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Pardon d'avoir touché à la reine Abir
Publié dans Business News le 09 - 06 - 2021

Décision révolutionnaire prise hier mardi 8 juin 2021 par le conseil de la justice judiciaire. Plus aucun juge ne sera détaché auprès des services de la présidence de la République, ni ceux de la présidence du gouvernement. Une décision courageuse signée par la présidente du conseil, Malika Mzari, qui mettra fin à une porosité dangereuse qui existait entre les pouvoirs exécutif et judiciaire. Les juges ont, eux aussi, des ambitions. Certains recherchent le confort d'une planque professionnelle dans une administration qui leur épargnerait la pénibilité du travail dans un tribunal. D'autres voient plus loin et se rêvent en place dans des postes politiques et souhaitent devenir ministres ou ambassadeurs. Quel meilleur tremplin pour cela que de se rapprocher des décideurs au niveau de l'exécutif pour mettre ce dessein en application ? La décision prise par le conseil de la justice judiciaire est un tournant important dans la vie juridique tunisienne car elle permet de consacrer, par une simple disposition, l'indépendance de la justice, élément essentiel pour que celle-ci puisse faire correctement son travail.
Sans une justice indépendante, performante et impartiale, aucun progrès ne verra le jour dans notre pays. La pérennité de cette expérience démocratique ne peut être assurée sans la contribution de la justice. Pendant des années, Il y avait des juges corrompus et d'autres honorables qui se livrent bataille au sein des structures de la justice. Aujourd'hui, il est temps de faire en sorte que ce soit le système qui garantisse l'intégrité des juges et qui empêche toute dérive. C'est dans cette case que l'on peut classer la décision du conseil de la justice judiciaire.

En attendant, les tribunaux de la manipulation et des petits jeux existent encore. Toute l'animosité que l'on peut avoir envers un homme comme Nabil Karoui ne justifie pas que ses droits soient violés devant un juge tunisien. Pourtant, beaucoup se délectent de ses déboires, parmi les partisans d'autres formations politiques, mais nous y reviendrons. Nabil Karoui fait partie du pouvoir en place à travers Qalb Tounes, il endosse donc une responsabilité politique dans la situation désastreuse du pays. Nabil Karoui n'a pas tenu sa promesse de ne jamais s'allier avec les islamistes. Nabil Karoui a permis à Rached Ghannouchi de devenir président de l'Assemblée. Il existe aussi des enregistrements fuités dans lesquels il déclare des monstruosités et montre qu'il ne recule devant rien. Tout cela ne justifie pas que les droits de la défense soient violés. Tout cela ne justifie pas que l'on demande à un prisonnier de signer un papier antidaté pour prolonger sa garde à vue. C'est une honte.

La honte est un mot qui est revenu à plusieurs reprises quand les partisans du Pari destourien libre (PDL) se sont acharnés contre un point de vue publié sur Business News par Nizar Bahloul. La quantité d'immondices reçues par le journal nous a rappelé les jours sombres de la Troïka. Certains d'entre nous ont même été menacés par des membres officiels du PDL. Sans compter, évidemment, le flot d'injures et le torrent d'insultes qui effleurent rarement le fond du sujet et qui se concentrent sur l'intégrité de l'auteur et du journal.
C'est qu'il ne faut pas toucher à la reine Abir et il ne faut jamais oser la critiquer, sinon c'est toute la smala du quatrième rang des cellules locales du RCD qui va se mobiliser. Ils nous rappellent d'ailleurs à quel point les porteurs d'écharpes mauves pouvaient être bruyants, bêtes et méchants. Ils ne se rendent même pas compte que les dirigeants du RCD de l'époque les méprisaient profondément. Ils ne se rendent pas compte, aujourd'hui, du ridicule dans lequel ils baignent. Pour ce qui est des autres fans, qui n'avaient rien à voir avec les cellules locales, le désespoir, l'inquiétude, la peur légitime des islamistes, les ont poussés à élire la dame comme unique et seule sauveuse du peuple. Et ils déballent tout ce pathos dans un flot d'abjectes injures envers tous ceux qui osent, ô blasphème, émettre la moindre critique, même toute gentille, à l'encontre de la future sauveuse. La béatitude avec laquelle ils regardent leur déesse Abir les aveugle et ils sont prêts à tout justifier, à tout admettre et ensuite à attaquer les autres.
C'est grâce à la démocratie que Abir Moussi peut faire tout ce spectacle. Quand Abir Moussi, au lendemain de la révolution, avait été agressée et que ses conférences de presse et communiqués étaient boudés, c'est sur les colonnes de Business News qu'elle a pu s'exprimer, car il s'agit d'une question de principe. On ne peut se taire quand la dame est agressée, on ne peut rester immobile quand son droit à l'expression est confisqué. Mais souvent, avec les gens pleins de certitudes comme ses fans, on ne comprend pas le principe et on ne saisit pas la nuance.
Le principal attribut de sa majesté Abir, selon ses aficionados, c'est qu'elle est anti-islamiste. Ceci est vrai mais insuffisant. Détester un camp politique, militer contre lui, ne veut pas dire admettre tout ce qui vient de son opposant. L'ennemi de mon ennemi est mon ami n'est pas une stratégie, même pas une tactique. Et puis, s'il ne s'agissait que de cela. Kaïs Saïed, aussi, est anti-islamistes et il est président de la République de surcroit, pourquoi les fans de Abir Moussi ne le soutiennent pas ? Abir Moussi n'a pas et ne peut pas avoir le monopole de la lutte contre les islamistes et l'obscurantisme.

Etre anti-islamiste ne suffit pas pour redresser le pays et réparer ce qui a été cassé. Et ce ne sont certainement pas le tact et la finesse des cohortes pendues aux pieds de Abir Moussi qui nous y aideront. Elle-même, par ses invectives contre les médias, contre les autres partis progressistes qu'elle avait accusés de traitrise, donne le ton et dirige les attaques. Jamais elle ne condamnera les attaques de ses fans, jamais elle n'essayera de tempérer leurs violents agissements, tout comme font les islamistes d'ailleurs. Les dirigeants ne disent rien et laissent libre cours aux comportements de leurs « brebis » tout en prenant soin, à chaque fois, de bien pointer la cible. Il semblerait que la guerre soit déclarée avec les médias et tous ceux qui osent la critiquer.
Par le hasard du calendrier, le président de la République française, Emmanuel Macron a été agressé hier. Devant l'Assemblée, le Premier ministre Jean Castex a dit « La politique ça ne peut en aucun cas être la violence, l'agression verbale, et encore moins l'agression physique […] J'en appelle à un sursaut républicain, nous sommes tous concernés, il en va des fondements de notre démocratie ».
Etonnante adéquation entre ses propos et la situation en Tunisie, où des partis ne font de la politique qu'en usant de violence et d'agressions.


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