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Les dirigeants ont oublié qu'ils ont des comptes à rendre
Publié dans Business News le 27 - 02 - 2021

La terre tourne pendant que ses Hommes valsent. Les idées tourbillonnent, les initiatives foisonnent, et les principes universels, même de façades, ne font désormais plus partie des habillages moraux dont on se vêtaient par le passé. Ne compte plus que le pouvoir avec pour unique finalité son exercice et ses avantages. L'individualisme est en passe de gagner son combat contre la bienveillance et l'humanisme. Chacun pour soi, et tous pour eux.

En préambule nous apprenons que notre journaliste vidéaste, Marwen Shili alors qui couvrait, à Tunis, la marche d'Ennahdha présentée comme pacifiste, vient d'être agressé par cinq personnes qui disent appartenir au comité d'organisation d'Ennhada. Ils ont empêché notre journaliste de filmer, en le bousculant, le molestant, l'isolant, et l'insultant. Il ne serait par ailleurs pas le seul, d'autres confrères ayant subi le même traitement. Toute notre solidarité va à ces guerriers de l'information, qui au prix de leur intégrité physique parfois, trop de fois, se battent pour la conscience qu'ils ont de leur devoir, celui d'informer, celui du droit de chacun à savoir. Merci à eux, merci pour eux qui nous rappellent pourquoi on se bat, pourquoi on écrit, et que ceux qui pensent intimider soient certain d'une chose, notre quête n'en est que renforcée. L'obscurantisme rencontrera sympathiquement notre encre noire sur une page blanche. #soutienetmerci

Nous ne commencerons pas ce trip sans souhaiter préalablement un prompt rétablissement à l'ancien Chef du Gouvernement Tunisien, Habib Essid, victime d'un AVC, en direct lors de l'émission « Paris-Tunis » en duplex sur Wataniya 1 et France 24, hier vendredi. Il a immédiatement été transporté à l'hôpital militaire de Tunis, où il est toujours en réanimation. Habib Essid a été le premier chef du gouvernement sous la présidence de feu Béji Caïd Essebsi en février 2015 avant d'être remplacé par Youssef Chahed à l'été 2016. #téléréalité

Le même jour et plus tôt dans la journée, le tout nouveau président américain, Joe Biden, a fait déclassifier un rapport des services de renseignement américains qui conclut à la culpabilité du Prince héritier saoudien, Mohamed ben Salman, SBS, dans l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi le 2 octobre 2018 au consulat d'Arabie Saoudite à Istanbul. Le rapport nous dit que SBS « a validé » l'opération pour « capturer ou tuer » celui qu'il considérait comme « une menace pour le Royaume » en ayant recours « à des mesures violentes si nécessaire pour le faire taire ». Le rapport nous dit également que Trump avait connaissance de cette implication. Mais l'âme est bien trop légère face à la raison des pétrodollars. #unemesuredeuxpoids
Cet assassinat où l'homme fut démembré et découpé sans que son corps ne soit jamais retrouvé, a donné lieu à un procès en Arabie Saoudite qui restera dans les annales des farces judiciaires. Cinq fusibles condamnés à mort, et trois à la prison. Et comme il reste un peu de morale, et qu'on ne coupe pas ses bras armés, les peines capitales ont été commuées. Parce qu'en Arabie Saoudite, on est soucieux des droits humains. Quelques voix se sont alors élevées, bien vite tues par des contrats d'armements à profusion et un pétrole qui coule à flot. On ne badine ni avec les armes ni avec l'énergie, qui comme l'amour rendent aveugle sur les qualités de l'acheteur et la morale du producteur. En Arabie Saoudite, on peut financer un islam mondial rigoriste, on peut tuer ses opposants dans ses consulats à l'étranger, on peut s'interroger sur le fait de savoir si la femme a une âme, parce qu'en Arabie Saoudite on fait tourner l'industrie mondiale de l'armement et les moteurs de nos voitures pour partir en week-end. #separatisme

En Birmanie qui n'en finit pas d'en finir avec sa démocratie depuis le coup d'état militaire du 1er février dernier, le peuple manifeste. Et des gaz lacrymogènes, la police est passée aux balles en plastique. On arrête les manifestants à tire-de-bras parce qu'on n'ose plus museler à tirs réels. Et tant pis si dans les arrestations, il y a en plus des journalistes qui font leur travail d'information. La lutte pour préserver son pouvoir ne se fait pas dans le détail, ni dans la nuance. Et encore moins dans la finesse. Mais toujours dans le silence complice du Monde. Et pourtant, c'est d'une voix tremblante que le représentant Birman à l'Onu a demandé aux 192 autres de l'institution « un besoin de l'action la plus forte de la communauté internationale pour immédiatement mettre fin au coup d'Etat Militaire, mettre fin à l'oppression du peuple innocent et rendre le pouvoir de l'Etat au peuple ». L'Assemblée Générale a applaudi, les Etats-Unis ont promis « des conséquences », et Londres interdit de séjour sur son sol 25 responsables birmans. Parions que la junte militaire désormais au pouvoir sera sensible à ces applaudissements, et émue de ne plus pouvoir aller aux Black Friday de Regent Street à Londres. #unpoidetpasdemesure

En Arménie, depuis le cessez-le-feu imposé par la Russie le 9 novembre 2020, l'armée et son chef d'état-major demandent le départ du Premier ministre et de tout son gouvernement pour avoir ratifié ce qu'ils qualifient d'une défaite honteuse dans la guerre menée contre l'Azerbaïdjan pour le contrôle du Haut-Karabakh. Et en plus du président arménien, et de toutes l'opposition, c'est désormais l'armée qui prend position contre le Premier ministre Pachinian qui avait été porté à ce poste par la révolution de velours de 2018. Le Parlement est désormais barricadé, et toute l'opposition siège autour pour demander une réunion d'urgence des députés afin de voter la destitution du Premier ministre et de nommer en ses lieu et place Vazgen Manoukian, ancien ministre de la Défense entre 1992 et 1993, actuel rassembleur de l'opposition, et toujours grand démocrate devant l'Eternel. Mais que devant l'Eternel. #velourélimé

Pendant ce temps-là en Tunisie, deux têtes de l'exécutif s'écrivent en pleins et déliés, pendant que la troisième déploie sa stratégie pour conserver la main sur son parti, Ennahdha. La démocratie est désormais tellement bien implantée que les dirigeants ont oublié qu'ils auront des comptes à rendre au moins au peuple, puisque la conscience ne fait manifestement plus partie de ce qui guide l'action. En guise d'action, le peuple assiste impuissant à une crise politique majeure dans un système, celui de la seconde République, qui n'est pas au bout de ses limites, mais les a dépassés. Pas de vision, pas de stratégie, même pas de vaccins, aucune communication, plus personne ne se croit obligé à rien. La seule contrainte est de conserver le pouvoir. Pour faire quoi ? Pourquoi faire ? L'énigme reste entière, les promesses électorales sommeillent dans les oubliettes des urnes. Les entrepreneurs sont appelés à se débrouiller dans un système que plus personne ne maîtrise, où l'informel est en passe de leur damer le pion. Le peuple dans sa globalité est appelé à attendre parce que Carthage ne s'est pas faite en un jour, et pour qui la débrouille, là-aussi, est en train de surpasser l'Etat qui n'a plus rien de Providence. Un sursaut fera réagir, c'est ainsi que s'écrit l'Histoire. Viendra-t-il de la rue ou des gouvernants, la question reste posée tout comme l'espoir permis.
Par qui, comment, et pourquoi la fin de la récréation politique sera enfin sifflée ? Celui qui agira à la résolution de cette triple équation dans le sens d'une Tunisie meilleure sera à la hauteur de son Histoire. En attendant, nous continuerons à subir les sornettes qui n'alimentent que notre quotidien. #ihaveadream

C'est la fin de ce trip, c'est la fin de la semaine, vous pouvez éteindre vos smartphones.


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