L'économiste Aram Belhadj a commenté, vendredi 30 décembre 2022, la décision de la BCT de relever le taux directeur de 75 points de base à 8%, considérant que cette augmentation allait anéantir tout espoir de relancer la croissance économique. « Bien évidemment, tous les concernés par la définition des politiques économiques, surtout le gouvernement, vont assumer leur responsabilité historique à cause des dangers de l'effondrement économique prévu. Dieu protège notre pays », indique Aram Belhadj.
Le professeur universitaire et expert en sciences économiques, Ridha Chkoundali a, également, commenté cette augmentation, estimant qu'il s'agit d'un cadeau empoisonné entre les mains de tous les acteurs économiques, mais surtout le citoyen tunisien avant l'entrée en vigueur des multiples mesures inflationnistes prises par le gouvernement dans le cadre de la loi de Finances 2023. Ridha Chkoundali indique que cette mesure est préconisée par le FMI et contribue à convaincre l'institution financière internationale à programmer le dossier de la Tunisie pour les prochaines réunions de son conseil d'administration. Il ajoute que l'expérience a démontré que l'augmentation du taux directeur n'a jamais limité la hausse des taux d'inflation, mais plutôt le contraire. L'universitaire précise que le taux directeur conduira à la hausse des échéances des crédits bancaires des citoyens tunisiens, mais aussi la régression de son pouvoir d'achat. Il considère que cette augmentation aboutira à la hausse du coût de l'investissement.
Rappelons que Le Conseil d'administration de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) a décidé de relever le taux directeur de la Banque Centrale de Tunisie de 75 points de base à 8%, et cela après une évaluation des risques entourant la trajectoire de l'inflation au cours de la période à venir. À cet effet, les facilités de dépôt et de prêt à 24 heures ont été portées à 7% et 9%, respectivement. Cette décision entrera en vigueur à partir du 2 janvier 2023. Par la décision d'augmenter le taux directeur, la BCT vise à contribuer à freiner la tendance haussière de l'inflation, ramenant celle-ci à des niveaux soutenables à moyen terme, afin de protéger le pouvoir d'achat des citoyens, de préserver le stock des avoirs en devises et de favoriser les conditions pour une reprise économique saine et durable. En outre, il a décidé de relever à 7% le taux minimum de rémunération de l'épargne. C'est ce qui ressort globalement de sa réunion vendredi 30 décembre 2022.