Le chef du bloc parlementaire de Qalb Tounes, Oussama Kehlifi, a répondu, mercredi 8 septembre 2021, à ses détracteurs qui ont vivement condamné les propos qu'il a tenus à la réunion de l'Union interparlementaire, l'organisation mondiale des parlements nationaux qui se tient à Vienne. Le député d'Ennahdha, Fethi Ayadi et Oussama Khelifi ont profité de l'évènement pour avoir une série d'entretiens avec le président du parlement autrichien, Wolfgang Sobotka et le président de l'Union interparlementaire, Duarte Pacheco, à propos de la situation en Tunisie et du gel de son parlement depuis le 25 juillet. Le député de Qalb Tounes, qui a évoqué une déviation institutionnelle et légale dangereuse, a même appelé à la constitution d'une délégation de parlementaires représentant différents pays pour effectuer une visite en Tunisie et constater la crise parlementaire causée par les annonces du président de la République appelant à une intervention pour redresser le pays et le remettre sur les rails du processus constitutionnel.
Sur Express FM, Oussama Khelifi a tenu à préciser qu'il a été invité à Vienne en tant qu'élu tunisien, statut que le gel du Parlement ne lui a pas ôté, et qu'il a pu s'y rendre car il se trouvait déjà à l'étranger. Il a aussi estimé qu'en faisant appel aux parlementaires étrangers il n'a fait que recourir à une institution qui a toujours accompagné le processus démocratique en Tunisie et qui a de tout temps soutenu les députés dans le monde. « Si on parle d'ingérence alors soyons cohérents, ce qu'on fait est de l'hypocrisie ! On peut décréter qu'on va vivre en autarcie et qu'on ne fera plus appel à l'étranger ni pour des financements ni pour rien du tout, sinon ce qui se dit est aberrant et n'a aucun sens. A ce que je sache je ne suis pas le premier à avoir parlé avec des parties étrangères. Depuis des mois, on voit des réunions se tenir ici et là et des ambassadeurs se relayer. Si on nous soustrait notre rôle et notre statut de député qu'on nous le dise ! », a-t-il ajouté.
Le député a aussi précisé qu'il n'est pas en fuite et qu'il se trouvait déjà à l'étranger avant le 25 juillet affirmant qu'il rentrera au pays quand les pressions arbitraires que subissent les députés et certaines personnalités et le harcèlement dont ils sont victimes auront cessé.