La question qui taraude les internautes au lendemain du vote de confiance du gouvernement Mechichi II est si le président de la République peut opposer un véto devant les nouveaux ministres. Dans la réunion du lundi 25 janvier du conseil de la sécurité, Kaïs Saïd a manifesté sa désapprobation et a déclaré lui-même qu'il y aurait quatre personnes qui ne méritent pas d'être au gouvernement. Un pour suspicion de corruption et trois autres pour conflit d'intérêt. Que peut faire Kaïs Saïed ? L'article 89 de la constitution mentionne que « Le Chef du Gouvernement et les membres du Gouvernement prêtent, devant le Président de la République, le serment suivant : « Je jure par Dieu Tout-Puissant d'oeuvrer avec dévouement pour le bien de la Tunisie, de respecter sa Constitution et ses lois, de veiller à ses intérêts et de lui être loyal.» Le président de la République peut donc refuser d'organiser la cérémonie de prestation de serment ce qui a pour effet de véto. Est-ce constitutionnel ? Seule la cour constitutionnelle peut se prononcer et dire si le président de la République a le droit, ou non, d'opposer un tel véto. Il n'y a en effet rien dans la constitution qui prévoit un tel cas. Vu l'inexistence d'une cour constitutionnelle, il n'y a que le président de la République qui peut se prononcer de la constitutionnalité d'un tel acte. En clair, le président de la République est dans une position de juge et partie. Que fera-t-il ? Tous les yeux sont braqués sur le palais de Carthage pour savoir si Kaïs Saïed va rester fidèle à ses propos de lundi dernier et aller jusqu'au bout de ses idées en refusant que des personnes suspectes (à ses yeux) soient titulaires de portefeuilles ministériels. Si le président refuse un gouvernement qui a obtenu le vote de confiance du parlement, ce serait une véritable première à inscrire dans l'Histoire. A lire également Remaniement – Tout sur la plénière du vote de confiance
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