La propagation du Coronavirus et la crise économique qui en a résulté, a marqué les débuts d'une nouvelle crise mondiale. L'économie s'est retrouvée, à l'échelle nationale et internationale, complètement paralysée. La question de la relance est devenue la priorité numéro un de chaque pays. Néanmoins, et alors que la planète fêtait le retour des échanges commerciaux et la levée des confinements, la Russie décide de lancer une offensive visant l'Ukraine. Cette guerre a eu des répercussions néfastes sur le marché en raison du rôle important de ces deux pays dans la production d'une grande partie de produits alimentaires. L'Ukraine s'est retrouvée dans l'incapacité de continuer à produire et à exporter et la Russie a détrôné l'Iran en matière de sanctions et embargos. Les pays européens, dépendant du pétrole et du gaz russe, se sont retrouvés dans une situation assez délicate. En raison de ces faits majeurs, les leaders de différentes nations ont mis l'accent sur l'importance de procéder à une série de réformes et à l'adoption de nouvelles approches en matière d'énergies, mais aussi de modèles économiques. Les Américains ont été les premiers à essayer de préserver leur économie en procédant à plusieurs initiatives de relance économique. Le premier a eu lieu avant l'invasion de l'Ukraine par les Russes. Il visait à limiter la dépendance des entreprises américaines des producteurs de matériaux chinois. Un programme de 1.900 milliards de dollars a été approuvé en mars 2021. Il vise à soutenir les Américains et les collectivités locales. Le programme inclut une aide directe sous forme de chèques, des aides fiscales, un renforcement des allocations au chômage, des fonds pour les demandeurs d'emploi et une augmentation des remboursements du système de santé. L'administration américaine avait misé sur la hausse de la consommation après la pandémie et un petit bon économique permettant de créer des emplois. Les USA ont continué à se focaliser sur la situation sociale et économique de leurs citoyens en mettant un deuxième programme baptisé "Plan pour la santé et le climat. Adopté en août dernier, le plan comporte une enveloppe à hauteur de 430 milliards de dollars. Plusieurs experts l'ont baptisé "plan réduction de l'inflation". Il vise principalement la réduction des émissions de gaz à effet de serre, en plus d'une baisse des prix des médicaments. L'administration américaine a consacré 370 milliards de dollars à la question climatique en espérant réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40 % d'ici à 2030. La loi inclut des incitations et des prises en charge partielles pour l'installation de panneaux solaires. Ces incitations ont concerné les entreprises, mais aussi les consommateurs. Le crédit d'impôt est octroyé dans le cas de l'acquisition d'une voiture électrique.
De son côté, l'Union européenne avait adopté un plan de relance baptisé "NextGenerationEU". Il est doté d'un budget égal à 806,9 milliards d'euros. Il vient soutenir le Cadre financier pluriannuel fixant les priorités de l'union pour la période 2021-2027 doté d'un budget de 1.210,9 milliards d'euros. Les deux programmes ont pour priorités la résilience de l'économie, la préservation des ressources naturelles et l'innovation et la transition numérique. En plus de ce projet, plusieurs pays faisant partie de l'union ont mobilisé des fonds afin de créer leurs propres plans de relance. Le plan de relance français, à titre d'exemple s'élève à 100 milliards d'euros dont 39,4% proviennent du plan de relance européen. Ce programme vise à redresser l'ensemble de l'économie française et à faciliter la transition vers une économie durable et prenant en considération l'aspect écologique et environnemental. La France s'est, également, fixée comme priorité la cohésion sociale et la compétitivité. Le plan de relance prévoit des mesures permettant l'octroi d'aides aux entreprises, la préservation et la création d'emplois, le soutien des personnes en situation fragile, la formation des demandeurs d'emploi, la baisse des impôts, le renforcement des compétences et le soutien à la recherche. En Allemagne, en plus du "plan de relance et de résilience" à hauteur de 28 milliards d'euros annoncé depuis près d'un an, le chancelier allemand, Olaf Scholz défend un plan énergétique de 200 milliards. Il affirme que ce programme vise à protéger l'économie de son pays suite aux répercussions de la crise énergétique provoquée par l'invasion russe de l'Ukraine. La Russie avait fait l'objet de plusieurs sanctions ayant conduit à une baisse considérable des quantités de gaz naturel acheminé en Europe et principalement en Allemagne. Olaf Scholz a rappelé que la France ou l'Espagne avaient eu recours à des mécanismes limitant la hausse des coûts de l'énergie pour les consommateurs. Il a jugé légitime de procéder de la même sorte et de plafonner les prix. Le plan annoncé en août vise à alléger la facture énergétique pour les particuliers, mais aussi pour les entreprises afin de garantir leur pérennité. D'autres pays prévoient de concentrer les efforts sur la préservation des emplois et le soutien des entreprises afin de faire face à la crise économique actuelle. L'Espagne, l'Italie, la Belgique ou encore les Pays-Bas : tous ces pays ont opté pour un plan de relance visant les mêmes axes et cherchant la préservation de l'économie nationale.
La Tunisie a, elle aussi, annoncé, par le biais de son président de la République Kaïs Saïed, son intention de procéder à des changements majeurs. Malheureusement, les priorités n'étaient pas les mêmes ! Le chef de l'Etat a choisi de se focaliser sur les questions purement politiques et de régler ses comptes avec certains individus ou partis au détriment de la situation économique du pays. Justifiant ses actes par la volonté du peuple et la dégradation du pouvoir d'achat et des finances publiques, Kaïs Saïed s'est lancé depuis plus d'un an dans une pseudo-quête de libération du pays et de préservation de sa souveraineté. Il s'est attaqué, à plusieurs reprises, aux partenaires de la Tunisie et aux institutions financières vers lesquelles son gouvernement, présidé par Najla Bouden, ne cesse de se tourner afin de demander de l'appui et des aides. De plus, le chef de l'Etat ne semble pas comprendre l'importance de soutenir les entreprises tunisiennes par tous les moyens en temps de crise afin de diminuer l'impact de la conjoncture mondiale sur l'économie tunisienne. Il ne cesse d'évoquer la question de la monopolisation et de la spéculation et d'accuser les entrepreneurs et les hommes d'affaires de corruption et de crime à l'encontre du peuple tunisien. Alors que les puissances mondiales et les pays développés connus pour leur orientation libérale cherchent à fournir un appui et une aide aux entreprises et ainsi préserver les emplois et le pouvoir d'achat des employés et des consommateurs, le président de la République ne semble pas être gêné par le programme de réformes soumis au Fonds monétaire international s'appuyant sur la suppression des aides et des compensations. L'équipe de Bouden a l'intention de lever les compensations afin de diminuer les dépenses de l'Etat alors que l'économie était complètement paralysée. Le gouvernement a, aussi, choisi de ne pas communiquer les détails au sujet de ses réformes. Face à la tendance inflationniste, le gouvernement s'est contenté d'affirmer ses bonnes attentions et de retarder les négociations avec les organisations syndicales. Il finira par conclure un accord avec l'UGTT portant sur une ridicule hausse moyenne de 3,5 des salaires des fonctionnaires publics ! Une hausse moyenne de 3,5% alors que l'inflation a atteint entre septembre 2021 et septembre 2022 9,1% ! De son côté, malgré une inflation à 10,1% pour l'ensemble de l'Union européenne en fin septembre et la régression de l'euro face au dollar, la Banque centrale européenne a essayé de maintenir ses taux à moins de 1%. Ses taux principaux, à savoir le taux d'intérêt des opérations principales de refinancement, le taux de la facilité de prêt marginal et le taux de la facilité de dépôt sont respectivement de l'ordre de 1,25%, 1,50% et 0,75%.D'un autre côté, la Banque centrale de Tunisie a annoncé, dans un communiqué du 5 octobre 2022, la révision à la hausse du taux directeur. Elle a relevé le taux directeur de 25 points de base à 7,25%. La hausse du taux directeur conduit à une hausse des emprunts. Le prêt coûtera, ainsi, plus cher au consommateur. Les Tunisiens devront faire face à ce nouvel obstacle, à l'inflation et à la pénurie. Plusieurs experts ont affirmé que la hausse du taux directeur conduisant à la hausse du coût des prêts bancaires ne changera rien. Les entreprises devront dépenser plus et donc augmenter le prix de vente de leurs marchandises. Par conséquent, les prix des produits coûtent plus et nous nous retrouverons dans une tendance inflationniste sans fin. Le chef de l'Etat insiste à plusieurs reprises sur les notions de dignité, de souveraineté et de sécurité alimentaire, mais ne semble rien faire pour concrétiser cela. Il semble, aussi, ne rien savoir sur la politique de la Banque Centrale de Tunisie, de son gouvernement et des véritables intentions de ce dernier !