L'analyste économique et universitaire, Abdelkader Boudriga a déclaré, ce mercredi 18 août 2021 sur les ondes d'Express FM, que l'accumulation du déficit budgétaire de l'Etat durant 10 ans a créé une situation financière complexe en Tunisie. Abdelkader Boudriga a indiqué qu'à ce niveau, deux solutions s'imposent : soit par le recours à l'endettement, interne ou externe, soit par la création monétaire. Il a aussi expliqué que le taux d'inflation devient préoccupant lorsque la vitesse de la croissance de la quantité monétaire dépasse l'activité économique en précisant que cette dernière ne peut être maitrisée que par la Banque centrale en déclarant que : « le taux d'inflation en Tunisie a enregistré une augmentation au cours du dernier mois de juillet ». Concernant l'endettement extérieur, Abdelkader Boudriga a indiqué que cette option est conditionnée par la mobilisation des bailleurs, notamment le FMI. A propos de l'endettement interne, l'économiste a précisé que cette option produira nécessairement un effet d'éviction en expliquant que « le rôle des banques s'orientera vers le paiement des dépenses de l'Etat au lieu de financer les entreprises et la création de richesses ». Ainsi, selon Abdelkader Boudriga, « la quantité de monnaie utilisée pour le paiement des dettes et non intégrée dans l'économie, évitera l'augmentation du taux d'inflation puisqu'il s'agit d'une solution : neutre, mais surtout provisoire, trois mois seulement ».
Abdelkader Boudriga a déclaré que cette solution est ingénieuse mais il faut prévoir la régularisation de la situation économique surtout en absence de pression, puisque la prochaine dette à payer est prévue pour le mois d'avril 2022. Il a aussi estimé que l'endettement était systématique au sein de l'Etat pour assurer ses dépenses mais certaines n'avait aucun sens, notamment l'accord avec le FMI en 2012 malgré l'absence du besoin. Abdelkader Boudriga a conclu que les évènements du 25 juillet 2021 devraient prévoir une mise au point des salaires publics ainsi qu'un renouveau économique national suite à ce déficit budgétaire qualifié « d'énorme ».