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2020 annus horibilis. Quid de 2021 ?
Publié dans Business News le 28 - 12 - 2020

Nous fêtons cette semaine le départ de l'année 2020. Une des pires années que l'humanité a vécues.
On pourra gloser longtemps sur ce verdict en disant que c'était pire sous les guerres mondiales, par exemple. Cela est vrai, mais c'est la première fois, dans l'Histoire des peuples, depuis que l'on a commencé à écrire l'Histoire, que l'humanité toute entière est au même moment au devant d'une telle pandémie, d'une telle crise économique, d'un tel désastre. Aucun pays n'y a échappé. Tous confinés, tous menacés, tous appauvris.
Dans ce mélodrame, la Tunisie s'en sort plutôt bien. Notre situation n'a rien à voir avec celle de la Syrie ou du Liban. Le nombre de cas et le nombre de morts restent au dessous de la moyenne mondiale, nous arrivons malgré tout à nous en sortir en dépit de toutes les crises économiques et sanitaires subies durant cette année à mettre, au plus tôt, dans les oubliettes.
Pouvions-nous faire pire ? Oui ! Notre situation aurait été pire si le personnel de la Santé publique n'était pas là pour affronter le virus. Notre situation aurait été pire si le gouvernement d'Elyes Fakhfakh n'avait pas pris les mesures économiques urgentes pour sauver les entreprises et les personnes en situation précaire. Notre situation aurait été pire si la Banque centrale de Tunisie n'avait pas réduit son taux directeur.
Pouvions-nous faire mieux ? Oui ! Notre situation aurait été meilleure si la Santé publique avait plus de moyens humains et matériels. Notre situation aurait été meilleure si le gouvernement Mechichi avait pris des décisions courageuses pour aider les entreprises et les nécessiteux. Notre situation aurait été meilleure si la Banque centrale avait réduit plus rapidement et plus significativement son taux directeur.
Comme vous le voyez, il n'est pas aisé d'établir le bilan d'une année comme celle-ci. Tout dépend d'où l'on se positionne. Ce que l'on peut faire, en revanche, c'est tirer les leçons des échecs et des manquements dans l'objectif de rattraper le coup en 2021. Cela reste possible.

Pour avoir une idée de ce que nous pourrions faire, et pour que 2021 ne soit pas pire que 2020, il est important de voir ce que les autres pays ont réalisé de bien.
En Chine, premier pays à être frappé par la pandémie, on a mis en œuvre des plans de relance qui ont sauvé l'économie au point que l'on s'attend (miracle !) à une croissance positive pour 2020.
Aux Etats-Unis, la FED a mis la main à la poche, tout comme le gouvernement qui a émis des chèques aux ménages. Résultat : la croissance est de l'ordre de 33% au 3ème trimestre.
En Europe, on a oublié l'orthodoxie budgétaire, on a oublié la règle de l'endettement qui ne doit pas dépasser le PIB et on a oublié les plafonds des taux d'inflation. Dans certains pays, on a même distribué des chèques aux ménages dans l'objectif de relancer la consommation. Résultat : l'Europe s'apprête à se remettre sur pied pour une année 2021 très probablement meilleure que 2020.
Quid de tout cela en Tunisie ?

Chez nous, tout ce qui précède ressemble à du chinois. Sur le plan économique, aucun plan de relance, aucune vision sur le moyen-terme, aucun débat public sur un plan d'aides aux entreprises (sans qui il n'y ait ni nouveaux emplois, ni croissance). Pire, l'Etat (via l'impôt et la CNSS) harcèle ces entreprises pour payer leurs dus, sans se soucier de leur pérennité.
Sur le plan de la santé, les médecins sont partis par milliers cette année vers l'Europe et l'Amérique du Nord sans que l'Etat ne mette une stratégie pour retenir ces compétences. Pourtant, force est de rappeler que ce même Etat a dépensé des centaines de milliers de dinars pour la formation de chacun d'entre eux.
Que faire ? Tirer les leçons des autres pays, pardi ! Oublier l'orthodoxie budgétaire et pousser la Banque centrale à mettre la sienne en sourdine. Pousser les entreprises à recruter en leur donnant de quoi souffler ou, au minimum, en desserrant l'étau du fisc et de la CNSS. Pousser les citoyens à consommer (tunisien).
Ce qu'il faut faire, en somme, c'est un véritable plan de relance mis en œuvre par le gouvernement.
Or plutôt qu'un plan de relance, nous sommes en train de nous bagarrer les uns avec les autres. Le feu est devant la maison et nos politiques sont en train de se chamailler. On parle d'une initiative de l'UGTT pour le sauvetage politique et personne ne parle d'une initiative pour le sauvetage économique.
C'est au gouvernement, et uniquement au gouvernement, de jouer la locomotive et de mettre sur le devant de la scène un projet de plan de relance. C'est au gouvernement donner le la et de pousser les partis et le parlement à parler de ce plan de relance.
Au lieu de nous occuper de l'essentiel (éteindre le feu devant la maison), on est occupés par les chamailleries de Makhlouf et Moussi et de Saïed et Ghannouchi. Et ce sont ces chamailleries qui jouent la locomotive de l'actualité politique dans le pays, alors que ce sont nos problèmes économiques qui doivent être notre préoccupation première.

2020 était une annus horibilis (année horrible), c'est un fait, même si la Tunisie s'en tire mieux que plusieurs autres pays. Il ne tient qu'à nous pour que 2021 soit une annus mirabilis (année merveilleuse) dès lors qu'on remettra de l'ordre dans nos priorités et que l'on distinguera l'essentiel du superflu. A défaut, l'année 2021 risque d'être pire que 2020 ou, au mieux, identique.

Meilleurs voeux pour une bonne année 2021. Nous en avons tous besoin !


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