Le politicien et figure de l'opposition tunisienne, Ahmed Néjib Chebbi a publié un statut, ce dimanche 6 février 2022, pour revenir sur la décision du président de la République concernant la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature, appelant les Tunisiens et l'élite politique à s'opposer à cette décision avant qu'il ne soit trop tard. Ahmed Néjib Chebbi a assuré qu'il était tout à fait légitime de revendiquer la révélation de la vérité autour de l'assassinat du martyr Chokri Belaïd même après une dizaine d'années de silence et il était tout aussi légitime d'appeler à la réforme de la justice, « sauf qu'il n'est pas juste que Kaïs Saïed exploite ses revendications justes pour mettre la main sur le pouvoir judiciaire et achève son indépendance pour en faire son bras qui lui permettra de régner en maître absolu et ramener le pays au carré de la tyrannie », indique Ahmed Néjib Chebbi, rappelant que Kaïs Saïed avait déjà exploité la crise politique pour avoir la mainmise sur le pouvoir législatif.
« Ce qui encourage Kaïs Saïed dans sa démarche, c'est l'indifférence et le silence des élites. Ce silence n'est autre que complicité. J'appelle les consciences vives parmi les syndicalistes, les journalistes, les avocats, les ingénieurs, les médecins, les écrivains, les artistes, les politiciens à se libérer des contraintes de leurs appartenances pour défendre la liberté de la justice, avant qu'il ne soit trop tard », a-t-il conclu.
Rappelons que le président de la République s'est rendu tard dans la soirée du samedi 5 février au ministère de l'Intérieur, indiquant qu' « Un décret sera bientôt promulgué pour la dissolution du CSM. Ce conseil peut considérer qu'il fait désormais partie du passé. J'en ai déjà averti à plusieurs reprises ».