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Le phénomène de la transhumance parlementaire en Tunisie : une honte à réparer !
Publié dans Business News le 11 - 10 - 2020

A son origine, le terme « transhumance » appartient au lexique pastoral. Il désigne la migration des troupeaux de bétail d'un endroit à un autre à la recherche de pâturages offrant plus d'herbes et plus de chances de vie. En sciences politiques, par transhumance, on vise le comportement de l'homme politique - et plus souvent du parlementaire - qui quitte son parti ou son groupe pour rejoindre un autre, au courant du même mandat électoral.

Nombreux sont ceux qui ont essayé, depuis longtemps, de cerner les causes de ce phénomène assez complexe. Le changement d'allégeance pendant le mandat électoral serait lié aux caractéristiques mêmes des composantes de la société politique contemporaine. La structure des partis politiques, et par conséquent leurs principes et programmes électoraux sont de moins en moins élaborés sur des bases idéologiques. Leurs structures de moins en moins rigoureuses. Le sentiment d'appartenance se trouve souvent inversé ; le parlementaire sent que son parti lui appartient plutôt que l'inverse.
Il devient alors un fait banal et tout à fait ordinaire qu'un parlementaire déclare publiquement son intention de changer d'allégeance politique ou parlementaire pendant le même mandat électoral en vue de bénéficier de la majorité d'un autre parti ou un autre groupe plus puissant et plus stable et, par là, plus susceptible de prendre part au pouvoir. D'autres raisons, moins propres, peuvent certainement se trouver à l'origine d'un tel choix… Les éléments de défense souvent présentés par les transhumants peuvent paraitre clairs et convaincants; ne vivons-nous pas au sein d'un régime démocratique dans lequel chaque citoyen est libre d'adhérer à un parti politique (et donc à un groupe parlementaire) et de s'en tirer quand bon lui semble ? Ne sommes–nous pas sous l'égide d'un mandat représentatif irrévocable qui consacre l'indépendance totale de l'élu par rapport à ses électeurs ?

Il s'agit d'une analyse partielle, synonyme de beaucoup d'opportunisme. En effet, le phénomène ne peut point être analysé du seul point de vue du rapport entre électeurs et élus. La transhumance politique et parlementaire est avant tout un désastre susceptible d'éroder tout le système démocratique en ce qu'elle dénature la tache initiale de l'élu et dénude le mandat qu'il a reçu de tout sens. Les équilibres politiques nécessaires pour le bon déroulement de la vie démocratique se trouvent sacrifiés en faveur de quelque acquis matériels et sociaux. Plus clairement, c'est un terrain favorable pour le développement de la corruption et de l'immoralisme politique.

Dans les pays de l'Occident, les explications socio-politiques de la transhumance importent peu eu égard aux exigences de la morale politique. Là il s'agit d'une aberration honteuse qu'on a du mal même à aborder dans les textes. D'ailleurs, l'emprunt du concept au lexique pastoral y est considéré à la fois adroit et adéquat; il s'agit en effet, d'une tendance qui n'a rien de commun avec le comportement humain correct et honnête.

De leur part, les constitutions de la plupart des pays de l'Afrique interdisent formellement la transhumance ou nomadisme parlementaire. La déchéance systématique du mandat du parlementaire qui quitte son groupe ou parti d'origine est le mécanisme souvent prévus pour lutter contre ce fléau.

Toute autre est la situation en Tunisie. Dès le premier jour de la session parlementaire 2020/2021, les changements de la structure de la Chambre ainsi que ceux intervenus à la composition du Bureau sont présentés sur les plateaux des stations radio et des chaînes télévisées comme une activité politique des plus ordinaires. Toute référence aux promesses et programmes électoraux est battue en brèche. Tout lien entre élus et électeurs est quasi totalement perdu de vue. Les exigences de l'intérêt général semblent céder devant les manœuvres néo- machiavéliques. Communément conçus comme des crimes privés, la trahison et l'abus de confiance se trouvent ainsi considérés comme des moyens d'action politique légitimes. Certes, l'instauration de textes constitutionnels et légaux sanctionnant toute atteinte au respect du mandat électoral devient plus que nécessaire. Toutefois, le recours à ces mécanismes textuels n'est pas sans limites. En Tunisie on a plutôt besoin de redéfinir le pouvoir politique, on a besoin de repenser au concept même de l'Etat.

* Avocat spécialiste en droit public


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