Plusieurs parmi les opposants de Kaïs Saïed appellent à la destitution du président de la République et à le faire juger pour les décisions qu'il a prises depuis le 25 juillet. Celui qui appelle le plus à cela est l'ancien président Moncef Marzouki qui multiplie les appels à la mobilisation de la rue pour déloger Kaïs Saïed du palais de Carthage et le traduire devant la justice. Un appel relayé par plusieurs pages Facebook, notamment islamistes.
Il se trouve cependant que cela n'est pas possible, puisque les opposants de Kaïs Saïed, qui crient sur tous les toits qu'il est impératif de respecter les textes de la Constitution, omettent l'article 87 de celle-ci. Dans cet article, il est indiqué : « Le président de la République bénéficie de l'immunité durant son mandat ; tous les délais de prescription et de déchéance sont suspendus à son encontre. Les actions peuvent reprendre leur cours après la fin de son mandat. Le Président de la République ne peut être poursuivi pour les actes accomplis dans l'exercice de ses fonctions. » Deux choses sont bonnes à rappeler, Moncef Marzouki a appelé clairement à voter pour Kaïs Saïed au second tour de la présidentielle de 2019. Le second point est que Kaïs Saïed, élu avec 2,7 millions de voix, continue à caracoler en têtes des sondages, alors que Moncef Marzouki, qui a peiné à obtenir cent mille voix à la présidentielle de 2019, tourne toujours autour de 2% de popularité.