Le fonds de la Dignité a besoin, dans les plus brefs délais, d'un siège officiel équipé de tous les moyens logistiques et humains. C'est ce qu'a indiqué le président de l'Assemblée des représentants du peuple Rached Ghannouchi, dans un courrier adressé au chef du gouvernement Hichem Mechichi, daté du jeudi 8 avril 2021 et l'appelant à intervenir au plus vite. Cette demande intervient suite aux recommandations de la commission parlementaire des blessés et martyrs de la révolution.
Créé en vertu de la loi de Finances de 2014 et conformément aux dispositions de l'article 41 de la loi organique n° 2013-53 du 24 décembre 2013 relative à l'instauration de la justice transitionnelle et son organisation, ce fonds prévoit l'indemnisation des victimes des violations et de la dictature, conformément aux dispositions des articles 10, 11, 12 et 13 de la loi organique sur la justice transitionnelle. Quant au budget, il est composé en partie des recettes du Budget de l'Etat provenant des décisions établies par la commission d'arbitrage et de réconciliation de l'Instance Vérité et Dignité (IVD), alors que les fonds qui lui sont alloués dans le budget de l'Etat s'élèvent à dix millions de dinars.
Janvier 2021, l'ancien bâtonnier Abderrazak Kilani et président de l'Instance générale des martyrs et des blessés de la révolution et des opérations terroristes, avait révélé que près de 30.000 personnes sont concernées par les dédommagements alloués par le Fonds de la dignité, chargé de compenser les victimes de la tyrannie. Il a précisé que cela revient à une somme totale de 3 milliards de dinars. Or, l'Etat n'a pas les moyens de payer cette somme, d'où la campagne d'appel aux dons lancée.