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Walid Ben Salah critique les LF 2021 et LF complémentaire 2020
Publié dans Business News le 20 - 10 - 2020

La Loi de finances 2021 est loin d'être à la hauteur des espérances, a estimé l'expert-comptable Walid Ben Salah, en mettant en lumière plusieurs défaillances et plusieurs manquements. Idem pour la Loi de finances complémentaire 2020 qui font apparaitre plusieurs déviances.
« Je n'ai pas vu assez de courage dans le projet de la Loi de finances pour 2021. D'ailleurs, l'introduction du rapport est la même que toutes les années (orientations, pressions sur les dépenses, mettre fin à l'hémorragie des finances publiques) mais lorsqu'on étudie les chiffres on se rend compte que l'hémorragie se poursuit avec un déficit qui s'aggrave de plus en plus », a-t-il affirmé en faisant une analyse des projets de Loi de finances 2021 ainsi que celui de la Loi de finances complémentaire 2020.

Intervenant dans l'émission Tounes El Yaoum de Myriam Belkadhi sur la chaîne Elhiwar Ettounsi, M. Ben Salah a brossé un tableau assez noir.
Pour lui, on ne peut pas parler de réformes fiscales avec quelques mesures fiscales. En ce qui concerne le régime forfaitaire, il a rappelé que sa révision a été proposée par le gouvernement en 2017 mais le projet n'a pas été adopté au parlement pour des raisons purement électorales.

Et de marteler : «Je ne suis pas optimiste, lorsque je vois un déficit dans le budget de 2020 qui a atteint 13,4% du PIB. Le déficit budgétaire a atteint 15 milliards de dinars en 2020 et jusqu'à cette heure il nous manque 11 milliards de dinars pour finir l'année (dans deux mois et demi). Il faut être conscient que l'Etat n'a plus de ressources financières.
En contrepartie, il y a des évadés fiscaux et des contrebandiers qui ont des ressources mais ne payent rien à l'Etat et l'Etat n'est pas en train de les poursuivre ou de les contrôler. Pire parfois, l'Etat ferme carrément les yeux, certains faisant partie du système directement ou indirectement (financement de partis d'associations, …) »


Walid Ben Salah pense qu'il y a un grand problème de gouvernance. Ainsi, si on examine les chiffres de 2020, on constate une perte de PIB de 3,2 milliards de dinars, or on a financé les entreprises qu'à hauteur de 600 MD maximum (même pas 20% du déficit). Et de préciser dans la crise mondiale a touché tous les pays du monde, mais dans ces pays il y a eu un grand appui de l'Etat aux sociétés et la perte de PIB a été remplacée par un déficit de l'Etat.
Selon lui, les entreprises tunisiennes sont en train de souffrir. Et de mettre en relief certains résultats d'une étude réalisée par l'INS et la Banque mondiale :
* 54% des entreprises parlent d'une fermeture définitive
* 75% des entreprises exportatrices rapportent une diminution de la demande extérieure alors que leur taux d'imposition va passer pour elles à 18%
* 74% des entreprises touristiques, qui emploient 60.000 personnes, évoquent la possibilité d'une fermeture définitive
* 50% des entreprises avouent avoir des difficultés de financement et des difficultés à se fournir en matière première

L'expert-comptable pense qu'on est en train de perdre le secteur privé, sous le silence de l'Etat.
« Nous sommes très loin de la réalité, on ce qui concerne la gestion de la crise. C'est pour ça que je dis qu'il n'y a pas de vision. Il faut que l'Etat fixe ses priorités et qu'il sache où il va », a-t-il soutenu.
Il a expliqué qu'alors que l'Etat se dit en manque de moyens pour aider les entreprises du secteur privé, il est en train de chercher 4 milliards de dinars pour financer des entreprises publiques (la Stir, la Steg, Office de céréale, Office de commerce) qui ont des problèmes de mauvaise gestion, qui ont besoin d'être restructurées et qui sont un gouffre financier.
« Si il n'a pas les financements nécessaires, comment l'Etat se permet-il de faire des augmentations de la masse salariale publique de 2,8 milliards de dinars ! », s'est-il indigné en pointant le manque de cohérence de l'Etat. Et d'enfoncer le clou : «On a reçu 1,2 milliard de dons outre 745 Millions de dollars (soit 2,2 milliards de dinars) du FMI comme soutien pour lutter contre le Covid-19. On en a dépensé 1,1 milliard selon le projet de Loi de finances complémentaire de 2020, donc le reste a été utilisé ailleurs ».

Walid Ben Salah a estimé que la LF2021 suit la même logique que la LF complémentaire, avec une variante de taille : « la dette publique a augmenté de 30 milliards de dinars en deux ans, soit vingt points du PIB et cinq fois le budget d'investissement, le tout sans être utilisé dans des projets d'investissements ».
Et d'ajouter : « Aujourd'hui, le budget de l'Etat représente 46% du PIB (majoritairement salaire, intérêt de la dette qui va atteindre 16 milliards de dinars l'année prochaine et compensation) », ce qui est exorbitant selon lui. Chose qu'il avait mis en relief dans un post Facebook.


Il a dénoncé dans ce cadre un problème de crédibilité de l'Etat qui n'arrive plus à s'acquitter de ses dus et il est en train de retarder les échéances de remboursement, ce qui pose un problème encore plus important : celui de la solvabilité de l'Etat.

Lors de la publication des projets de la Loi de finances, l'expert-comptable a été très virulent sur Facebook. Dans un post moqueur, M. Ben Salah a indiqué : « L'Etat est arrivé en fin à recenser sa masse salariale. On a seulement 644.872 fonctionnaires, sans compter les 200.000 supplémentaires des entreprises publiques. La masse salariale symbolique va atteindre seulement 20.118 millions de dinars en 2021, soit uniquement 16,5% du PIB de 2021, ce qui représente selon lui des frais de salaires de 55 millions de dinars ».
Et de souligner que le revenu individuel moyen par fonctionnaire est de 31.200 dinars brut par an, soit 2.600 dinars brut par mois et 1.600 dinars nette par mois. Le tout alors que tous les secteurs vitaux de l'Etat ont un manque flagrant de compétences et main d'œuvre qualifiée, outre une dégradation flagrante de leurs services.


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