Des rumeurs ont circulé sur la baisse des prix des véhicules cinq chevaux, chose à laquelle Mehdi Mahjoub, porte-parole et membre du bureau exécutif de la Chambre syndicale des concessionnaires et constructeurs automobiles et directeur général d'Alpha Hyundai Motor, a apporté ce lundi 15 mars 2021 certaines précisions. Au micro de Rim Lengliz dans son émission Smart Conso sur Express FM, M. Mahjoub a expliqué qu'il s'agit encore d'une simple proposition formulée par la Chambre syndicale des concessionnaires et constructeurs automobiles, l'objectif étant de minimiser le gap actuel entre le prix de la voiture populaire et de son équivalente en 4 ou 5 chevaux. « Aujourd'hui nous avons la même vision avec le ministère du Commerce en ce qui concerne la nécessité de réviser les taxes en vigueur afin de limiter cette pression et pour que les prix d'un véhicule et de sa version populaire se rapprochent », a affirmé M. Mahjoub, en soulignant que «les taxes sur l'acquisition de nouveaux véhicules sont très élevées en Tunisie et que le minimum à payer, hors voiture populaire, est de 43% entre droits de consommation et TVA, contre seulement une TVA de 7% pour la voiture populaire ». Et de rappeler dans ce cadre qu'en 2019, le gouvernement avait décidé de baisser les droits de consommation sur la voiture populaire de 10% à 0% et la TVA de 13% à 7%.
Pour la concrétisation de cette proposition, Mehdi Mahjoub a expliqué qu'il faudra qu'elle soit formulée par le ministère du Commerce lors d'un conseil ministériel, qu'elle soit adoptée par ce conseil, puis cette loi doit être approuvée par l'ARP, dans une Loi de finances complémentaire ou une Loi de finances à titre d'exemple. Cette décision pourrait avoir un impact sur les recettes collectées de l'Etat d'où la nécessaire approbation du ministère des Finances, a-t-il noté.
En effet, M. Mahjoub a précisé que la différence de prix entre une voiture 5 Ch et une voiture populaire est devenue très conséquente, de 15.000 à 20.000 dinars de taxes uniquement, d'où l'engouement qui a suivi pour la voiture populaire, qui a créé une pression sur les concessionnaires et sur le ministère du Commerce. En 2019, la base des bénéficiaires de la voiture populaire s'est élargie. Avant était éligible celui qui payait des impôts d'un montant inférieur ou égal à 5.000 dinars par an. Aujourd'hui, cet avantage englobe ceux qui sont rémunérés jusqu'à dix fois le Smig, ceux qui touchent 3.800 à 4.000 dinars par mois. Ainsi, une grande partie des Tunisiens sont devenus éligibles à bénéficier de cet avantage, ce qui a créé cette pression sur la demande. Donc, les concessionnaires proposent de rapprocher les prix des véhicules populaires avec les véhicules normaux de petites cylindrées ne dépassant pas les 1,2 litre. L'objectif étant de limiter le gap et l'attente du consommateur qui atteint parfois jusqu'à cinq années pour acheter le véhicule qu'il désire.