Le dirigeant Attayar et ancien ministre des Domaines de l'Etat et des Affaires foncières Ghazi Chaouachi a condamné, mardi 23 novembre 2021, le contenu d'une conversation téléphonique tenue entre le président de la République Kaïs Saïed et le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, où le chef de l'Etat semblait se justifier auprès responsable américain. « En justifiant les raisons de la prise des mesures du 25 juillet, le président de la République est apparu comme s'il suppliait les Américains, alors qu'il devait fournir des explications à son peuple et non pas aux Américains », a-t-il affirmé en soutenant la présence d'ingérence étrangère dans les affaires tunisiennes.
Dans une interview accordée au micro de Zina Zidi dans l'émission Studio Shems, M. Chaouachi a estimé que les prérogatives annoncées par le chef de l'Etat via le décret 117 le 22 septembre dernier sont des pouvoirs dont il s'est emparé et non pas constitutionnels. Il a appelé aussi à la construction d'une démocratie saine. « La situation est grave et j'appelle le président de la République à faire un pas en arrière et revoir ses comptes. Il n'y aura pas de stabilité politique sans retour à la voie constitutionnelle », a-t-il assuré.
Concernant la situation actuelle en Tunisie, Ghazi Chaouachi pense que le mouvement Ennahdha doit s'excuser auprès du peuple tunisien, notant que la Tunisie doit être sauvée « parce qu'elle est menacée ». Dans le même contexte, il a dénoncé le refus de Kaïs Saïed de traiter avec les partis politiques et les organisations. « Il semble que le président de la République ne croit pas à la liberté d'expression, ni aux élites, ni aux partis politiques », a-t-il déclaré.
Notons qu'Attayar soutenait les décisions du chef de l'Etat du 25 juillet 2021 et qu'il a changé d'avis après la publication du décret 117 du 22 septembres 2021.