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Ukraine : l'hypocrisie des Occidentaux
Publié dans Business News le 28 - 02 - 2022

Ce qui est intéressant dans la guerre qui oppose la Russie à l'Ukraine, c'est de voir le traitement politico-médiatique occidental du sujet.
Des Etats-Unis à l'Europe, en passant par le Canada et l'Australie, on s'élève contre l'invasion russe et la violation de la réglementation internationale par Vladimir Poutine. En 48 heures, le président russe est élevé au rang de paria. Ici et là, on soutient la volonté du peuple ukrainien de rejoindre l'Union européenne et l'Otan. Souveraineté, disent-ils.
En quatre jours de guerre, Vladimir Poutine a déjà réussi trois choses. Il a dénudé l'hypocrisie éhontée des Occidentaux, il a démontré aux Ukrainiens qui veulent s'occidentaliser que l'Occident n'est pas prêt à se sacrifier pour eux et a remis la Russie, la grande Russie, au centre de l'échiquier mondial.
Cette hypocrisie des Occidentaux est visible dans toutes leurs déclarations et décisions et sur toutes leurs chaînes de télévision.
Ils s'élèvent contre l'invasion de l'Ukraine par les Russes, mais ils se taisent quand Israël envahit, chaque jour et depuis des décennies, les territoires palestiniens.
Ils qualifient de fallacieux les prétextes russes, mais ils oublient les mensonges ayant justifié l'invasion de l'Irak.
Ils disent que l'Otan ne peut pas défendre l'Ukraine, mais ils oublient que cette même Otan a défendu le Kosovo face à la Serbie et a détruit la Libye (avec un faire-valoir onusien).
Ils veulent fermer Sputnik et Russia Today (RT) sous prétexte qu'ils sont des médias mensongers et propagandistes, mais ils oublient que leurs propres médias font pareil dans l'autre sens.
Ils veulent confisquer les avoirs des oligarques russes dans le monde, sans démontrer un quelconque lien entre ces Russes richissimes et la guerre entreprise par leur président.
Ils injectent des milliards pour occidentaliser et « démocratiser » le monde, mais ils s'élèvent quand la Russie veut garder son pré carré limitrophe.
Ils parlent du droit des peuples à choisir leur propre destinée, mais ils bâillonnent et emprisonnent leurs propres peuples quand ils veulent être autonomes (coucou à nos amis catalans, écossais, corses ou québécois).
On peut aimer ou pas Vladimir Poutine, mais il a un mérite que les Occidentaux n'ont pas : il est cohérent dans sa politique. Sur le fond, aussi bien les Occidentaux que les Russes ont des visions hégémoniques et impériales. C'est juste les dénominations qui changent.

Pendant que Vladimir Poutine défend son pré carré et sa sécurité, que les Ukrainiens meurent et vivent l'enfer et que les Européens et les Américains s'inventent des prétextes pour ne rien faire, la Tunisie continue sa descente aux enfers.
Vendredi dernier, Kaïs Saïed a célébré ses sept mois de pouvoir total. Je lui dédie, ainsi qu'à ses sympathisants, le reste de la chronique pour voir ce qu'il a fait de concret durant ces 210 jours.
L'état de la Tunisie s'est-il amélioré depuis le 25 juillet 2021 ? Kaïs Saïed a-t-il commencé par respecter ses promesses ?
A l'inflation galopante, s'est ajoutée la pénurie de plusieurs denrées. Je vous préviens, nous en sommes encore au début.
Le peuple était uni contre la racaille de l'assemblée. Maintenant, le peuple est divisé en groupuscules : les pro et les anti-Saïed, les pro et les anti-islamistes.
Il a promis d'en finir avec la corruption et la spéculation. On les subit encore. Même que certaines mafias (comme celles des cigarettes) ont repris de plus belle et réussi à éliminer la concurrence des grandes surfaces.
Il a promis de ne jamais s'immiscer dans la justice. Les arrestations arbitraires ont été nombreuses, au-delà même des décisions judiciaires, comme celle de Noureddine Bhiri en résidence surveillée arbitraire depuis deux mois.
Il a promis de ne jamais être injuste. Il a interdit de voyage les uns et assigné à résidence les autres sans que l'on sache pourquoi. Il a ensuite fait lever ces mesures toujours sans raison aucune.
Il a promis d'apporter une nouvelle politique de la gestion politico-économique du pays. Il n'a fait que reproduire la même politique en plus mauvais.
Il s'interroge où sont passés les crédits antérieurs de la Tunisie, sous-entendant qu'ils ont été détournés au profit de quelques mafieux. Il se démène encore dans le dossier du FMI qu'il n'arrive pas à boucler pour obtenir un énième crédit et hypothéquer davantage l'avenir de nos enfants. Contrairement aux crédits souscrits sous l'ancien régime de Ben Ali, celui que s'apprête à prendre Kaïs Saïed va servir à alimenter le budget de l'Etat et non à servir à des projets d'investissement ou d'infrastructure.
Il a sali l'honneur de dizaines de personnes (les membres du gouvernement Mechichi II à qui il a refusé la prestation de serment, les assignés à résidence, les magistrats…), mais il n'a toujours rien trouvé pour les incriminer avec des dossiers solides.
Il a promis d'assainir le corps des magistrats. Il a dissous la composition hétérogène élue du Conseil supérieur de la magistrature pour la remplacer par une autre homogène et désignée.
Il refuse tout dialogue avec les partis, les médias et la société civile et il a refusé, pendant des mois, le dialogue avec les syndicats. Pourtant, rien ne peut se faire sans toutes ces composantes de la société.
Il a promis le retour des institutions en un mois, mais concrètement, les élections ne vont avoir lieu qu'un an et demi (inchallah) après son putsch.
Il parle du matin au soir des milliards de milliards soi-disant dérobés par les mafias, mais il ne dit jamais un mot des milliards de dinars dilapidés par les entreprises publiques et par les différents gouvernements.

Chers lecteurs, beaucoup parmi vous nous reprochent notre ligne éditoriale critiquant sévèrement Kaïs Saïed. Beaucoup parmi vous nous invitent à lui donner sa chance et à lui accorder un délai raisonnable (d'un an) pour lui permettre de réaliser ses promesses.
Le souci est qu'on ne peut pas taire tous ces manquements et toutes ces promesses non tenues et irréalisables. On ne peut pas se taire quand on voit que le pays, notre pays, est dans la mauvaise direction. On ne peut pas faire comme si on n'écoutait pas ce que nous disent les différents hauts fonctionnaires, les diplomates amis de la Tunisie et les investisseurs tunisiens et étrangers.
Cela fait sept mois que Kaïs Saïed a un pouvoir absolu et il est encore au stade du diagnostic. Il ne sait même pas encore comment il va financer le budget du 2e trimestre 2022.
Pourtant, force est de rappeler cette évidence, un homme politique est élu sur la base d'un programme, lui-même établi sur la base d'un diagnostic. Théoriquement, donc, Kaïs Saïed aurait dû être opérationnel et efficace depuis octobre 2019. Avec les pleins pouvoirs qu'il s'est approprié le 25 juillet, il aurait dû passer à l'offensive dès le 26 juillet 2021. Or, et les faits sont têtus, il n'y a rien de concret après sept mois.
En ce jour du 28 février 2022, voici le tableau réel de la Tunisie de Kaïs Saïed : Inflation galopante, pénuries, dossier au FMI bâclé, budget 2022 non bouclé, hégémonie des mafias et des spéculateurs, corrompus dans la nature, magistrats divisés entre intéressés et inquiets, médias, partis et société civile méprisés et aucune visibilité sur l'avenir.


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