de mort est encourue. Cette Journée international coïncide avec la polémique survenue après le meurtre commis contre la jeune Rahma. Une partie de l'opinion publique a appelé à l'application de la peine de mort alors que la Tunisie a suspendu les exécutions depuis le moratoire de 1991. La campagne menée notamment sur les réseaux sociaux pour la réactivation de la peine capitale et la position du président de la République Kaïs Saïed, a fait réagir la société civile qui milite pour l'abolition. La CTCPM avait alors dénoncé le discours de haine qui incite au meurtre, estimant que cela fait partie d'un projet politique populiste et extrémiste qui vise à entraver la consécration des droits humains.