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Du FMI à Davos, le gouvernement patauge
Publié dans Business News le 23 - 05 - 2022

C'est clairement mentionné dans la Loi de finances 2022. Le budget de l'Etat devait être alimenté par un crédit du FMI dès la fin du premier trimestre. Et qu'adviendra-t-il si jamais ce crédit ne venait pas ? « Chaque chose en son temps », a répondu alors la ministre des Finances, Sihem Nemsia.
Au micro d'Elyes Gharbi, sur Mosaïque FM, elle a dit clairement : « Nous aurons accès à un appui budgétaire et à des dons de la part des bailleurs de fonds et à travers les accords bilatéraux… Nous allons essayer d'obtenir une première tranche aux alentours de 350 millions de dollars d'ici le mois d'avril ».
C'était le 29 décembre. Nous sommes au beau milieu du deuxième trimestre et le crédit n'est toujours pas dans les caisses. On s'interroge même si le FMI va bien l'accorder, ce crédit.
La semaine dernière, au cours d'une conférence-débat de l'Atuge, l'ambassadeur de France à Tunis, André Parant, a donné un éclaircissement sur le pourquoi de ce retard. Il a souhaité que le gouvernement prenne concrètement des décisions qui démontrent sa volonté d'entamer les réformes économiques évoquées dans le business plan qu'il a soumis. Le second point, évoqué par le diplomate, est que le gouvernement se doit de communiquer ses projets aux Tunisiens.

Ce qu'a dit M. Parant à l'Atuge n'a rien de surprenant. Nous l'avons écrit plus d'une fois dans Business News en novembre dernier, puis en janvier. Nos articles (ci-dessous) en témoignent. Nous avons écrit noir sur blanc que la directrice générale du FMI la Bulgare Kristalina Georgieva est beaucoup plus stricte que sa prédécesseuse la française Christine Lagarde.
Mme Georgieva est moins sensible aux salamalecs, aux dattes et à l'huile d'olive, cadeaux que notre délégation offrait aux membres du FMI avant les réunions. Pour la Bulgare, les choses sont très simples et se résument en une phrase : « Honore tes engagements antérieurs d'abord, on vous accordera de nouveaux crédits ensuite ».
Non seulement le gouvernement Bouden n'a rien honoré des engagements antérieurs, pris par la troïka et Youssef Chahed, mais il n'a quasiment pas fait un pas dans les réformes qu'il est en train de promettre actuellement au FMI. Pire, le président de la République est en train de suivre une politique à l'exact opposé des promesses du FMI. Exemple, parmi d'autres, cette histoire des entreprises citoyennes qui fait l'objet d'une fixation de Kaïs Saïed. « Comment expliquer les entreprises citoyennes au FMI », s'interrogeait déjà Business News depuis le mois de décembre.
Ce qui arrive aujourd'hui à ce gouvernement, nous l'avons anticipé depuis des mois. Et nous n'étions pas les seuls. Nombreux étaient les analystes et les politiques qui ont conseillé au gouvernement de Mme Bouden de changer de tactique pour espérer gagner les faveurs du FMI.

Le problème avec ce gouvernement Bouden, et le régime de Kaïs Saïed en général, est qu'il oppose un extraordinaire mépris aux médias, à la classe politique et aux investisseurs.
Mme Bouden ne parle avec personne, elle n'accorde pas d'interviews, elle n'écoute pas les doléances des chefs d'entreprises et elle ne reçoit pas les politiques. Elle agit comme si elle était dans une ferme agricole appartenant à Kaïs Saïed et dont elle est la gérante. Elle méprise les Tunisiens et tous ceux qui font l'économie de la Tunisie.
Elle pense pouvoir bananer le FMI avec son business plan, rédigé à la hâte, et qu'elle va pouvoir séduire quelques personnes à Davos.
Elle adopte une stratégie archaïque, datant des années 1960-1970, qui ferait d'elle la risée (ou provoquerait l'empathie) des décideurs internationaux.
Cette stratégie du mépris est caractérisée à merveille par l'interview accordée la semaine dernière à France 24 par Samir Saïed, ministre de l'Economie et de la Planification. En choisissant une chaîne publique française, M. Saïed estime qu'il n'a pas de comptes à rendre aux Tunisiens et qu'il ne doit des explications qu'aux étrangers. Il prend ces mêmes étrangers pour des idiots en leur disant que l'économie tunisienne n'est pas en train de s'effondrer. Cette langue de bois, ce mépris des Tunisiens, c'est l'exact opposé de ce qui doit être fait. S'il y avait des dupes et des idiots au FMI et à Davos, cela se saurait. Pourquoi alors Mme Bouden et M. Saïed prennent ces partenaires internationaux pour ce qu'ils ne sont pas ?

Rien n'est moins juste que ce qu'a dit M. Parant. Le gouvernement se doit de communiquer ses projets aux Tunisiens.
Or pour communiquer avec les Tunisiens, on ne va pas sur France 24, on va à la Wataniya ou Attessia. Pour toucher le grand public et les politiques, on passe via Le Maghreb et Mosaïque FM. Pour toucher la classe des hommes d'affaires et des diplomates, on passe par Business News et Express FM. Quand on va sur une chaîne étrangère pour user de langue de bois sur des sujets tuniso-tunisiens, on récolte au mieux du dédain, monsieur le ministre !
Les investisseurs étrangers qui s'intéressent à la Tunisie et les décideurs du FMI n'écoutent pas les ministres, ils lisent les rapports des agences de notation et les articles de presse des médias indépendants, monsieur le ministre !

Najla Bouden et ses ministres Samir Saïed et Sihem Nemsia pataugent. Ils pataugent gravement. Ils pensent pouvoir séduire les étrangers avec des discours démentis quotidiennement par la réalité.
Ils présentent des rapports pompeux, alors que les rapports des agences de notation sont accablants.
Ils parlent de démocratie, alors qu'on vit en pleine dictature.
Ils quémandent des sous à l'étranger, alors que le président ne cesse d'injurier ces étrangers et ceux qui leur parlent. On se rappelle encore comment il qualifiait les agences de notation d'« Ommek Sannefa » et comment il refusait l'invitation d'observateurs étrangers au référendum, sous prétexte d'indépendance.
Ils cherchent des investisseurs étrangers, alors qu'ils sont en train de tuer l'investissement local et de décourager les chefs d'entreprise à entreprendre quoi que ce soit. Les derniers déboires en date ont touché les grossistes, qualifiés de spéculateurs.
Ils partent à Davos et à Washington pour trouver quelques centaines de millions de dollars, au lieu d'encourager les chefs d'entreprise tunisiens à investir, à créer de l'emploi, à générer de la croissance et à exporter ! Cela a été rappelé à maintes reprises par Tarak Cherif, président de la centrale patronale Conect !
Ils font les yeux doux aux étrangers et opposent le mépris à leurs compatriotes.
Ils promettent aux étrangers des réformes drastiques, sans avoir même commencé le premier pas.
Aux étrangers, ils disent qu'ils vont imposer l'austérité aux Tunisiens, alors que le président parle de milliards d'argent dérobé qu'il va restituer aux Tunisiens.

Najla Bouden et son équipe peuvent aller à Davos et à Washington jouer les séducteurs, ils ne séduiront personne. Ils n'obtiendront rien. On n'apprend pas aux vieux singes à faire des grimaces.
Ils présenteront des salamalecs, ils recevront des salamalecs. Ils présenteront des promesses, ils recevront des promesses. Ils ne présenteront rien de concret, ils ne recevront rien de concret. Et si tu veux convaincre les étrangers, commence d'abord par convaincre les tiens !


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