La ministre de l'Industrie, de l'Energie et des Mines, Neila Gonji, a affirmé que le déficit budgétaire et la défaillance des entreprises publiques résultaient en partie du déficit énergétique. Elle a rappelé que le déficit budgétaire avait atteint 48% en 2021 contre seulement 10% en 2010. La même durée a témoigné d'une hausse de plus de 40% de la consommation en énergies. À l'occasion d'une conférence de presse organisée le 7 juin 2022 et portant sur le programme de réformes, Neila Gonji a expliqué que ce programme introduira un mécanisme de révision des prix actuels jusqu'à atteindre les prix réels du marché. Le programme, rappelons-le, parle d'une régulation mensuelle des prix. Elle a assuré que l'approvisionnement en hydrocarbures ne témoignera pas de perturbations. La ministre a indiqué que la révision des prix concernera, également, celui du gaz en bouteille à partir de l'année 2023. « Nous visons une rationalisation de la consommation en énergie à travers l'adoption de projets de soutien, mais aussi d'accompagnement des foyers et des acteurs économiques », a-t-elle ajouté.
Neila Gonji a souligné l'importance de la transition énergétique. Elle a évoqué l'objectif fixé d'ici l'année 2035 : avoir 35% de la production en électricité consommée en Tunisie de sources renouvelables. Elle a annoncé que le gouvernement a adopté un programme de production d'électricité renouvelable. « Un appel d'offres concernant la production de 2.000 mégawatts sera lancé d'ici la fin du mois de juin. Cet axe sera accompagné d'une révision du cadre législatif, la numérisation du secteur et la simplification des délais afin d'accélérer la production… Le programme inclut un projet de mise à niveau du réseau et des installations afin de pouvoir accompagner le processus de transition. Ceci implique l'intégration de moyens de stockage d'électricité et la connexion du réseau aux pays voisins tels que l'Algérie et la Libye ainsi que les pays de l'Union européenne, notamment l'Italie… Un autre axe porte sur la mobilité électrique en encourageant l'utilisation des voitures électriques… Un projet d'hydrogène vert a, aussi, été lancé », a-t-elle déclaré. Dans une déclaration accordée à Business News, la ministre a rappelé que le ministère de l'Industrie, des Energies et des Mines s'était doté d'une commission se penchant sur la création d'une instance de régulation de l'électricité et des hydrocarbures. Elle a indiqué que son département élaborait un code des énergies renouvelables tout en tenant compte de l'ensemble des intervenants et des parties concernées. « Le projet du code sera rendu public. Il fera l'objet d'une consultation », a-t-elle ajouté.