Le bureau exécutif du mouvement Ennahdha a rendu public un communiqué, ce jeudi 23 juin 2022, à l'issue de sa réunion présidée par Rached Ghannouchi dénonçant les provocations « du pouvoir putschiste » à travers la relance du débat autour de l'identité islamique de la Tunisie et en soulignant que la polémique avait pris fin depuis des générations avec le premier article de la constitution de 1959, mais aussi de 2014. Ennahdha a fermement condamné les tentatives d'implication de ses dirigeants dans des affaires publiées en justice et dont l'instruction était, désormais, close. Le mouvement précise que ces affaires sont le fruit de délations et de plaintes vindicatives dans le but de dénigrer le mouvement et de remonter les citoyens contre lui. « C'est une diversion afin de détourner l'attention des citoyens sur les véritables affaires, notamment, l'aggravation de la crise économique, la prolifération du chômage, la hausse des prix, la dégradation de la situation environnementale dans plusieurs villes, surtout à Sfax, et la grogne sociale dans la majorité des secteurs. Le tout face à l'incapacité du pouvoir putschiste dans la gestion de ces crises ».
Le mouvement réitère son refus de la politique de fuite en avant adoptée par le pouvoir afin de dissimuler le processus de destruction des acquis de la révolution et du démantèlement des institutions de l'Etat pour consacrer l'autocratie et tenter de conférer une fausse légitimité à ce processus à travers la mascarade d'un référendum préétabli et illégitime dont les résultats sont connus à l'avance.
Ennahdha assure qu'aucune démocratie n'est possible sans la séparation des pouvoirs, rappelant son soutien aux magistrats pour garantir l'indépendance du pouvoir judiciaire et mettre un terme aux tentatives d'ingérence dans ses structures.
Le mouvement salue toutes les forces s'opposant au coup d'Etat, rappelant que son objectif n'est pas de revenir à l'avant 25-Juillet, ni de retrouver le pouvoir, mais de rétablir la démocratie en faisant face à la dictature rampante.