Imed Hammami a affirmé qu'il a découvert la décision de son gel au sein du mouvement Ennahdha dans les médias. « Ceci vous donne une idée sur la façon dont sont gérées les choses au sein d' Ennahdha et sous la très longue présidence de Rached Ghannouchi », a-t-il ajouté. Invité par la radio IFM, Imed Hammami a expliqué qu'aucune décision disciplinaire ne peut être appliquée qu'après la tenue d'une réunion de la commission du règlement intérieur. « Je reste élu lors du congrès comme membre du conseil de la Choura ! Le président du mouvement ne peut pas annuler cela. Le gel doit être présenté devant le bureau exécutif par le président du bureau politique. Rached Ghannouchi n'a pas respecté cela et a pris une décision de façon unilatérale ! Ceci porte atteinte au mouvement Ennahdha et au rendement de son président ! Rached Ghannouchi demande gentiment à Rafik Badessalem d'arrêter les attaques envers le président de la République, mais publie un communiqué affirmant que j'ai été gelé sans même me prévenir ! Voici comment le parti est gouverné ! », a-t-il déploré. Imed Hammemi a, également, réaffirmé que l'échec du mouvement Ennahdha est celui de son président. « Le président du mouvement Ennahdha est responsable de la crise par laquelle passe le parti. Je l'ai toujours dit au sein des structures du parti… Je l'ai critiqué lui et non pas Ennahdha et c'est pour cela que je vois que la décision est infondée », a-t-il expliqué. « Le président du mouvement ne respecte pas le règlement. Il gère le parti comme bon lui semble… La situation est devenue claire depuis le 25 juillet 2021. Rached Ghannouchi est le premier responsable… Il s'est entouré de personnes qui lui ont fourni de mauvais conseils… Le président du mouvement a ciblé les compétences du parti et les a écartées… Ses conseillers, dont les capacités sont très limitées, ont joué le rôle de chorale du président et ont perpétré les mêmes pratiques », a-t-il révélé.
« Je n'ai pas dit que je soutenais le président de la République. J'ai dit qu'il était courageux et qu'il a assumé ses responsabilités face au blocage et à la crise. Je suis contre le retour à la situation d'avant le 25 juillet 2021… Le président de la République doit aller vers l'avant et trouver des solutions à la crise politique et économique », a-t-il affirmé. « Je ne pense pas que le 25 juillet 2021 visait le mouvement Ennahdha… Nous ne sommes pas d'accord avec la prolongation jusqu'à nouvel ordre mais nous devons lui laisser la chance de corriger la trajectoire et sauver la démocratie… La lutte contre la corruption doit bénéficier aux Tunisien, améliorer la situation économique et encourager l'investissement », a-t-il estimé. « Ce qu'a avancé Mohamed Ben Salem est vrai. Nous envisageons de créer un nouveau parti. Nous ne voulons pas nous ruer vers cela puisque nous aimons le mouvement Ennahdha et nous y restons attachés. Ce sont des valeurs telles que l'honnêteté, l'incorruptibilité et l'amour de la patrie, qui nous ont rassemblées… Celui qui a demandé des indemnisations est connu pour être le bras droit de Rached Ghannouchi. Il représente le système que nous combattons et qui s'est égaré de nos valeurs », a-t-il déclaré. « Je considère que s'en est finit de l'islam politique et de la carrière politique de Rached Ghannouchi ! Ennahdha est face à une occasion historique et le courant réformiste doit faire avancer les choses et ne pas attendre les décisions du président du parti. Ce qui m'importe est la Tunisie et les valeurs qui m'ont poussé à rejoindre Ennahdha… Le parti a dévié de ces valeurs mais nous pouvons nous rattraper… Il est vrai que nous partageons ces valeurs avec Kais Saied et le peuple voit cela en lui », a-t-il précisé. Imed Hammemi a, également, considéré que la création d'un comité de gestion de crise est une solution de bricolage. « Le mouvement Ennahdha n'a pas essayé d'envoyer des messages positifs envers la présidence de la République. Il n'y a pas eu d'approche innovante », a-t-il dit. Enfin, Imed Hammemi a estimé que le mouvement Ennahdha doit passer par une étape de prise de conscience afin de retrouver sa position politique sinon s'en est fini d'elle.