A l'occasion de la Journée mondiale contre la peine de mort, en ce 10 octobre 2016, la Coalition tunisienne contre la peine de mort (CTCPM), a exprimé ses inquiétudes concernant la situation qu'elle qualifie de « préoccupante » en Tunisie. En effet, longtemps remplacée par des peines alternatives, la sanction par la peine de mort est de plus en plus prononcée par les tribunaux tunisiens, affirme la Coalition. Une sanction basée notamment sur la loi antiterroriste adoptée le 24 juillet 2016. « Le taux de sanctions par peine de mort a enregistré une forte hausse, avoisinant 40 jugements depuis novembre 2015, dont le dernier a été rendu la première semaine de ce mois d'octobre 2016 » précise un communiqué de la CTCPM.
La Coalition a, par ailleurs, exprimé sa profonde préoccupation quant à une campagne menée pour faire pression afin de reprendre l'application de la peine de mort, suspendue depuis le moratoire de 1991 et appelle l'Etat à respecter le moratoire et l'engagement signé lors de la réunion du Conseil des Nations Unies des droits de l'Homme en décembre 2012.
Elle appelle également l'Etat à respecter ses engagements internationaux concernant la suspension de l'application de la peine de mort et à ratifier le deuxième protocole du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, sur la voie de l'abolition totale, dans le texte et dans la législation, de la peine de mort.
La CTCPM organise, du lundi 10 au samedi 15 octobre 2016, à l'occasion de la Journée mondiale contre la peine de mort, une série d'événements ayant pour thème « Les arts pour le droit à la vie ». Une conférence de presse s'est tenue aujourd'hui au siège du SNJT, suivie par une panoplie d'expositions et de projections qui auront lieu tout au long de la semaine à la maison de la culture Ibn Rachiq.