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La bataille des bâtards !
Publié dans Business News le 10 - 11 - 2020

Le message d'une actrice-influenceuse-starlette des réseaux a beaucoup fait réagir aujourd'hui. Nous ne pouvions passer outre. Si on l'accuse d'emblée de vouloir faire parler d'elle – buzz ou pas – la dame est courageuse. Il faut l'être pour oser aborder ce genre de sujet qui fâche, dans ce pays où les choses simples de la vie sont souvent martyrisées et teintées de honte.
Au-delà du buzz et indépendemment du sérieux de cette annonce, la jeune dame soulève un sujet d'une importance capitale qui mérite que l'on s'y intéresse sérieusement. Celui des mères célibataires et du sort réservé à leur progéniture.

Nul ne peut l'ignorer, nous sommes un pays faussement conservateur, hypocritement religieux et horriblement moralisateur. Tout ce qui sort du dogme préalablement établi, poli et imposé comme norme sociale est malvenu. Oui, nous refusons de reconnaitre les enfants nés hors mariage car nous refusons d'assumer le fruit du sexe pratiqué hors mariage. Pourtant, Dieu sait que nombreux sont ceux à le pratiquer.
Mais laissons Dieu en dehors de ça. La religion, si on veut la mêler à toutes les batailles, n'a aucune place à jouer ici. Il s'agit de pures normes sociales et de cadre juridique désuet et tellement oppressant.

En Tunisie, la loi ne reconnait pas les enfants nés en dehors du cadre du mariage. Aucun texte spécifique ne règlemente le statut de mère célibataire, permettant aux enfants nés « en dehors du cadre légal » de jouir des mêmes droits que les autres enfants reconnus par la loi.
Un joug intenable qui oblige les mères célibataires à vivre en marge des schémas socioculturels et légaux de la société tunisienne, les mettant face à de nombreuses difficultés. Difficultés qui font que parfois – ou même souvent – elles se retrouvent face au choix cornélien d'abandonner leurs enfants. Enfants abandonnés à la famille ou à des structures d'accueil, parfois même dans des cas plus extrêmes, nouveau-nés assassinés par leur génitrice car « non acceptés » par une société dans laquelle ils n'auront aucune place. La mère - victime à son tour - préfère donc tuer son enfant afin de le protéger et de se protéger elle-même du monde.

La bataille de ces jeunes enfants qui n'ont rien demandé au monde commence dès la naissance. Mais la « bataille des bâtards » est une lutte incomprise et peu glorieuse car ils partent déjà avec un handicap de taille. Au lieu de penser à ces enfants qui sont privés de tout, alors qu'ils n'ont rien demandé, on préfère se focaliser sur ce que les parents ont fait avant leur mariage. Une vie sexuelle, souvent peu assumée, et dont ils devront avoir honte vis-à-vis d'une société qui ne cessera de le leur faire rappeler.
Cette honte est perceptible dans le message même posté aujourd'hui par la jeune actrice. Si elle essaye de sensibiliser, elle n'a pas hésité à s'excuser. S'excuser car elle estime « avoir fauté », espérant que d'autres « ne commettront plus cette faute après elle ». S'excuser aussi car « elle a attendu qu'un homme l'épouse, comme il a promis de le faire, mais qu'il a failli à sa promesse ». Un message, certes courageux, mais qui porte en lui seul tout le point des stigmates auxquels on ne pense même pas.

Oui car, en effet, l'alcool, l'homosexualité et les relations sexuelles et les enfants nés hors-mariage représentent « les manifestations les plus criardes d'une société pervertie et au bord du déclin ». C'est ce que nombreux pensent du moins.
La peur que la société abrite désormais, et sans que cela ne dérange personne, des « bâtards » (enfants nés hors mariage), des « pervers sexuels » (homosexuels), « des femmes sans vertu » (femmes ne vivant pas sous le joug d'un mari-père-frère, est une phobie collective partagée par de très nombreuses personnes. Peur aussi de ceux qui appellent à instaurer des libertés individuelles considérées, aujourd'hui encore, de l'ordre du tabou. Les tabous ont la vie dure et les lois consacrant des libertés pourtant élémentaires font face à un chemin long et tortueux.
Oui car, ce n'est jamais le bon moment. Le bon moment pour instaurer l'égalité de l'héritage, protéger les parents célibataires, garantir les libertés sexuelles, celles de religion et de croyance. Tout ceci est loin d'être une priorité. Pourquoi devrions-nous en parler alors que le pays fait face à une pandémie, qu'il souffre d'une crise économique alarmante, que le chômage fait des ravages et que les politiques s'entretuent ? Tout ceci attendra, inutile de remuer le couteau dans la plaie.

Il n'y a qu'à espérer que l'histoire personnelle d'une jeune actrice - future mère célibataire sur le point de donner la vie - fasse un peu réfléchir et relance un tant soit peu le débat. On n'est jamais trop optimiste…


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