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Le peuple s'immole par le feu et le président parle de TGV et de pipeline
Publié dans Business News le 17 - 04 - 2023

L'actualité présidentielle n'a pas été riche en activités cette semaine. Après son congé injustifié de treize jours, qu'il a minimisé en deux-trois jours, le président de la République a continué à communiquer très peu sur ce qu'il fait durant ses journées ramadanesques. En dépit de son gros salaire, ses activités du mois saint se comptent sur les doigts, d'après ce qu'il publie sur la page de la présidence.
Cependant, il lui suffit d'une seule activité pour que les foules crédules l'acclament et l'assimilent à un sauveur de la Tunisie. Son coup de génie de la semaine, c'est de construire un pipeline entre le golfe de Gabès et Gafsa (155 km) pour transporter l'eau de mer dessalée « pour laver le phosphate et alimentera en eau les zones qui souffrent de sécheresse ». Il l'a dit vendredi dernier en recevant son nouveau ministre de l'Agriculture à qui il a également parlé d'importantes stations de dessalement de l'eau fonctionnant à l'énergie solaire.
Le président de la République présente le projet comme étant une nouvelle vision. Mais, quand on voit de près, il n'y a rien de nouveau. Le projet de la station de dessalement d'eau date de 2009-2010 et c'est Sakher El Materi, gendre de l'ancien président de la République Zine El Abidine Ben Ali, qui devait le lancer. L'idée du pipeline appartient à l'ancien chef du gouvernement Mehdi Jomâa qui a parlé de transport de phosphate par pipeline.
Non seulement Kaïs Saïed n'a apporté aucune idée nouvelle, mais il parle de projets budgétivores et chronophages qui n'ont aucun rapport avec l'urgence de l'heure et les préoccupations actuelles des Tunisiens.
Plus c'est gros, plus ça passe. En effet, le projet mirobolant de Kaïs Saïed trouve du répondant. Ses partisans le répètent en boucle depuis vendredi et rêvent, déjà, d'un désert transformé en forêt. Une jungle même. Sérieux les gars ?

On est bien tenté de croire Kaïs Saïed, mais qu'il montre d'abord son efficacité à résoudre des problèmes plus terre à terre comme les pénuries, l'inflation, le trou énorme du budget 2023 de son gouvernement ou encore la collecte des ordures de Sfax.
Et vous en êtes où de l'étude du TGV, annoncée par le président en janvier 2022 ? Et le projet de la cité de Santé de Kairouan et du pôle de technologies médicales qu'il a lui-même annoncé en février 2021 ? Vous continuez encore à croire aux belles paroles et aux projets mirobolants de Kaïs Saïed ?

Information qui a manqué à l'actualité présidentielle de la semaine, des condoléances à la famille de Nizar Issaoui, décédé vendredi dernier (paix à son âme) succombant à ses blessures. Le footballeur s'est immolé par le feu lundi dernier suite à une hypothétique injustice policière. Il est allé se plaindre à la police des agissements d'un vendeur qui proposait les bananes à dix dinars, soit le double du prix fixé par le régime de Kaïs Saïed. Plutôt que de donner suite à sa plainte, la police l'aurait accusé de terrorisme. Fou de rage, il s'est immolé par le feu devant le poste de police et a diffusé la scène en direct sur Facebook. Allo, monsieur le président, il y a un citoyen tunisien qui s'est immolé par le feu en dénonçant l'injustice de votre système. Vous ne réagissez pas ? Pas un mot sur la police ? Pas un mot sur le prix des bananes ? Même pas des condoléances ?
Au fait, tant qu'on y est, on en est où de l'enquête sur les disparus de Zarzis qui traine depuis octobre ? Vous avez bien promis des suites, non ? Vous comptez leur rendre visite un jour ?
Et ces dizaines de migrants morts en mer cette semaine, et comme chaque semaine, entre la Tunisie et l'Italie, on en parle ? Vous comptez trouver une solution pour empêcher l'embarcation de ces croisières de la mort ?
Paradoxalement, et alors qu'il ne publie que chichement ses activités, le président de la République a communiqué sur le dîner d'iftar qu'il a offert à des diplomates où on le voit tout sourire.
Quel est le message qu'on doit saisir devant ce président très souriant (loin d'être dans sa nature) durant une semaine pleine d'informations tragiques ?

L'autre information qui a manqué à l'actualité présidentielle est l'affaire du Fonds monétaire international (FMI).
Interrogé sur la question le 6 avril, Kaïs Saïed a déclaré qu'il n'est pas question que l'on subisse les diktats venus d'ailleurs. Théoriquement, les propos présidentiels ne doivent pas subir de multiplicité d'interprétations. Et ce que l'on a compris, c'est que la Tunisie tourne le dos au FMI et abandonne son dossier de crédit de 1,9 milliard de dollars.
Sauf que voilà, le même jour, on annonce le départ du ministre de l'Economie et le gouverneur de la Banque centrale à Washington pour participer aux réunions du printemps du FMI et de la Banque mondiale. Cinq jours après, la porte-parole du FMI annonce qu'une séance sera fixée pour étudier le dossier tunisien. Une semaine après, le directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale annonce que la Tunisie n'a déposé aucune demande pour retirer son dossier.
On en est où monsieur le président ? On y va ou pas ? Avant de parler de projet de pipeline à coups de milliards de dinars, vous entendez faire quoi pour combler le budget de votre gouvernement qui n'a annoncé aucune alternative au prêt du FMI ? Quelles sont vos solutions concrètes pour remplir les caisses de l'Etat en devises pour répondre aux besoins d'importation et de remboursement des crédits antérieurs ?

Sans être désobligeant à l'égard du président, les faits sont là et ils sont bien têtus. Nos problèmes de Tunisiens sont identifiés et ça parle de sécurité, de justice, d'inflation, d'hygiène, de pénuries et de dignité. On en est loin, bien loin, du pipeline Gabès-Gafsa et d'un TGV nord-sud.
Le président de la République crie sur tous les toits qu'il est à l'écoute du peuple et de ses doléances, les voilà les doléances d'une (bonne) partie du peuple, monsieur le président aux pouvoirs démesurés, écoutez-les !

Sauf que voilà, non seulement le président n'est pas à l'écoute, non seulement il n'a pas dit un mot sur le décès tragique d'un citoyen, non seulement il lui parle de projets farfelus, mais il ose avec tout ça communiquer sur un dîner d'iftar offert à des diplomates durant lequel on le voit sourire et mener la belle vie, comme si de rien n'était.


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