Le secrétaire général du parti Al Massar, Faouzi Charfi, a indiqué que son parti avait rendu publiques ses positions par rapport à différentes affaires. Il a expliqué que le manque de visibilité résultait du manque de moyens. Ceci n'a pas empêché Al Massar de critiquer et de dénoncer le processus entamé par le président de la République, Kaïs Saïed. Il a considéré que ce dernier s'était accordé les pleins pouvoirs, que la consultation électronique était une farce et que le référendum portait atteinte aux fondements de la démocratie. Invité le 7 octobre 2022 par Myriam Belkadhi sur les ondes de la radio Shems FM, Faouzi Charfi a qualifié les conditions de candidature aux élections législatives anticipées du 17 décembre 2022 de pratiquement inapplicables. Il a considéré que le décret électoral se basait sur l'exclusion et la division des Tunisiens. Il a rappelé que les binationaux, exclus des élections pour les circonscriptions électorales sur le territoire tunisien, pouvaient être des tuniso-algériens ou tuniso-marocains et qu'il ne s'agissait pas seulement de franco-tunisiens. Il a, aussi, affirmé que le financement public de la campagne était l'un des fondements de la démocratie et des élections. Le secrétaire général d'Al Massar a considéré que le prochain parlement ne servira que de façade et n'aura aucun impact. Il a assuré que son parti boycottait les prochaines élections. Il a nié l'intention de présenter des candidats en sous-marin. Il a expliqué que si le parti allait faire campagne, ceci aura lieu ouvertement et publiquement. Il a considéré que les partis politiques de l'opposition, à l'exception du Front de salut national, devaient créer un front national visant à préserver la République, l'Etat civil, la séparation entre l'Etat et la religion et l'aspect social. Ce front peut inclure la quasi-totalité des partis politiques. Charfi a estimé que le Parti Destourien Libre (PDL) devait reconnaître l'existence de la Révolution de 2011 afin d'intégrer ce front. Ce front ne doit pas se limiter aux partis de gauche. Il peut être créé avec Afek Tounes, le Parti socialiste, Al Watad, Al Massar, Attayar, Ettakatol, Al Jomhouri, Al Qotb et le parti des Travailleurs.
Faouzi Charfi a considéré que le discours faisant l'éloge d'un parti politique et le présentant comme le principal libérateur de la Tunisie des frères musulmans et cause de dissolution du parlement, notamment celui de Abir Moussi (présidente du PDL), était la cause des divisions au sien de l'opposition. Il a insisté sur l'importance du renouvellement de la scène politique et le passage vers une nouvelle classe politique. Il a estimé que les partis politiques dénonçant la monopolisation des pouvoirs par le président devaient assurer une transition des pouvoirs au niveau de leurs structures. Le secrétaire général d'Al Massar a déploré la détérioration des relations diplomatiques entre la Tunisie et plusieurs autres pays. Il a considéré que le pouvoir exécutif n'a pas su intégrer le nouveau monde résultant du conflit russo-ukrainien. Il a assuré que près d'une vingtaine d'ambassadeurs ne se trouvaient pas en Tunisie. Il a, également, révélé que l'ambassadeur de la Tunisie à l'Unesco, Ghazi Gherairi, chargé de coordonner avec les pays appartenant à l'Organisation mondiale de la francophonie ne se trouve pas dans ses bureaux. Faouzi Charfi a estimé que le décret électoral encourageait le recours à un financement douteux. Il a estimé que les femmes et les jeunes allaient être exclus des législatives en raison du manque de moyens et de ressources. Le rôle de la femme au niveau politique subira une grande régression en raison de la mise en place du scrutin uninominal. Ceci mettra en place un parlement majoritairement composé d'hommes. Le dirigeant d'Al Massar a, aussi, critiqué le nouveau découpage électoral. Il a déploré la prise de décision de façon unilatérale et l'absence de dialogue. Il a rappelé que son parti avait boycotté le simulacre de dialogue tenu à Dar Dhiafa. Faouzi Charfi a affirmé que la politique du pays renforçait la division entre les Tunisiens. Il a estimé que ceci accentuait les comportements violents au sein de la société. Il a, également, évoqué les crises ayant touché l'Union générale tunisienne du travail, l'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche ou encore l'Union Nationale de la Femme Tunisienne. Il a assuré que l'Union Tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat vivait, également, une crise majeure, mais n'en parlait pas en raison des pressions qu'elle subit.