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Les sacrifiés du budget de l'Etat !
Publié dans Business News le 24 - 11 - 2022

La situation économique en Tunisie est difficile, mise à mal par des facteurs extérieurs notamment la guerre en Ukraine et ses répercussions sur les cours de l'énergie et des denrées alimentaires, mais aussi par des facteurs intérieurs dus au retard de l'accord avec le Fonds monétaire international. Ces difficultés se reflètent dans le budget de l'Etat, en se référant à la Loi de finances rectificative 2022 et en comparant les chiffres publiés à ceux budgétisés lors de la Loi de finances 2022 et à l'exécution du budget jusqu'à août 2022. Le point.

Le décret-loi N°2022-69 du 22 novembre 2022, portant Loi de finances rectificative pour l'année 2022, a été publié au Jort N°127 du 23 novembre 2022. Il en ressort que l'Etat tunisien s'attend à ce qu'il engrange des recettes de 41,13 milliards de dinars à fin 2022, mais qu'il en dépensera 50,91 milliards de dinars, ce qui engendrera un déficit de 9,78 milliards de dinars.

Les ressources budgétaires seront en grande partie issues de recettes fiscales avec 36,04 milliards de dinars et à hauteur de 3,97 milliards de dinars de recettes non-fiscales, alors que 1,11 milliards de dinars proviendront de dons.
Côté dépenses, on apprend que 5,53 milliards de dinars seront dédiés au remboursement du principal de la dette intérieure et 4,27 milliards de dinars au principal de la dette extérieure.
Autre information importante, l'Etat table, d'ici la fin de l'année, sur l'engrangement de 11,92 milliards de dinars de ressources provenant d'emprunts extérieurs et 9,28 milliards de dinars de ressources provenant d'emprunts intérieurs.

Ainsi et en comparant ces prévisions aux prévisions faites quelques mois auparavant fin 2021, il en ressort que les recettes ont augmenté de 6,5%, passant de 38,62 milliards de dinars à 41,13 milliards de dinars, à cela grâce à la hausse des ressources fiscales de 2,7%, à la hausse des ressources non-fiscales de 29,6% et à la hausse des dons de 142,39%.
Pour leur part, les dépenses ont augmenté à un rythme plus important de 7,94% passant de 47,17 milliards de dinars lors des prévisions établies fin 2021 à 50,91 milliards de dinars lors des prévisions actualisées. Par contre, la Loi de finances rectificative n'a pas fournie le détail de ces dépenses. Donc, concrètement, on ne sait pas à quoi seront dédiées les ressources collectées.

Par contre et ce qui est sûr, c'est que jusqu'à fin août et selon les résultats provisoires de l'exécution du budget de l'Etat, 64,44% des ressources du budget ont déjà été collectées alors que 35,55% devraient être collectées d'ici la fin de l'année. Et, sur les 50,91 milliards de dinars de dépenses prévus dans la Loi de finances rectificatives 2022, seulement 27,1 milliards de dinars ont été déboursés, soit même pas les deux tiers du budget.
Côté ressources d'emprunts, les prévisions ont été revues à la baisse au niveau extérieur passant de 12,65 à 11,92 milliards de dinars et à la hausse au niveau intérieur passant de 7,33 à 9,28 milliards de dinars.
Or, concrètement et à fin août, seuls 6,16 milliards de dinars ont été mobilisés en termes de ressources extérieures, ce qui est un exploit en soit vu la non conclusion de l'accord avec le FMI sur lequel misait le gouvernement pour renflouer son budget, et 5,14 milliards de dinars en termes de ressources intérieures, soit à peine la moitié des ressources nécessaires pour boucler le budget de l'Etat.

Autre chose importante, les dépenses d'investissements ont atteint 2,26 milliards de dinars fin août 2022. Pour leur part, les dépenses de rémunération ont dépassé les 14 milliards de dinars pour cette même période, elles devraient dépasser les 20 milliards de dinars fin 2022 (soit le chiffre de 2021). Certes, il existe certains retards dans les paiements des salaires des fonctionnaires et des agents du secteur public, mais au final ils ont été bel et bien payés.

Alors qui sont les boucs-émissaires de ce manque de ressources ? Tout d'abord, le citoyen tunisien qui vit au rythme des pénuries et de l'inflation. Mais, il y a une autre victime qui est en train de subir tout cela de plein fouet.
En effet plusieurs industriels et professionnels ont été largement impactés par les pénuries, étant obligés d'arrêter leurs activités ou du moins les ralentir. Et vu l'Etat des finances publiques et pour préserver les avoirs en devises et le dinar, alors qu'on parlait de restrictions d'importation de produits de luxe, notamment parfums et nourriture animalière, finalement c'est un grand coup qui a été asséné et plusieurs secteurs se sont retrouvés du jour au lendemain entravés sans explications, avec l'imposition d'un visa d'import pour les opérateurs et une panoplie de procédures à faire, dont certaines carrément irréalisables.
Autres victimes : les fournisseurs de l'Etat, dont certains n'ont pas été payés pendant plusieurs mois et qui font face à la faillite, car n'étant plus capables de payer l'impôt et les charges sociales, l'Etat ne les payera plus. Comble de l'ironie. Bien sûr, ces sociétés ne peuvent pas payer leurs fournisseurs, ce qui impactera ces derniers et toute la chaine à cause de la mauvaise gestion de l'Etat.

Bien sûr, on ne peut ne pas évoquer, dans ce cadre, le non-versement de la compensation ou la non-augmentation des marges. Plusieurs secteurs sont touchés. Parmi eux, le secteur laitier, l'Etat n'ayant pas payé la compensation aux industriels depuis plus d'un an. Le dernier chiffre annoncé par ces derniers est de 280 millions de dinars. Ce qui a obligé les industriels à recourir à l'emprunt pour combler cet afflux de trésorerie manquant mais ils ont atteint les limites de leurs capacités d'emprunt.
Idem pour les boulangers. L'Etat n'a pas honoré ses dus qui s'élèvent à 250 millions de dinars.
Même chose pour les stations-service qui avaient refusé de signer l'avenant de l'augmentation salariale. Le gouvernement n'ayant pas augmenté leur marge bénéficiaire. En effet, sur les cinq augmentations successives du prix du carburant opérées depuis 2021, aucune hausse de la marge brute bénéficiaire des kiosques n'a été réalisée. Ainsi, leur marge est passée de 4,5% à 3,3%, soit un manque à gagner de 21 millimes par litre. Or, les professionnels ne réclament que 6,5 millimes de hausse, afin de faire face aux différentes majorations qu'ils ont subies et pour faire face à la prochaine augmentation salariale de leurs employés.
Or, jeudi 24 novembre 2022, une nouvelle hausse des prix des carburants a été opérée à minuit, une mesure qui été attendue.

Un constat partagé par le président de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (Utica) Samir Majoul qui avait martelé il y a deux jours : « Quand on n'a rien à faire, on tape sur le secteur privé. Vous n'avez pas le droit de taper sur la poule aux œufs d'or. Vous n'avez pas le droit de taper sur la vache à lait du pays. Il n'y a que le secteur privé qui génère de la croissance, qui emploie, qui investit, qui exporte », laissant entendre que le secteur privé a été fortement lésé dans ce contexte de crise qui se perpétue à défaut de solutions efficaces, ce qui est le cas.
Pour lui, « il ne peut y avoir de croissance sans investissement et il ne peut y avoir d'investissement si les entreprises souffrent », d'une part et d'autres part, le gouvernement devrait s'orienter pour sauver le pays vers « les gisements qu'on n'a pas encore exploité (…) et la restructuration des entreprises publiques pour qu'elles deviennent une locomotive pour le développement et principal soutien pour l'Etat ».

Pour avoir de la croissance, il faut des investissements, or pour cela il faut lever les entraves. Malgré tous les beaux discours, concrètement, l'initiative privée est mise à mal. Entre autorisations, paperasseries, impôts, taxes, changements fréquents des règles du jeu, le secteur ne sait plus sur quel pied danser. L'Etat gagnera plus de croissances, engrangera plus de recettes en simplifiant les procédures et en levant les entraves, car cela signifiera plus de croissance et plus d'emplois et représentera une bouffée d'oxygène pour tout le monde.


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